Ça prend un bon quart-arrière pour gagner un Super Bowl. Mais ça prend aussi une défense de premier plan, et celle des Seahawks de Seattle a démontré qu'elle méritait d'être considérée comme l'une des meilleures du dernier quart de siècle, dimanche.

Les Seahawks n'ont fait qu'une bouchée des Broncos de Denver, les pulvérisant par la marque de 43-8. N'allez surtout pas blâmer Peyton Manning pour la cuisante défaite des siens. Les Seahawks étaient tout simplement trop puissants. Le vrai match de championnat, c'était la finale de la Conférence nationale, il y a deux semaines.

Le sommaire du match

Manning a établi une nouvelle marque du Super Bowl en complétant 34 passes, mais la majorité de celles-ci n'ont couvert qu'une distance de 10 verges ou moins. Et la plupart du temps, ses receveurs ont été solidement plaqués dès qu'ils ont attrapé le ballon.

Les partisans des Broncos se demandaient sûrement s'ils n'étaient pas revenus dans les années 80, dimanche. La correction que leur ont servie les Seahawks a drôlement ressemblé à celles que les Giants de New York, les Redskins de Washington et les 49ers de San Francisco leur ont administrées en grande finale entre 1986 et 1989.

«J'espère que cette défaite nous servira de motivation en vue de la saison prochaine», a déclaré Manning. «La défense des Seahawks est unique et excellente. Elle a mieux joué que notre attaque.»

La naissance d'une dynastie?

Marshawn Lynch a marqué un touché au sol; Malcolm Smith en a inscrit un sur un retour d'interception; Percy Harvin a débuté la deuxième demie avec un majeur de 87 verges sur un retour de botté; et Russell Wilson a lancé ses deux passes de touché à Jermaine Kearse et Doug Baldwin. C'est la beauté des Seahawks, un très grand nombre de leurs joueurs contribuent à leurs succès.

On présume que les 31 autres équipes de la NFL sont un peu inquiètes ce matin. En plus de n'avoir aucune faiblesse majeure, les Seahawks forment la deuxième équipe la plus jeune à avoir participé à un Super Bowl. Tous leurs joueurs-clés sont âgés de 27 ans ou moins.

Vient-on d'assister à la naissance de la prochaine dynastie du football américain? Il serait très malavisé de miser contre cette possibilité.

Huit ans après avoir perdu en finale contre les Steelers de Pittsburgh, les Seahawks ont enfin mis la main sur le premier trophée Lombardi de leur histoire. Pour les Broncos, il s'agissait de leur cinquième défaite en sept présences au Super Bowl.

Dès le premier jeu

La soirée de misère des Broncos a commencé tôt. Dès leur premier jeu offensif, Knowshon Moreno a récupéré le ballon dans sa zone des buts après que la remise du centre Manny Ramirez eut passé par-dessus la tête de Manning. Un touché de sûreté a donc été réussi lors de chacun des trois derniers Super Bowls.

La défense des Broncos leur aura permis de rester dans le match pendant un certain moment en forçant les Seahawks à se contenter de deux placements de Steven Hauschka lors de leurs deux premières séries offensives. Les Seahawks ont toutefois terminé le travail lors de leur série suivante grâce au touché de Lynch. Accusant un retard, 15-0, avec seulement 18 minutes de disputées, les Broncos se retrouvaient évidemment dans une position précaire contre la féroce défense des Seahawks.

Il aura fallu attendre jusqu'à la cinquième minute du deuxième quart avant de voir les Broncos gagner un premier jeu. Les Broncos semblaient en voie de revenir dans le coup quelques minutes plus tard, mais Smith a marqué son touché, et vite comme ça, les espoirs des Broncos venaient de s'envoler.

Une victoire pour le jeu défensif

Smith a été nommé joueur par excellence du match, lui qui a aussi recouvré un échappé. Dans un match qui comptait des dizaines de joueurs-étoiles, c'est un secondeur très peu connu qui a obtenu l'honneur, qui aurait toutefois pu aller à plusieurs joueurs. Mais c'est Smith qui a porté le coup de grâce aux Broncos avec son touché.

Vous aurez deviné que c'était plutôt calme au MetLife Stadium à partir du 2e quart. Les 82 529 spectateurs savaient très bien que le match était fini lorsque les Hawks ont pris les devants, 22-0.

Le choc tant attendu entre la prolifique attaque des Broncos et la défense des Seahawks n'aura finalement jamais eu lieu. L'attaque fait vendre les billets, mais ce sont encore les défenses qui remportent les championnats.

«Les gens qui disent que ce sont les défenses qui gagnent les championnats peuvent jubiler ce soir», a dit Pete Carroll, qui était encore plus souriant que d'habitude. À 62 ans, l'entraîneur-chef a enfin atteint le sommet de la NFL. Qui aurait parié sur ça il y a une décennie?

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Ils ont dit

> Russell Wilson: «Notre préparation a été incroyable et ce fut une grande victoire d'équipe. Percy Harvin a marqué un touché sur les unités spéciales, notre défense n'a jamais ralenti la cadence, et tout fonctionnait en attaque. C'est une sensation incroyable. On croyait qu'on y parviendrait dès le début de la saison.»

> Richard Sherman: «J'espère qu'on a marqué l'histoire. On affrontait l'attaque la plus prolifique de tous les temps et un quart-arrière qui sera considéré comme l'un des plus grands.»

> Doug Baldwin: «Le joueur par excellence du match (Malcolm Smith) est un ancien choix de septième ronde, et 21 de nos 53 joueurs n'ont même pas été repêchés. Il y a donc beaucoup de joueurs déterminés dans notre équipe.»

> Malcolm Smith: «C'est incroyable de réussir deux revirements dans un match du Super Bowl. Notre défense est construite pour réussir plusieurs revirements et il s'est adonné que c'est moi qui était aux bons endroits ce soir.»

> Earl Thomas: «On a offert une performance dominante sur toute la ligne. Certains de nos joueurs ont élevé leur niveau de jeu, alors qu'on ne s'y attendait pas. C'est le reflet de notre équipe.»

> Percy Harvin: «La marque finale est un peu étonnante, mais pas tant que ça, car on sait quel genre d'équipe on possède.»

> Peyton Manning: «On affrontait une excellente équipe. Nous devions jouer très bien afin de gagner et on n'est même pas venus près de le faire.»

> John Elway: «On n'a pas joué comme on est capables de le faire. Je suis déçu. J'espère qu'on tirera une leçon de ce match.»

> John Fox: «Toutes les défaites sont difficiles à accepter. Ce sport est très agréable lorsqu'on gagne, mais à la fin de la saison, il n'y a qu'une seule équipe qui est heureuse. Et cette fois, il s'agit des Seahawks de Seattle.»