Il y a Peyton, puis il y a Payton, dans cet ordre.Peyton Manning est la principale attraction de ce Super Bowl.Sean Payton, c'est l'autre Payton, celui qui progresse dans l'ombre du quart-arrière vedette des Colts d'Indianapolis, et qui exploite son talent d'orateur de manière extraordinaire.

Néanmoins, l'entraîneur-chef des Saints de La Nouvelle-Orléans fait son chemin avec ses jeux audacieux et créatifs qui ont produit la meilleure attaque de la NFL au cours des deux dernières saisons, et de trois des quatre plus récentes.

«Il a un talent inné pour découvrir les failles, organiser les jeux et prendre avantage des opportunités qu'offre la défensive adverse. C'est un entraîneur très audacieux», a commenté l'entraîneur-chef des Colts Jim Caldwell.

«Ce que je veux dire par là, c'est qu'il n'est pas le type de gars qui se contentera de passes de cinq ou six verges. Il voudra de longues passes à l'occasion, et tôt dans le match, et donc nous devrons être prêts.»

La chose la plus effrayante pour les autres équipes de la ligue, c'est que Payton, qui est âgé de 46 ans, en est seulement à sa quatrième saison à titre d'entraîneur-chef d'une équipe.

«Vous apprenez constamment», a confié Payton, vendredi.

«Certainement, tout comme nous demandons à nos joueurs de s'améliorer, d'étudier, de développer leurs habiletés, nous devons faire la même chose de notre côté. Certaines expériences sont difficiles à simuler, peut-être, et chaque année, quelque chose -quelque chose de petit, ou de gros- se produit, et vous devez composer avec et rebondir.

«Vous essayez de trouver des moyens de vous améliorer comme entraîneur. Je crois que c'est à l'origine de l'enseignement -du moins le bon enseignement.»

Lors d'une séance d'entraînement régulière, il peut occuper le rôle du professeur Payton, donnant calmement ses instructions aux joueurs, ou s'engager dans une conversation amicale à bâton rompu avec le quart-arrière Drew Brees au sujet des nuances de certains jeux.

Sa nature compétitive ressort cependant la journée des matchs, alors qu'il semble carrément possédé. Il fait les cent pas, agite ses bras, crie, pointe le tableau indicateur et court le long des lignes de côté pour lancer son drapeau rouge quelques instants après une décision controversée des officiels. Un touché des Saints peut parfois l'inciter à lever le poing en l'air, avec un coup de pied impressionnant.

Il lance également des regards enflammés à ses joueurs, ses adjoints ou aux officiels -sa manière de dire «Tu as tort, j'ai raison!» sans dire le moindre mot.

Puis, il y a Payton le motivateur.

Parfois, l'approche de Payton est solennelle. Les joueurs trouvent des messages inspirants ou des poèmes dans leur casier. D'autres fois, il utilise des objets.

En éliminatoires cette saison, il a offert à ses joueurs des bâtons de baseball commémoratifs afin de leur rappeler qu'ils doivent «frapper» l'adversaire.

Il fait aussi appel à des motivateurs. Payton a requis les services de l'ancien demi de sûreté des 49ers de San Francisco Ronnie Lott pour parler à ses joueurs en matchs pré-saison, puis l'a invité de nouveau la veille du match de championnat de l'Association nationale contre les Vikings du Minnesota.

Parmi les autres motivateurs invités se trouvent l'entraîneur de la NBA Avery Johnson, le directeur général de la NBA Joe Dumars, l'ancien entraîneur de football universitaire Bill Mallory, l'ancien quart des Redskins de Washington Joe Thiesmann et l'ancien entraîneur-chef des Buccaneers de Tampa Bay Jon Gruden.

Bref, dans tous les événements auxquels les joueurs des Saints participent, ils n'ont que de bons mots à l'endroit de leur entraîneur.

«Je ne voudrais pas jouer pour quelqu'un d'autre, a assuré Brees. Je ressens de la fierté lorsque je pense à lui, au chemin qu'il a parcouru pour se rendre où il est présentement, à tout ce qu'il a investi et aux efforts qu'il a dû faire.»