«Tu es tout un fils!»

C'est avec ses mots que le père de Graeme McDowell a célébré la victoire de son fils, dimanche, à l'Omnium des États-Unis, un superbe présent pour la fête des Pères.

L'Irlandais du nord de 30 ans a tiré profit de sa connaissance des parcours venteux en bord de mer, de sa bonne forme et de sa relative inexpérience à ce niveau pour devancer un peloton très relevé et remporter la victoire la plus importante de sa vie.

Une dernière ronde de 74, trois coups au dessus la normale, lui a permis de s'imposer avec un cumulatif de 284, la normale, et une priorité d'un seul coup sur l'étonnant Français Gregory Havret. Ernie Els, Phil Mickelson et Tiger Woods ont suivi dans cet ordre, mais les trois géants du golf mondial n'ont jamais vraiment été dans la lutte.

«C'est merveilleux, je ne peux y croire, a avoué McDowell, en recevant le trophée du vainqueur. Remporté un tournoi est toujours exigeant et remporter l'Omnium des États-Unis sur un parcours comme celui de Pebble Beach est extraordinairement difficile.

«Je me suis appliqué à garder ma concentration, à jouer ma ronde sans trop regarder les tableaux des meneurs. Mais chaque fois que j'y jetais un coup d'oeil, je voyais les bogueys qui s'accumulaient et ça m'aidait à m'accrocher.

«J'ai l'impression que les pubs vont rester ouverts tard ce soir en Irlande...»

Vainqueur de l'Omnium du Pays de Galles au début du mois, McDowell n'avait jamais fait mieux qu'une 10e place en tournois majeurs.

«J'ai été parmi les meneurs toute la semaine et j'étais un peu déçu samedi d'avoir cédé du terrain en fin de ronde, a raconté le vainqueur. Mais cela m'a enlevé la pression d'être le meneur au début de la dernière ronde et j'ai joué en pensant que c'était une merveilleuse opportunité pour moi.»

Le miracle Havret

Complètement inconnu avant le tournoi, le Français Gregory Havret a réussi une performance proprement miraculeuse et est même venu tout près de créer l'égalité au 18e trou. Il a toutefois raté un roulé d'une dizaine de pieds et la normale l'a laissé avec un pointage de 72 et un cumulatif de 285, un seul coup au-dessus de la normale.

Vainqueur de trois tournois en 11 saisons sur le Circuit européen, jamais meilleur que 10e cette saison, le Français de 33 ans a dû se qualifier pour être à Pebble Beach et n'y est parvenu que grâce à un long coup roulé en prolongation.

«J'ai connu une semaine extraordinaire, mais c'est un peu décevant de perdre ainsi alors que j'ai eu des chances de créer l'égalité au 17e, puis encore au 18e, a souligné Havret. C'était difficile de prédire au début de la semaine que je jouerais de cette façon et que je tiendrais tête à Tiger Woods dans la dernière ronde. J'ai accompli beaucoup cette semaine, mais, pour l'instant, je suis surtout déçu de ne pas avoir réussi un coup roulé de plus...»

Le Sud-Africain Ernie Els a été le plus coriace des autres adversaires de McDowell. Déjà deux fois vainqueurs du tournoi, en 1994 et 1997, Els a créé l'égalité en tête après avoir réussi trois oiselets sur le six premiers trous.

Le vétéran de 40 ans a toutefois commis un double boguey au 10e trou, au milieu d'une séquence où il a perdu quatre coups sur la normale en trois trous. Malgré un oiselet au 12e trou, Els a raté trop d'opportunités par la suite.

Phil Mickelson, qui jouait avec Els, a disputé une ronde sans éclat ponctuée d'un seul oiselet et de trois bogueys. «Je croyais en mes chances après avoir réussi un oiselet au premier trou, a-t-il expliqué. J'ai eu plusieurs opportunités sur le premier neuf, mais j'ai raté trop de coups roulés. Dommage, mais c'était merveilleux de jouer l'Omnium ici, à

Pebble Beach, sur un tel parcours.»

La frustration de Woods

Tiger Woods, qui a amorcé la journée au troisième rang, n'a jamais pu se mêler à la lutte pour la victoire. Il a amorcé sa ronde avec un boguey et en a commis deux autres avant de réussir un premier oiselet, au septième trou. Trois autres bogueys l'ont finalement repoussé à trois coups du vainqueur, une performance bien en deçà de ses espoirs.

Gregory Havret

«J'avais la chance de gagner ce tournoi et je n'ai pu en profiter», a rapidement déclaré Woods, visiblement déçu et frustré, devant les caméras, après sa ronde.

Le meneur de la troisième ronde, l'Américain Dustin Johnson, a vite succombé à la pression du plus difficile des tournois majeurs. Le joueur de 25 ans a commis un triple boguey au deuxième trou, un double boguey au troisième et sa chute au classement n'a jamais cessé tout au long d'une ronde finale de 82 au cours de laquelle il a sans doute beaucoup appris.

Le Canadien Mike Weir, tout près des meneurs après la première ronde, a ramené une carte décente de 75 hier, après un désastreux 83, samedi, mais il n'a pu faire mieux qu'une 80e place, à 23 coups du meneur.

Tiger Woods