Treize ans après leur dernière présence au Super Bowl, les Packers de Green Bay s'en retournent au gros match.

Les joueurs en jaune et vert peuvent maintenant faire leurs valises puisqu'ils ont vaincu les Bears de Chicago, hier au Soldier Field. Une victoire de 21-14 obtenue en finale de la Conférence nationale contre leurs vieux rivaux, par temps froid et devant 62 377 fans, dont plusieurs habillés chaudement aux couleurs de l'équipe du Wisconsin.

Pour les Packers, il s'agira d'une première présence au Super Bowl depuis janvier 1998, quand Brett Favre et sa bande avaient perdu face aux Broncos de Denver et John Elway. Treize ans, ce n'est peut-être pas une si grosse disette sur la planète NFL, mais dans le vestiaire des Packers, on célébrait comme s'il s'agissait de la première présence de l'histoire du club. Des cris, des danses improvisées et des casquettes de championnat de la Conférence nationale qui étaient sur toutes les têtes. Tout un contraste avec le vestiaire des Bears, un peu plus loin, qui était calme, très calme.

Dans les gradins en début de soirée, on pouvait entendre des cris et des chants de la part des partisans des Packers, qui ne voulaient plus partir.

«On dit depuis le début des séries qu'il nous faut remporter 16 quarts de jeu, et jusqu'ici, on a remporté 12 quarts de jeu, a tenu à dire Mike McCarthy, l'entraîneur des Packers, en rappelant qu'il reste encore un gros match à son club. Ce n'est pas encore fini pour nous.»

La victoire au Soldier Field aura été acquise plus difficilement que prévu. Menés au départ par le quart Aaron Rodgers (17 en 30, 244 verges de gains, aucune passe de touché et deux interceptions), les Packers ont pris une avance de 14-0 en première demie, sur une course de touché de Rodgers et une course de touché du demi James Starks. Avec l'attaque des Bears qui n'allait nulle part, ce match-là semblait déjà terminé.

Jay Cutler, le quart des Bears, a souvent manqué de précision lors des deux premiers quarts, et il a pris la pause amoché, victime d'une blessure au genou gauche. Il est revenu le temps d'une seule tentative de passe au début du troisième quart, avant de mettre son manteau et de rester assis au banc pour de bon. Son absence a d'ailleurs beaucoup fait jaser à Chicago (voir autre texte).

Son réserviste Todd Collins a pris la relève, mais il a été vraiment mauvais, incapable de compléter une seule passe en quatre tentatives.

Paniqués, les Bears se sont tournés vers Caleb Hanie, leur troisième quart, un jeune de 25 ans qui n'avait complété que huit passes en trois saisons dans la NFL. Hanie a mené les Bears à un premier touché en début de quatrième quart, une belle poussée qui s'est conclue sur la course de touché du demi Chester Taylor.

Mais Hanie a commis une erreur de recrue - peut-on le blâmer? - lorsqu'il n'a pu identifier la couverture des Packers un peu plus tard. Il a donc lancé droit dans les mains du gros joueur de ligne B.J. Raji, qui a galopé avec ses 337 livres sur 18 verges jusque dans la zone des buts.

«Tous les gars de cette équipe ont fait des gros jeux pendant toute la saison, a calmement expliqué Raji dans le vestiaire des siens. Je n'ai eu qu'à attraper le ballon et à faire mon travail.»

Le jeune Hanie a bien mené les siens à un autre touché, une passe de 35 verges au receveur Earl Bennett, mais il n'a pu réussir le miracle en fin de match. Sa dernière passe a été interceptée par Sam Shields, des Packers, à 37 secondes de la fin. «Nous avons maintenant la chance d'une vie, la chance de ramener le trophée Lombardi à la maison», a lancé le receveur Greg Jennings, qui a récolté 130 verges de gains pour les Packers.

La suite dans deux semaines à Arlington.