En sortant du stade des Patriots de la Nouvelle-Angleterre dimanche soir, j'ai entendu bien des mots qui résumaient cette défaite gênante face aux Ravens de Baltimore. «Humiliation» est un mot que j'ai entendu souvent, tout comme «volée» et «méchante claque sur la gueule» (bon, ça c'est cinq mots). Plus inquiétant encore, quelque part dans la salle des médias, j'ai entendu le mot «reconstruction».

Les Patriots en reconstruction? En tout cas, c'est un peu ce que prévoyaient les médias de Boston, qui ne voient pas ce club de retour au zénith pour bientôt.

En fait, pas grand-monde ne voit ce club au zénith pour bientôt.

«Notre saison est terminée, on va se remettre au travail lorsque le temps sera venu, a résumé l'entraîneur Bill Belichick. Mais pour le moment, on vient à peine de sortir du terrain.»

Vous le savez, c'est très facile de se moquer de monsieur Belichick. Cette tuque. Ce capuchon. Cette face d'enterrement. Ces réponses inaudibles de deux secondes. C'est clair, l'entraîneur des Pats ne va jamais gagner un trophée pour sa personnalité.

Mais dimanche soir après le match, l'homme faisait presque pitié. Je vous jure, j'ai bien croisé ce Belichick une trentaine de fois, mais je ne l'avais jamais vu aussi démonté. J'avais presque le goût de m'approcher pour lui donner une bine d'encouragement sur l'épaule.

Pauvre Wild Bill. Totalement incapable d'expliquer ce qui venait d'arriver.

«Peu importe ce que c'était, peu importe les raisons, nous n'avons pas été aussi bons qu'eux. Tous ceux qui ont pris part à ce match sont responsables. Les joueurs, les entraîneurs, tout le monde.»

Wild Bill a ensuite demandé s'il y avait d'autres questions. Silence de mort dans la salle. Puis l'homme a pris la première porte à sa droite, et on ne l'a pas revu.

Quelques minutes plus tard, Tom Brady, beaucoup plus souriant que son coach, a tout résumé d'une seule phrase. «La saison morte va être très longue», a-t-il reconnu.

En effet.

Est-ce que j'ai bien vu les chiffres de Kurt Warner, dimanche soir face aux Packers de Green Bay? Est-ce que j'ai bien vu que ce vieillard, qui songe à la retraite, a complété 87,9% de ses passes? Et il parle de retraite, vraiment?

Les Cards de l'Arizona se préparent donc à aller visiter les Saints à La Nouvelle-Orléans et à la place des Saints, je tremblerais juste un peu. Les Cards peuvent marquer de toutes les façons, et je ne sais pas comment la défense des Saints, vulnérable en fin de calendrier, va s'y prendre pour freiner la grosse machine rouge.

D'ailleurs, je vais vous le confier tout de suite, j'ai fortement l'impression que ce sera les Cards contre les Cowboys de Dallas en finale de la Conférence nationale. Mais le Brett, dites-vous? Bien sûr. Mais, franchement, le problème le plus sérieux des Vikings du Minnesota face aux Cowboys n'a rien à voir avec Brett. Le grave problème des Vikings, c'est cette ligne à l'attaque pleine de trous. Contre la ligne défensive des Cowboys, menée par DeMarcus Ware et Anthony Spencer, ça risque d'être laid.

De l'autre bord, dans la Conférence américaine, ce sera Ravens contre Colts à Indianapolis samedi soir, puis Jets contre Chargers à San Diego dimanche après-midi.

Vous savez déjà qui je vois au Super Bowl, n'est-ce pas? Les gars avec l'éclair jaune sur le casque. Je le dis depuis août, je ne vais pas changer d'idée maintenant.

En attendant, on se retrouve jeudi du Minnesota.