Il n'en faut pas beaucoup pour créer des «incidents» à la PGA. Le dernier en question, c'est le spectacle 13 ans et plus offert par Henrik Stenson au Championnat CA à Doral, plus tôt en mars.

Au 12e trou, son coup de départ reposait dans la boue. Stenson a enlevé casquette, polo, pantalon et chaussettes avant d'aller frapper sa balle. Résultat: un coup de pénalité évité, un teint scandinave exhibé et une pub impayable pour ses caleçons Bjorn Borg. Le tout sans victime collatérale, à part peut-être l'innocence perdue de certaines partisanes.

Stenson a dû s'expliquer avec les dirigeants de la PGA européenne (il n'est pas membre de la PGA américaine). «L'incident Henrik s'est réglé et il est maintenant clos», a indiqué un porte-parole du circuit à Golf World. Même si la PGA ne le confirme pas, cela ressemble à une sanction, ou du moins à une tape sur les doigts.

L'offense l'aura néanmoins enrichi de 570 beaux dollars, en lui permettant de sauver un boguey pour terminer 77e, avec 37 979,05$US au lieu des 37 409,26$US du 78e rang.

D'ailleurs, le numéro 9 mondial ne semblait pas trop repentant après sa ronde. Plus tôt cette année, il s'était encrassé en jouant un coup similaire à Dubaï. «À cause de la boue, je ne pouvais pas me permettre de jouer avec mes vêtements. Ils auraient été dégueulasses pour le reste de la ronde. Comme je joue en Floride, je n'avais pas apporté mon habit de pluie. (...) Si je voulais sauver un coup, je n'avais donc pas vraiment le choix, a-t-il raconté en conférence de presse (disponible au PGATour.com). J'espère n'avoir effrayé personne.»

Non, mais il a fait rire quelqu'un. Quelques jours plus tard à la Tavistock Cup, Tiger Woods lui a offert, devant les caméras, de «bons» caleçons autographiés. Des Nike, bien sûr.

Codifier le décorum

Si on digresse sur ce non-événement, c'est parce qu'il illustre une certaine frilosité de la PGA. Même si ses joueurs figurent parmi les plus «présentables» du sport professionnel, elle s'inquiète quand même pour son image.

Le Florida Times-Union rapportait en février que le circuit met au point un code vestimentaire. Il s'agirait simplement de lignes directrices. «Il n'y a pas de paramètres précis, précisait un porte-parole du circuit. Nous voulons seulement que nos joueurs soient bien habillés (neatly groomed). Il existe plusieurs façons d'interpréter cela.»

Ce travail a commencé en août dernier, alors que la PGA présentait une pub où Wayne Gretzky conseillait à Mike Weir de se laisser pousser une «barbe des séries». L'Ontarien a cessé de se raser pendant deux semaines.

D'autres «écarts» qui ont fait jaser? Le bandeau vaguement hippie de Ryan Moore. Ou la coupe Longueuil de Charley Hoffman, qui rivalise avec celle de Jaromir Jagr, version Proset 1991. (Pour voir notre préféré, tapez «John Daly shirtless» sur YouTube...)

On comprend l'intention de la PGA. D'ailleurs, elle n'est pas seule. Même les équipes de la LHJMQ exigent de leurs joueurs un certain décorum (cravate après les parties, etc). Mais il ne faudrait pas non plus confondre activité sportive et activité corporative. Un détail non négligeable pour un circuit qui cherche à attirer une nouvelle clientèle.