L'Omnium des États-Unis, deuxième tournoi majeur de la saison, pourrait être historique à plus d'un titre.

Le «US Open» revient en effet sur le célèbre parcours de Pebble Beach, l'un des plus spectaculaires des États-Unis, qui a déjà accueilli le tournoi quatre fois avec toujours des champions hors pair. Jack Nicklaus (1972), Tom Watson (1982), Tom Kite (1992) et Tiger Woods se sont en effet imposés sur le parcours aménagé dans la baie de Carmel, en Californie.

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Woods y a sans doute signé sa victoire la plus significative, en 2000, pour amorcer son fameux «Tiger Slam». Il allait en effet gagner à la suite l'Omnium britannique, le Championnat de la PGA et le Tournoi des Maîtres de 2001, détenant en même temps les quatre titres majeurs.

Le Tiger qui s'est présenté à Pebble Beach en juin 2000 était bien différent de celui qu'on connaît aujourd'hui, vous vous en doutez bien. Mince et athlétique, pas encore dérangé par les maux de dos et de genoux qui allaient bientôt miner sa santé, pas marié et, pour ce qu'on en sait, pas encore pourchassé par une longue liste de maîtresses, il allait offrir une rare démonstration de force.

Habituellement lent à démarrer dans les tournois majeurs, il a pris la tête dès la première ronde avec une ronde de 65, six coups sous la normale, sans commettre un seul boguey. On ne le savait pas encore, mais le tournoi était déjà terminé.

Même la pluie et le brouillard ne réussirent pas à ralentir Woods, qui a terminé le tournoi avec une fiche de 272, 12 coups sous la normale, mais surtout 15 coups devant ses plus proches concurrents, Ernie Els et Miguel Angel Jimez. Alors que les autres golfeurs commettaient une moyenne de cinq bogueys chaque jour, Woods n'en a commis que six pour tout le tournoi.

Els, qui a joué avec Woods lors des deux dernières rondes, a reconnu: «Même en jouant à la perfection, je n'aurais pas pu m'approcher à moins de cinq ou six coups de Tiger. Ce qu'il a fait cette semaine est inimaginable. J'ai peine à y croire.»

Jack Nicklaus, qui a souvent écrasé des tournois de son talent, à sa grande époque, a déclaré récemment: «La performance de Tiger à Pebble Beach est la plus dominante que j'ai jamais vue. Il a sûrement hâte d'y retourner cette année puisque, même en jouant mal, il gagnerait encore par quatre ou cinq coups!»

La blague de Nicklaus ne peut évidemment cacher que Woods a changé et que personne ne s'attend à ce qu'il répète, même de loin, sa performance de 2000. Les déboires personnels du golfeur l'ont empêché de bien préparer sa saison et il tarde à retrouver même un soupçon de compétitivité.

Tiger est toujours une grande vedette, mais ce n'est plus nécessairement pour les bonnes raisons. Il fait davantage la manchette des magazines à potins et des émissions de variétés que des périodiques de golf.

À ce titre, ce sera intéressant de voir quel traitement on lui réservera à la télé dans une couverture présentée aux heures de grande écoute. Avec le décalage horaire, NBC a décidé de diffuser la troisième ronde jusqu'à 23h samedi, alors qu'on prévoit terminer la couverture de la ronde finale vers 21h dimanche.

Déjà tentée il y a deux ans, quand l'Omnium a été disputé près de San Diego, l'expérience avait permis d'obtenir les meilleures cotes d'écoute en six ans. La ronde finale, avec un duel entre Woods et Rocco Mediate, avait été la troisième plus regardée de l'histoire du US Open.

Selon Dick Ebersol, président de NBC Sports, la combinaison de Pebble Beach, de la fête des Pères et de la saga Woods pourrait bien permettre de battre tous les records.