Comme les ailiers espacés qu'ils doivent couvrir, les demis de coin sont souvent les joueurs les plus volubiles d'une équipe de football. Deion Sanders et Richard Sherman en sont deux très bons exemples.

Mais il y a aussi des joueurs comme Champ Bailey, qui a toujours été très discret malgré ses 12 participations au Pro Bowl. Disputant sa 15e saison, et sa 10e avec les Broncos de Denver, le futur membre du Temple de la renommée n'a jamais fait les manchettes. Et ce n'est pas à quelques jours de sa première participation au Super Bowl que ça changera.

«Ça fait très longtemps que j'attends ce moment. Il y a eu des hauts et des bas au cours de ma carrière et il m'aura fallu 15 ans pour participer à ce match. Il nous reste toutefois encore un peu de travail», a commenté Bailey, hier.

Bailey croyait que les Broncos accéderaient au Super Bowl à sa deuxième saison avec eux, en 2005. L'ancien premier choix des Redskins de Washington était alors au sommet de sa carrière, ayant totalisé 18 interceptions en 2005 et 2006.

Les Broncos ont toutefois été éliminés en finale de l'AFC par les Steelers de Pittsburgh et ont mis huit ans à se rendre aussi loin en séries. Mais cette fois, ils ont obtenu leur billet pour le match ultime en battant les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, il y a 10 jours.

«Champ est très discret et c'est quelqu'un de relax. Mais après notre victoire, il nous a dit à quel point il trouvait ça extraordinaire d'obtenir l'occasion d'aller au Super Bowl après avoir passé autant d'années dans la ligue», a raconté le demi de coin Dominique Rodgers-Cromartie, hier.

«Lorsqu'on commence à faire sa valise et qu'on quitte la maison, on réalise ce qui nous attend. C'est une très belle sensation, mais je ne vais pas voir ça plus gros que ça ne l'est», a dit Bailey au sujet du Super Bowl et de tout ce qui s'y rattache.

La retraite au sommet?

Contrairement à son coéquipier Peyton Manning, qui a indiqué qu'il aimerait poursuivre sa carrière la saison prochaine, Bailey hésite lorsqu'il est question de son avenir. Choisira-t-il de se retirer au sommet, si les Broncos l'emportent contre les Seahawks de Seattle, dimanche?

«Je n'y pense pas du tout. Je me concentre uniquement sur la prochaine journée», a-t-il dit, hier.

Bailey pourrait disputer une ou deux autres saisons comme joueur de soutien ou à titre de demi de sûreté. Il fêtera toutefois ses 36 ans en juin et a subi une blessure sérieuse à un pied au mois d'août. Bailey est brièvement revenu au jeu en octobre avant d'aggraver sa blessure.

Le demi de coin avait disputé au moins 13 des 16 matchs de son équipe à chacune de ses 14 premières saisons, sauf une (en 2008). Si certaines personnes ont cru que Bailey ne jouerait plus, ce n'était pas son cas.

«Je n'ai jamais pensé que ma carrière était menacée. Je savais que je guérirais et que je reviendrais au jeu, mais je ne savais pas quand.»

Bailey est revenu au jeu à temps pour les séries et a généralement bien joué contre les Patriots et les Chargers de San Diego. Certainement mieux que lors de l'élimination-surprise des Broncos aux mains des Ravens de Baltimore, l'année dernière. On se rappellera que Bailey avait accordé deux longs touchés à Torrey Smith, ce jour-là.

Pas un analyste

Sans surprise, Richard Sherman est le joueur qui retient le plus l'attention depuis le début de la semaine. L'une des questions qui revient le plus souvent: le joueur étoile des Seahawks est-il vraiment le meilleur demi de coin de la NFL, comme il le prétend?

Bailey pouvait se targuer d'être le meilleur demi de coin de la NFL il y a six ou sept ans. Il est donc bien placé pour répondre à cette question.

«Ce n'est pas à moi de classer les différents demis de coin et je n'analyse pas tous les joueurs. Il est certainement l'un des meilleurs et l'a été lors des deux dernières saisons», a répondu Bailey lorsque je lui ai demandé si Sherman avait raison.

«Si l'on croit qu'on est le meilleur, alors il est permis de le dire», a ajouté Bailey, lui qui ne l'a pourtant jamais fait.