La plupart des anciens joueurs à Indianapolis sont d'accord: les demis défensifs des Patriots ne seront pas capables de couvrir Hakeen Nicks, Victor Cruz, et Mario Manningham.

«Pas sur une base constante, non. Devin McCourty possède le talent pour devenir un demi de coin de premier plan, mais je vois trop d'erreurs lorsque j'étudie son jeu», m'a expliqué Rodney Harrison, qui s'y connaît un peu en demis défensifs...

«Je pense que leur groupe d'ailiers espacés est le meilleur de la ligue. Les trois (Cruz, Nicks et Manningham) sont définitivement capables de réussir de longs jeux», a analysé le demi de sûreté Patrick Chung, qui sera l'un des joueurs-clés de la défense des Patriots.

Les Pats sont même obligés de faire appel à un receveur pour occuper un poste de leur tertiaire. Julian Edelman est un très bon athlète, mais les Giants sont convaincus qu'ils pourront tirer profit de son inexpérience s'il joue en défense.

«Je pense qu'on peut tirer profit de certains aspects de leur défense. On la regarde, et il y a un receveur qui occupe un poste de demi défensif. C'est certainement une situation qu'on voudra exploiter. Il (Edelman) est très vert à cette position, et j'ai repéré des faiblesses dans son jeu», a raconté Cruz.

Si les Pats laissent Cruz et Nicks en couverture simple trop souvent, Eli Manning va finir sa soirée sur le podium avec le titre du joueur par excellence. Et s'ils sacrifient cinq joueurs afin de s'assurer que les trois principaux ailiers espacés ne les démolissent pas, ce sont les demis offensifs qui vont en profiter. Ahmad Bradshaw et Brandon Jacobs ne sont pas explosifs, sauf qu'ils peuvent faire mal paraître une défense qui n'investit pas suffisamment de ses ressources pour arrêter la course.

Vince Wilfork est une force de la nature, on en conviendra tous. Sa présence équivaut à celle de deux joueurs. Le reste de la ligne est par contre beaucoup plus moyen. Mark Anderson est un ailier de deuxième ordre qui représente la principale menace de la défense pour presser Manning. Dans ce sens, la perte d'Andre Carter complique le défi des Pats, qui avaient déjà de la difficulté à exercer de la pression depuis plusieurs années.

«Montrez-moi un bon ailier défensif, et je vous montrerai un bon demi de coin. C'est ce que Nick Saban répétait constamment», a mentionné Antrel Rolle, demi de sûreté des Giants, cette semaine. C'est ce qui rend la tertiaire des Patriots encore plus vulnérable: l'absence d'un secondeur ou d'un ailier capable de forcer Manning à se débarrasser du ballon rapidement.

L'effet Belichick

Lorsqu'on analyse les forces en présence, c'est difficile de ne pas penser que les Giants vont marquer au moins une trentaine de points. En plus, leur ligne offensive a répété toute la semaine qu'elle voulait faire oublier sa contre-performance d'il y deux semaines, à San Francisco. Si de gros trous s'ouvrent devant Bradshaw et Jacobs, et si Eli peut compter six ou sept «bateaux» avant de dégainer, ce sera un pique-nique pour l'attaque du Big Blue.

Pas si vite... Il y a ce type, Belichick, occasionnellement grognon, toujours astucieux et clairvoyant. On raconte même qu'il peut changer le résultat d'un match à lui seul. Peut-il réussir l'exploit et devenir le deuxième entraîneur-chef à remporter quatre fois le Super Bowl après Chuck Noll?

Vous connaissez la réponse aussi bien que moi. Si la défense des Pats a le meilleur sur Eli et les autres, ça confirmera que Belichick possède la meilleure tête de football depuis que le Super Bowl existe.