À l'exception des Steelers de Pittsburgh, qui ont multiplié les écarts de conduite, aucune équipe n'a fait couler plus d'encre que les Jets de New York pendant la saison morte. N'allez cependant pas croire que cela indispose Rex Ryan, leur volubile entraîneur-chef, salué pour sa franchise par certains observateurs, qualifié de grande gueule par certains autres.

Si Ryan n'avait pas voulu que son équipe obtienne autant de publicité, il n'aurait certainement pas accepté qu'elle soit le sujet de la série Hard Knocks. Lorsqu'une équipe choisit de participer à l'émission du réseau HBO - en lui donnant par le fait même un accès presque illimité pendant son camp d'entraînement -, elle se soumet toujours à un risque important. Et les répercussions n'ont pas tardé.

Tony Dungy a rapidement critiqué le langage musclé de Ryan, qui a utilisé l'infâme mot qui débute avec un f et qui finit par un k à toutes les sauces - verbe, adjectif, nom - lors du premier épisode (il n'y a pas de censure sur les ondes de HBO). Ceux qui ont lu les bouquins de Dungy savent que sa piété rivalise avec celle de n'importe qui au Vatican, mais l'ancien pilote des Colts d'Indianapolis est loin d'être le seul à avoir désapprouvé le comportement de Ryan.

Terry Bradshaw fait partie du groupe. «Je n'aime pas les gars de ce type», a dit le commentateur du réseau FOX à des journalistes en Louisiane. «Il ne joue pas, alors c'est facile pour lui de se faire aller le clapet. Il n'a pas à plaquer, ni à courir, ni à lancer le ballon ou à l'attraper», a poursuivi l'ancienne gloire des Steelers.

Les critiques seraient peut-être inoffensives si elles ne provenaient que de l'extérieur du club, mais ce n'est plus tout à fait le cas. Selon ESPN, après que les Jets eurent retranché le vétéran Tony Richardson (qu'ils ont réembauché depuis), le week-end dernier, au moins deux joueurs de l'équipe ont anonymement critiqué la décision. «Une décision épouvantable», aurait dit l'un d'eux. «Ridicule», aurait dit l'autre.

Un mélange explosif

Les Jets ont fait quelques autres choix qui ont fait sourciller au cours des derniers mois. Même s'il a amassé 3833 verges au sol à ses trois saisons chez les Jets - dont un sommet en carrière de 1402 en 2009 -, Thomas Jones a été remercié. La neuvième sélection consécutive au Pro Bowl du garde Alan Faneca n'a pas empêché les Jets de s'en départir, lui dont la présence avait pourtant très bien servi le développement des jeunes D'Brickashaw Ferguson et Nick Mangold.

Les Jets n'ont pas que soustrait des joueurs à leur formation, loin de là. Ils ont aussi obtenu plusieurs vétérans: Santonio Holmes, Antonio Cromartie, Jason Taylor, LaDainian Tomlinson...

Durant son séjour de quatre saisons à Pittsburgh, Holmes a remporté le titre du joueur par excellence du 43e Super Bowl, mais son nom s'est également retrouvé dans les manchettes pour des trucs un peu moins glorieux: violence conjugale, dispute avec une femme dans une boîte de nuit, possession de cannabis, commentaires déplacés sur Twitter, photos nues de lui-même sur l'internet, la liste est longue.

Selon le New York Post, Cromartie aurait quant à lui reçu une avance de 500 000$ sur son salaire de 2010 afin de pouvoir régler quelques petits problèmes de pension alimentaire; le demi de coin aurait eu huit enfants avec six femmes différentes. Oui, Shawn Kemp, l'ancien joueur de la NBA, a de la compétition!

Taylor et Tomlinson ont-ils encore de l'essence dans le réservoir? S'accorderont-ils avec leurs nouveaux coéquipiers? Taylor n'a jamais caché son dédain pour les Jets lorsqu'il jouait à Miami, et Tomlinson n'a pas toujours été un coéquipier exemplaire à San Diego. Bref, le mélange de joueurs chez les Jets pourrait être plus explosif à l'extérieur que sur le terrain.

