Le 45e Super Bowl, qui sera présenté le 6 février à Dallas, mettra aux prises deux des grandes organisations du football américain; celle qui a remporté le plus de championnats de la NFL, les Packers de Green Bay, et celle qui a gagné le plus souvent le Super Bowl, les Steelers de Pittsburgh.

C'est parce que les Packers ont remporté les deux premiers Super Bowl que le trophée porte le nom de leur entraîneur-chef de l'époque, Vince Lombardi. L'homme a tellement marqué l'imaginaire américain qu'une pièce de théâtre s'intitulant Lombardi est présentée sur Broadway. Tom Brady a d'ailleurs préféré assister à une représentation de la production plutôt que de regarder le match éliminatoire entre les Jets de New York et les Colts d'Indianapolis le 8 janvier (il aurait peut-être dû regarder le football).

La dynastie des années 60 était déjà bien entamée à Green Bay lorsque le premier Super Bowl a été créé, en 1966. La finale opposait le champion de la NFL à celui de l'AFL.

Les Steelers ont pris le relais des Packers dans les années 70. Menés par Chuck Noll, ils ont été sacrés champions quatre fois en six ans. Ils ont ajouté deux trophées à leur collection en 2005 et 2008, et ont égalé la marque des Cowboys de Dallas en accédant au Super Bowl pour la huitième fois, dimanche. Les Steelers ont également rejoint les Cowboys de Dallas pour le nombre de victoires en séries en signant leur 33e contre les Jets de New York.

Ce sera la première fois que le Super Bowl sera présenté à Dallas et les Cowboys devront regarder deux de leurs grands rivaux le disputer. Les Packers ont livré quelques duels épiques aux Cowboys, notamment le fameux Ice Bowl. Les Steelers et les Cowboys se sont affrontés trois fois au Super Bowl, et les deux organisations sont comme l'eau et le feu.

Les Packers et les Steelers ne partagent pas seulement une tradition gagnante et leur rivalité avec les Cowboys. Ils sont aussi la fierté de leur ville respective, deux des plus petits marchés de la NFL. Green Bay est une ville fantôme lorsqu'il y a un match en cours au Lambeau Field, tandis que Pittsburgh est noir et jaune de la tête aux pieds le dimanche.

Les deux clubs se ressemblent également sur le terrain, à commencer par leurs défenses, qui utilisent un système 3-4 et des blitz de zones. Elles sont menées par deux des meilleurs coordonnateurs de la ligue, Dom Capers (Packers) et Dick LeBeau (Steelers).

Il y a Clay Matthews, Charles Woodson, B.J. Raji et Tramon Williams d'un côté, James Harrison, LaMarr Woodley, Casey Hampton et Troy Polamalu de l'autre. Ce n'est pas un hasard si ce sont les deux défenses qui ont accordé le moins de points en 2010. On parle peut-être des deux unités défensives qui possèdent le plus de joueurs d'impact.

Aaron Rodgers et Ben Roethlisberger n'ont pas disputé leur meilleur match en finale de conférence, mais demeurent deux quarts qui sont à leur apogée - ou qui le seront bientôt. Si les 32 directeurs généraux pouvaient choisir le quart-arrière de leur choix dans la NFL, Rodgers obtiendrait possiblement plus de votes que n'importe quel de ses confrères.

Roethlisberger a gagné neuf de ses 10 derniers matchs éliminatoires et continue de réussir les jeux-clés. Il deviendrait le cinquième quart de l'histoire avec trois bagues du Super Bowl si les Steelers l'emportent contre les Packers.

Les deux équipes finalistes ont un autre point en commun: elles ont redécouvert leur jeu au sol au cours des éliminatoires. James Starks est sorti de nulle part chez les Packers et Rashard Mendenhall vient de connaître son meilleur match en trois ans avec les Steelers.

Si le 45e Super Bowl est aussi spectaculaire que la dernière confrontation entre les deux formations, on assistera à un match mémorable.

Le 20 décembre 2009, les Steelers ont vaincu les Packers, 37-36, à Pittsburgh. C'est une passe de touché de 19 verges de Roethlisberger à Mike Wallace sur le dernier jeu du match qui a permis aux siens de gagner. Le quart des Steelers avait terminé le match avec 503 verges au compteur et Rodgers en avait obtenu 383. Les deux joueurs avaient complété trois passes de touché et n'avaient commis aucune interception.