Dans la NFL, il y a des rivalités plus authentiques que d'autres. D'autres fluctuent au gré des fiches des équipes. Puis il y a celle Ravens-Steelers, qui est vraiment parmi les plus réelles qu'on peut trouver. Les matches sont souvent très importants, et empreints d'une intensité indéniable.

L'ailier espacé Hines Ward des Steelers qualifie d'ailleurs ces matches de Black and Blue Bowl - signifiant que les bleus seront au rendez-vous.

Au terme du huitième match en trois saisons (samedi, 16h30) entre ces rivaux de la section Nord de l'Américaine, au profil et à la personnalité semblables, l'une des troupes ne sera plus qu'à un seul gain du Super Bowl. Les vainqueurs trouveront sur leur route les Jets ou les Patriots, qui s'affronteront dimanche. À l'enjeu: le match de championnat de l'association, dimanche prochain.

«Les deux équipes savent à quoi s'attendre, a dit le secondeur Ray Lewis des Ravens, dont la renommée de joueur dur s'agence parfaitement avec une rivalité où les émotions sont vives, mais les scores moins explosifs. Alors encore une fois - et j'aime le son de cette phrase, encore une fois, allons-y.»

Les Ravens et les Steelers ont complété la saison avec des fiches de 12-4, mais les Steelers ont eu le laissez-passer du premier tour grâce à leur meilleur dossier dans leur section - résultat d'un gain notable de 13-10 à Baltimore, le 5 décembre.

Les confrontations entre les deux équipes sont si serrées que les quatre dernières ont été décidées par trois points. Depuis 2003, le score combiné des matches Ravens-Steelers est 302-302.

Il reste que les Ravens ont jusqu'ici un rendement de 0-2 en éliminatoires au Heinz Field, où on a posé du nouveau gazon après que la Classique hivernale de la LNH, disputée le 1er janvier, ait été suivie de plusieurs jours de neige.

Les Ravens ont un rendement de 7-3 à l'étranger en éliminatoires mais dans ce même contexte, les Steelers ont un dossier de 8-0 contre des rivaux de section, au fil de 40 ans.

«Il y a des statistiques qui vous intéressent, d'autres pas, a résumé Lewis. Celle-là n'a aucune importance pour moi. Nous n'allons pas traîner 40 ans de bagage en disant «Hé les gars, regardez ce que nous n'avons jamais fait depuis 40 ans. Oubliez-ça.»

Les Ravens ont gagné leurs quatre derniers matches de la saison. Les Steelers, eux, ont perdu une seule fois après la 10e semaine, s'inclinant 22-17 contre les Jets le 19 décembre, à Pittsburgh. Ils ont remporté six de leurs sept derniers matches.

De nombreuses blessures illustrent la nature impitoyable de la rivalité. Un plaqué dangereux de Joey Porter contre un Todd Heap sans défense, en 2004, a encore un goût amer pour les Ravens. Lewis a mis fin à la première saison du demi offensif Rashard Mendenhall en lui fracturant l'épaule, en 2008. Le mois dernier, un plaqué du secondeur Jameel McClain, des Ravens, lui a valu une amende de 40 000 $ et a causé une commotion cérébrale à Heath Miller. Dans le même match, Haloti Ngata a frappé Ben Roethlisberger au visage, lui brisant le nez et s'attirant une amende de 15 000 $.

«Nous avons des styles semblables. Nous sommes très physiques, et nous essayons d'imposer notre volonté à l'autre équipe, dit le plaqueur Casey Hampton, des Steelers. Je pense que les deux équipes essaient de se voir comme celle qui fait la loi.»