Une source de motivation pour les Pats

La bonne nouvelle pour les Jets, c'est qu'ils ont finalement cédé aux demandes contractuelles de Darrelle Revis. Sans lui, on doute qu'ils auraient produit à la hauteur des attentes, qui sont énormes. Sa présence permettra à la défense de demeurer parmi les meilleures. Revis, Cromartie, et le premier choix Kyle Wilson forment un redoutable trio de demis de coin tandis que les Kris Jenkins, David Harris et Bart Scott assurent l'équipe d'être solide contre la course.

Mais qu'en sera-t-il de l'attaque? À sa deuxième saison, le porteur Shonn Greene devra transporter un jeu au sol qui risque de se ressentir du départ de Jones et Faneca.

Avec les Braylon Edwards, Holmes (lorsqu'il reviendra de sa suspension de quatre matchs), Dustin Keller, et Jerricho Cotchery, le jeu de passe devrait être plus sollicité qu'en 2009.

Ce qui nous amène au quart-arrière Mark Sanchez, le joueur du club qui possède le plus de pression sur les épaules. Le nouveau Golden Boy de la Grosse Pomme devra maintenant satisfaire tout ce beau monde, à commencer par Holmes et Edwards, qui disputent leur dernière année de contrat et qui voudront donc être mis en valeur.

C'est tout un défi qui attend Sanchez, qui a connu une première saison en dents de scie (12 touchés, 20 interceptions et cote d'efficacité de 63,0). Il doit conduire les siens au Super Bowl, tout simplement. Car Ryan l'a dit, il voit un trophée du Super Bowl dans sa boule de cristal.

Sauf que les Jets devront d'abord remporter leur division, ce qui ne sera pas si simple. Ce n'est sûrement pas la motivation qui manque dans les environs de Boston...

Et aux dernières nouvelles, le monsieur avec les manches coupées est toujours l'entraîneur-chef en Nouvelle-Angleterre, celui qui laisse habituellement parler ses trois conquêtes du Super Bowl, et sa fiche globale de 126-52 depuis qu'il a pris les commandes des Patriots, en 2000. Son nom, c'est Bill Belichick, et on soupçonne que son opinion de Ryan est semblable à celle de Dungy et Bradshaw.

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LES CHOIX DE MIGUEL BUJOLD

Notre pool de la NFL est de retour cette année sur Cyberpresse. Pour faire vos choix, vous devez attribuer une valeur (de 1 à 15) à chaque match, selon votre niveau de confiance. Plus une victoire vous semble évidente, plus vous devez accoler une valeur élevée à cetterencontre. Chaque bon choix (victoire) rapporte la valeur choisie. Chaque semaine, notre expert Miguel Bujold vous propose ses choix pour les matchs du week-end. Rendez-vous au cyberpresse.ca/pools pour vous inscrire gratuitement.

CALENDRIER DUWEEK-END

JEUDI 20H30

Minnesota 9, La N.-Orléans 14

DIMANCHE 13H

Denver c. Jacksonville

Oakland c. Tennessee

Detroit c. Chicago

Cincinnati c. Nouvelle-Angleterre

Cleveland c. Tampa Bay

Atlanta c. Pittsburgh

Miami c. Buffalo

Caroline c. Giants de NY

Indianapolis c. Houston

DIMANCHE 16H

Green Bay c. Philadelphie

Arizona c. St. Louis

San Francisco c. Seattle

DIMANCHE 20H

Dallas c. Washington

LUNDI 19H

Baltimore c. Jets de NY

LUNDI 22H15

San Diego c. Kansas City

Les choix de Miguel Bujold

Jacksonville 9

Tennessee 15

Chicago 12

Nouvelle-Angleterre 13

Tampa Bay 10

Pittsburgh 7

Buffalo 5

Giants de NY 1

Indianapolis 6

Green Bay 14

St. Louis 2

Seattle 3

Dallas 11

Baltimore 8

Kansas City 4