Afin d'expliquer aux gens qui ne connaissent pas le football, je dis souvent que ce sport est au hockey ce que les échecs sont aux dames. Le ballon ovale n'est toutefois pas toujours si complexe que ça.

Vous avez sûrement entendu dire que la clé du 46e Super Bowl sera la protection dont bénéficiera Tom Brady, et en effet, ce n'est pas plus compliqué. Si les cinq joueurs de sa ligne lui procurent le temps nécessaire, le beau Tom va rejoindre Joe Montana et Terry Bradshaw avec quatre championnats. Mais s'ils passent leur soirée à lui tendre la main pour le relever, ça va fêter fort à Gotham, demain soir.

«Notre attaque ne connaîtra pas une bonne journée si on ne bloque pas bien. Il y a énormément de pression sur nous, et on le sait», a convenu le garde Logan Mankins.

Le problème, c'est que des joueurs capables de presser le quart, les Giants en ont plus que n'importe qui dans la NFL. Le club est construit autour de gars qui se spécialisent en la matière depuis 30 ans.

Il y a Justin Tuck, qui a gâché la saison parfaite des Pats presqu'à lui seul, il y a quatre ans. Il y a Osi Umenyiora, qui a réussi 12,5 sacs en 12 matches depuis son retour au jeu en octobre. Il y a Mathias Kiwanuka, un «secondeur» de 6'5 et 267 Livres; les plaqueurs Chris Canty et Rocky Bernard, qui enregistre peu de sacs, mais qui font constamment reculer la ligne offensive.

Surtout, il y a Jason Pierre-Paul, un «freak of nature». Né de parents haïtiens (non, il ne parle pas le français), le jeune homme ne craint pas de s'en mettre sur les épaules. Pas vraiment du genre à prendre des détours pour exprimer le fond de sa pensée. Du front, Pierre-Paul il en a tout le tour de la tête.

«Ce n'est pas comme s'il était le bon Dieu», a-t-il lancé en parlant de Brady, cette semaine. «Il voyait de la pression qui n'existait pas», a-t-il ajouté, faisant référence à la victoire de 24-20 des G-Men, le 6 novembre dernier, à Foxborough.

Si vous pensez que Pierre-Paul a une grande gueule, sachez qu'il avait prédit une victoire au Lambeau Field, il y a trois semaines. C'est exactement ce que les Giants ont fait, ils ont envoyé les champions Packers en vacances, avec une main dans le dos en plus.

Les qualités athlétiques de Pierre-Paul lui ouvriront probablement les portes du Temple de la renommée dans 15 ou 20 ans. Ce qui fait peur, c'est qu'il a commencé à jouer au football il y a cinq ans... Il vient d'obtenir 16.5 sacs à sa deuxième saison, ce sera quoi dans trois ans?

Welker et Woodhead

Alors, comment les Pats peuvent-ils espérer freiner la talentueuse ligne des Giants?

D'un, il ne faudrait pas oublier que leur ligne offensive n'est pas piquée des vers, elle non plus. Des défenses armées jusqu'aux dents, elle en a déjà muselées.

Ça prendra une production soutenue des demis, BenJarvus Green-Ellis (dit le cabinet d'avocats) et Danny Woodhead. Rapide comme il est, Woodhead pourrait causer des ennuis aux Giants et être la carte cachée.

Puis, il y a Wes Welker. En Kenny Phillips et Antrel Rolle, les Giants ont des demis de sûreté qui peuvent peut-être se tirer d'affaire contre un Rob Gronkowski amoché et Aaron Hernandez, mais pas sûr qu'ils ont un demi de coin capable de suivre Welker.

Les Pats vont utiliser une attaque sans caucus afin de fatiguer la ligne des Giants et l'empêcher de faire appel à une rotation de joueurs; les ailiers rapprochés vont rester en protection plus souvent; et ils multiplieront les courtes passes à Welker et Woodhead. Ça peut fonctionner pour un quart ou deux, mais pour quatre?