Un juge britannique a empêché jeudi les journalistes de publier certaines informations à propos de Tiger Woods.

Cette injonction empêche même les médias, comme The Associated Press, de révéler les détails de l'injonction en soi, ce qui veut dire que les médias qui respectent cet ordre de la cour ne peuvent pas dire ce dont ils n'ont plus le droit de rendre public.

Les médias à l'extérieur du Royaume-Uni ont toutefois ignoré cette injonction. Le site de potins TMZ.com a notamment mis en ligne une copie de l'injonction, qui interdit la publication de toutes photgraphies, vidéos ou images montrant le plaignant nu ou partiellement nu ou impliqué dans quelque activité sexuelle que ce soit.

L'injonction a été accordée par le juge de la Haute Cour David Eady, après qu'elle eut été demandée par la compagnie Schillings, qui représente les intérêts de Woods au Royaume-Uni.

Une lettre émise par les avocats de Woods indique toutefois que cette injonction «ne constitue pas une admission que de telles photos existent».

L'avocat londonien spécialisé en droit journalistique Nigel Tait a dit qu'une telle injonction n'aurait pas été émise aux États-Unis, où la vie privée des personnages publics est moins protégée qu'elle ne l'est en Grande-Bretagne.

Le Royaume-Uni n'a pas formellement de loi garantissant la protection de la vie privée, mais il est signataire de la Convention européenne, qui elle garantit ce droit ainsi que le respect à la vie familiale. Les personnages publics utilisent de plus en plus cette clause pour combattre la voracité des médias.

Plusieurs personnalités internationales ont aussi utilisé les lois britanniques en matière de libelle diffamatoire, considérées plus clémentes envers les plaignants que les lois américaines. Tandis que ces dernières placent le fardeau de la preuve sur le plaignant, les lois britanniques laissent le soin aux médias de prouver qu'un article donné n'est pas faux ou publié de façon malicieuse.

Woods a été assailli de questions sur sa vie personnelle depuis l'accident de voiture dans lequel il a été impliqué à la fin novembre. Cette histoire a donné lieu à une toute une série d'allégations sur des histoires d'adultère.

Le golfeur numéro 1 au monde a émis des excuses publiques après cet «échec personnel» et a admis ne pas avoir agi «à la hauteur de ses valeurs et du comportement que sa famille était en voie de s'attendre de sa part».

Bien qu'il ait imploré les médias de respecter sa vie privée, plusieurs allégations de relations extraconjugales sont apparues dans les médias à travers le monde.

Ce fut particulièrement vrai au Royaume-Uni, où les tabloïdes ont sauté sur cette histoire, effectuant même un décompte des maîtresses de Woods en plus de dévoiler des détails croustillants.

«Les avocats tentent de mettre fin à ces allégations, à tout le moins de les contenir avant qu'elles n'atteignent un niveau où elles ne seraient que salaces», a indiqué Ambi Sitham, un autre juriste spécialisé en droit médiatique. «Le droit à la vie privée existe toujours, dans une certaine mesure.»