C'est une superbe démonstration de précision, de lecture du jeu et de sang-froid qu'a offert Aaron Rodgers, dimanche soir. Il a dirigé l'attaque des Packers de Green Bay d'une main de maître. Combien d'erreurs a-t-il commises? Aucune.

Rodgers a pu exprimer son talent aussi librement grâce à la ligne offensive. Les bloqueurs Chad Clifton et Bryan Bulaga ont disputé tout un match, neutralisant les secondeurs James Harrison et LaMarr Woodley, qu'on a très peu vus au cours de la soirée.

On n'a pas beaucoup vu Troy Polamalu non plus. Contre l'explosif jeu aérien des Packers et sur une surface rapide comme celle du Cowboys Stadium, il fallait s'attendre à voir Polamalu jouer profondément. D'autant plus que les demis de coin des Steelers de Pittsburgh sont ordinaires et que Polamalu est un demi de sûreté, ne l'oublions pas... N'empêche qu'il a connu des séries éliminatoires décevantes après avoir brillé en saison régulière.

Lorsqu'on lui a demandé s'il croyait que Polamalu avait eu un impact sur le match, Mike Tomlin a d'ailleurs eu un commentaire révélateur. «Je vais vous laisser tirer vos propres conclusions à ce sujet», a répondu l'entraîneur-chef des Steelers, dissimulant à peine sa déception.

Mais c'est l'attaque des Steelers qui doit être blâmée pour cette défaite, pas la défense. Les Packers ont inscrit 21 de leurs 31 points à la suite de ses trois revirements. Et le premier coupable est Ben Roethlisberger.

Le quart des Steelers n'a pas le talent d'un Rodgers ou d'un Tom Brady, mais pourrait certainement avoir un style un peu moins échevelé en améliorant sa lecture du jeu. La présence d'un entraîneur des quarts-arrière de premier plan serait souhaitable dans son cas.

Il faut également noter que les receveurs des Steelers ont eu de la difficulté à se libérer, dimanche soir, même à partir du moment où les demis de coin Charles Woodson et Sam Shields ont quitté le match, blessés. La perte d'Emmanuel Sanders, blessé lui aussi, n'a évidemment pas aidé.

Chose certaine, il y a sûrement quelques personnes qui s'ennuyaient de Santonio Holmes, dimanche soir... Le receveur deviendra joueur autonome au cours des prochains mois; son ancien club devrait peut-être songer à lui passer un coup de fil, même si c'est très peu probable qu'il le fera.

Une puissance

À Green Bay, l'heure n'est pas aux regrets, mais bien à la célébration. Ce que les Packers viennent d'accomplir est phénoménal. Une équipe qui perd 16 joueurs au cours de la saison, et qui perd trois autres pièces importantes au milieu du Super Bowl (Woodson, Shields et Donald Driver), ne devrait normalement pas être sacrée championne. Impressionnant!

Qu'arrivera-t-il lorsque tous ces blessés seront de retour? Avec Rodgers, une ligne qui s'améliore constamment devant lui, et le meilleur groupe d'ailiers espacés de la NFL, les Packers ont-ils vraiment besoin de l'ailier rapproché Jermichael Finley et du porteur Ryan Grant? Bonne chance aux coordonnateurs défensifs qui devront tenter de ralentir tout ce beau monde.

Composé de B.J. Raji, Clay Matthews, Tramon Williams, Nick Collins, A.J. Hawk et Sam Shields, le noyau de la défense sera presque aussi solide que celui de l'attaque pour plusieurs années. Ce n'est certainement pas la dernière fois que l'on verra Rodgers et sa bande à la grande messe de la NFL.

Le Cowboys Stadium

La semaine du Super Bowl a été perturbée par la mauvaise température, un facteur qui ne se contrôle évidemment pas. Mais dimanche soir, une mauvaise nouvelle attendait quelques centaines de spectateurs au Cowboys Stadium.

Certaines sections du stade ne pouvaient être occupées pour des raisons sécuritaires, de sorte qu'approximativement 400 personnes ont été contraintes de regarder le match sur un téléviseur, même s'ils détenaient un billet.

Ces spectateurs ont reçu un dédommagement qui correspondait à trois fois le prix de leur billet. Cette somme a probablement servi à payer l'hôtel et l'avion... C'est une situation qu'on s'explique mal lorsqu'on considère que les organisateurs savent depuis des années qu'ils accueilleront l'événement. Hier, le commissaire de la NFL, Roger Goodell, a toutefois annoncé que ces 400 personnes seront les «invités de la NFL» au prochain Super Bowl, à Indianapolis. Cette annonce devrait réconforter davantage les personnes lésées.

Des journalistes qui ont assisté au Super Bowl à plusieurs reprises par le passé estimaient d'ailleurs que celui-ci avait été décevant dans l'ensemble. Heureusement, la semaine s'est terminée en beauté avec le match.