L'organisation du Tournoi des Maîtres l'appelait laconiquement la «2pm conference». Pourtant, il s'agissait d'une conférence exceptionnelle.

Contrairement aux habitudes, c'est par la grande porte d'en avant que Tiger Woods est entré pour répondre pour la première fois aux questions de journalistes. Il s'est montré humble, sans être exagérément contrit.

Un doux sourire au visage, Woods a serré la main de deux membres du Augusta National en veston vert avant de faire face aux 200 journalistes accrédités.

Ont suivi 36 minutes de questions. La plus importante était celle qui ne relève pas de sa vie privée. Celle concernant son traitement avec le docteur Anthony Galea.

La FBI soupçonne Galea d'avoir donné des produits dopants à des athlètes professionnels. Tiger a confirmé l'avoir rencontré quatre fois à l'hiver 2009, et avoir subi un controversé traitement de blood spinning. Mais il assure n'avoir rien fait de mal. «Je n'ai jamais pris de produits dopants», a-t-il insisté, sans perdre son calme.

Il a aussi admis avoir consommé deux médicaments, l'antidouleur Vicodin et le somnifère Ambien. «Comme tout le monde le sait, j'ai eu des problèmes de genou assez intéressants. Mon genou gauche a été opéré quatre fois. Et l'année dernière, je me suis déchiré le tendon d'Achille. Ça faisait très mal. Et oui, pour dormir, j'ai pris de l'Ambien quand mon père était gravement malade, et après sa mort aussi. C'était des moments difficiles pour moi.»

Le ton n'était jamais défensif, sauf à deux exceptions. La première, quand notre voisin du Los Angeles Times lui a demandé deux fois quel type de thérapie il a suivi. «C'est une question privée», a-t-il répondu.

La seconde, quand une journaliste australienne lui a demandé si sa femme Elin l'accompagnait cette semaine. Chose surprenante, il a accepté de répondre. «Non». C'est la seconde question, très personnelle, qui l'a embêté. «Si elle n'est pas là, n'est-ce pas la preuve que vous ne devriez pas jouer?». Irrité, il a changé de sujet. «Je suis excité à l'idée de jouer...»

Le reste du temps, Tiger paraissait calme et humble. Il s'est excusé auprès de sa famille, mais aussi auprès de ses confrères.

«Depuis quelques semaines, ils doivent sans arrêt répondre à vos questions sur moi. C'est extrêmement gênant pour eux, et j'espère que ça cessera maintenant.»

Tiger a suivi une thérapie durant 45 jours à la clinique Gentle Path du Mississippi. Il a aussi été traité à une clinique de l'Arizona, et il continue de consulter. Cela se répercutera sur le parcours, prévoit-il. «Je serai plus tempéré sur le parcours. Je serai moins bouillant quand ça va mal, et moins exubérant quand ça va bien.»

Et le golf dans tout cela? L'objectif demeure le même, a-t-il assuré. «Je veux gagner.»