Comme huit autres anciens adjoints de Bill Parcells, Tom Coughlin et Bill Belichick sont devenus des entraîneurs-chefs dans la NFL après avoir fait leurs classes auprès du «Big Tuna». Sans surprise, le nom de Parcells revient constamment depuis le début de la semaine, à Indianapolis.

Belichick a été le second de Parcells chez les Giants de New York, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Jets de New York. C'est à la fin des années 90 qu'il a rencontré Coughlin, qui a été l'entraîneur des receveurs des Giants de 1988 à 1990. Puisque Belichick était le coordonnateur défensif et l'entraîneur de la tertiaire à cette époque, les deux hommes ont appris à bien se connaître.

«On travaillait bien ensemble, et je pense que l'équipe a grandement profité de cette collaboration. Autant la tertiaire que notre groupe de receveurs en ont tiré profit», s'est souvenu Coughlin qui a quitté les Giants après leur conquête du Super Bowl de 1990 afin de devenir l'entraîneur-chef de l'Université de Boston.

«N'importe quel entraîneur qui a travaillé pendant un certain temps avec Parcells a appris à gagner. C'est ce que je retiens de cette expérience», a ajouté Coughlin, qui a dirigé les Jaguars de Jacksonville pendant huit saisons avant de devenir l'entraîneur-chef des Giants, en 2004.

Coughlin a connu beaucoup de succès dans la NFL lors des deux dernières décennies. Il y a bien sûr eu les deux présences au Super Bowl de ses Giants, mais il ne faudrait pas oublier ses belles années chez les Jaguars, qui n'en finissent plus de s'enliser depuis son départ.

«Je respecte Tom pour plusieurs choses: son évaluation des joueurs; la façon dont il attaque l'adversaire; sa constance et sa discipline; la ténacité et la combativité de ses équipes. Et Bill (Parcells) possédait plusieurs de ces qualités lorsqu'il dirigeait», estime Belichick.

Parcells et Coughlin ont longtemps partagé quelques autres points en commun, dont l'intransigeance Parcells et Coughlin ont longtemps partagé quelques autres points en commun, dont l'intransigeance et l'irascibilité. Coughlin a par contre corrigé le tir au cours des dernières années, ce qu'on peut d'ailleurs constater depuis quelques jours.

Coughlin semble plus détendu, moins cassant. Il s'est même permis quelques blagues avec les médias, hier. Quelques secondes se sont écoulées avant que la première question de sa conférence de presse ne soit posée, ce que l'entraîneur-chef a jugé tout à fait normal. «Après une journée comme celle d'hier (la journée des médias), il n'en reste plus de questions», a-t-il lancé.

«Oui, j'ai changé. Je suis devenu plus patient et tolérant. Je pense qu'il est essentiel d'apprendre et de s'améliorer chaque année. On doit se renouveler et adopter une nouvelle approche, surtout lorsque ça fait un certain temps qu'on dirige la même équipe.»

De l'aide de Kurt Warner

Kurt Warner connaît bien Coughlin. L'ancien quart-arrière a évolué sous ses ordres à New York, en 2004, et ne tarit pas d'éloges à l'endroit du pilote. Cela dit, il admet que Coughlin devait changer pour son propre bien et celui des Giants.

«J'ai passé beaucoup de temps avec lui à l'extérieur du terrain, et j'ai appris à connaître l'homme, Tom le grand-père. Ce n'était toutefois pas le cas de la plupart des joueurs. Il a toujours été très bon sur le plan stratégique, mais je pense qu'il est devenu un excellent entraîneur-chef lorsqu'il a accepté d'être un peu moins sévère et contrôlant», a expliqué Warner.

«Il était clair que j'allais quitter les Giants après une seule saison. Tom m'a tout de même demandé de dresser une liste des choses qu'il devait changer, selon moi. Je ne vous dirai pas quelles étaient ces choses, mais je peux vous dire que la liste était longue», a raconté le sympathique Warner, hier.

«Michael Strahan a très bien résumé la situation, il y a quelques années. Il a dit qu'il aurait préféré jouer pour n'importe quel autre entraîneur lorsque Tom est arrivé à la barre de l'équipe, mais qu'il n'aurait pas voulu jouer pour personne d'autre à la fin de sa carrière.»

Le soutien des Mara

Les médias new-yorkais ont souvent fait des pieds et des mains afin que les Giants congédient Coughlin, particulièrement il y a quelques mois. Coughlin ne leur en tient pas rigueur, même si la participation de son équipe à la finale démontre qu'ils avaient tort - encore. «Les seules fois où ça me dérange, c'est lorsque ma famille en est affectée», dit-il. Heureusement pour lui et les Giants, la famille Mara a toujours estimé que c'était le bon entraîneur-chef qui était en poste.

«Notre organisation a toujours cru qu'il était un gagnant, et qu'il ferait tout afin qu'on forme une équipe gagnante. Il est précisément ce qu'on recherchait, un homme dévoué et travaillant, qui n'accorde aucune importance à l'image qui est projetée de lui», a confirmé le propriétaire John Mara.