Patrick Peterson se souvient d'avoir effectué son premier retour de botté de dégagement à l'âge de sept ans.

«À l'époque, quand je jouais dans la ligue organisée pour jeunes (Pop Warner), je captais les bottés de dégagement et les retournais aussi jusque dans la zone des buts», a-t-il dit en arborant son large sourire, si familier auprès des gens qui suivent l'équipe depuis son arrivée chez les Cardinals de l'Arizona.

Peterson était probablement aussi flamboyant, ne démontrant pas de l'arrogance, mais plutôt une confiance aveugle dans ses moyens.

«Il marche, a commenté à la blague son coéquipier Darnell Dockett, comme s'il était dans son monde et que nous n'étions que des figurants.»

C'est sa confiance en soi qui a permis à la recrue des Cardinals d'observer le ballon flotter jusque dans ses mains à sa ligne de 1, de briser quelques plaqués, d'effectuer un tourniquet sur lui-même pour déjouer le dernier joueur défensif et de compléter un retour de botté de 99 verges qui a permis aux siens de vaincre les Rams de St. Louis en prolongation dimanche dernier. Tandis qu'il imitait Deion Sanders sur les 15 dernières verges de sa course, tout le monde dans le stade se disait déjà que ce gars-là appartient aux meilleurs retourneurs de bottés de la NFL.

Il s'agissait du troisième retour de botté de Peterson pour un touché, à ses huit premiers matchs en carrière dans la NFL. Aucun autre joueur de cette ligue n'a réussi cet exploit aussi rapidement. Et il ne s'agissait pas de petits retours de botté, puisqu'ils couvraient respectivement 82, 89 et 99 verges.

«Je crois que ce qu'il a accompli est déjà impressionnant, a confié l'entraîneur-chef Ken Whisenhunt. Il a retourné trois bottés pour des touchés, et ils étaient très longs. La plus grande inquiétude que nous avions, c'était de savoir s'il pouvait s'adapter. On le voyait faire dans les rangs universitaires, mais pouvait-il répéter ces performances chez les professionnels? Quand on a vu qu'il en était capable, on s'est dit que c'était assez spécial.»

À la mi-saison, Peterson n'accuse qu'un retour de botté de dégagement transformé en touché de retard sur la marque de quatre établie par Devin Hester, Rick Upchurch et Jack Christiansen. Son retour de 99 verges était le deuxième plus long dans l'histoire de la ligue, derrière celui de 103 verges de Robert Bailey, des Rams de Los Angeles, contre les Saints de La Nouvelle-Orléans en 1994. Peterson a aussi rejoint Johnnie Lee Higgins, des Raiders d'Oakland, à titre de seuls joueurs à avoir effectué trois retours de botté de 80 verges ou plus au cours d'une même saison.

Peterson, étonnamment athlétique à six pieds, un pouce et 219 livres, a indiqué qu'il adorait «l'anxiété» générée par les retours de botté.

«Je ne sais pas comment décrire la joie que je ressens lorsque je capte le ballon sur le terrain, a-t-il mentionné, sachant que tout le monde veut m'arrêter. Certains disent qu'il s'agit de pression, mais moi j'adore ce type de pression.»

En quelques secondes seulement, Peterson décide où il doit se positionner, et s'il doit tenter un retour de botté.

«D'abord, tu dois savoir où il vise, a-t-il expliqué. Tu dois être déjà placé avant qu'il dégage, te trouver sous le ballon, puis ensuite tu dois être en mesure de balayer le terrain du regard. Tu dois toujours repérer ceux qui sont les plus près de toi d'abord, parce que ce sont les premiers qui pourraient te frapper. Une fois que ces gars sont identifiés, tu sais que les gars à l'intérieur doivent attendre que le ballon soit botté et qu'ils ne sont pas si rapides que cela, et puis, de toute façon, tu as des gars pour les bloquer. En conséquence, quand les premiers gars sont bloqués, alors je sais que j'ai une bonne opportunité de créer quelque chose.»

Whisenhunt a aussi tenté de placer Peterson en attaque. Il l'a placé dans le champ arrière dans sa formation «wildcat» contre les Rams, mais le jeu a mal été orchestré et les Cardinals ont été forcés d'appeler un temps d'arrêt.

Peterson essaie aussi de développer ses talents de demi de coin dans la NFL, même si cette position est particulièrement exigeante physiquement. Il a réalisé de gros jeux, mais a entraîné des pénalités controversées pour obstruction.

«Ce n'est pas frustrant, parce que tu sais que ce sport a été développé pour l'attaque, a-t-il dit. Les arbitres protègent davantage les joueurs en attaque, et c'est comme ça. À titre de demi de coin recrue, je dois composer avec cela. Pour être honnête avec vous, ça ne me dérange pas. S'ils appellent une pénalité d'obstruction contre moi, alors je voudrais seulement retourner sur le terrain, oublier cette erreur et tenter de compléter le jeu suivant.»