La bonne nouvelle pour les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et leurs fans, c'est que Randy Moss a l'air heureux. Je dis seulement qu'il a l'air, parce que dans les faits, on ne sait pas trop. Le grand Randy, voyez-vous, est un homme de peu de mots, et il parle aux médias à peu près aussi souvent que Bob Gainey. Ça veut dire pas souvent.

Hier, après l'entraînement des Patriots, c'est un Moss souriant qui s'est pointé dans le vestiaire avec Tom Brady. Un Moss souriant qui chantait un tube R&B pendant que Brady échangeait quelques blagues avec les membres des médias.

Bref, le grand Randy a l'air heureux, et un Randy heureux est un Randy qui produit. C'est pour ça que les Patriots peuvent se permettre d'être confiants en pensant à leur premier match des séries, celui de dimanche face aux Ravens de Baltimore. Parce que le grand Randy ne boude plus.

Bien sûr, les Ravens savent très bien qu'avec le petit Wes Welker fini pour la saison, c'est le grand Randy que Tom Brady va viser. Les Patriots savent aussi qu'on est en janvier, ce mois de l'année où tout le monde doit en faire un peu plus.

«Quand un gars tombe au combat (Wes Welker), les autres doivent en donner davantage, a reconnu Tom Brady. On ne veut jamais perdre un gars qui a conclu la saison avec 123 attrapés, mais on souhaite que le travail accompli en cours de saison nous permette de mieux composer avec cette perte.»

La question, tout de même: lequel des deux Randy Moss va se pointer sur le terrain dimanche après-midi à Foxborough? Celui qui avait été accusé de se traîner les pieds par certains joueurs des Panthers de la Caroline après une performance peu inspirée le 13 décembre (un seul attrapé pour 16 verges de gains, son pire match de l'année), ou bien celui qui est encore capable de dominer, comme lors de ce match face aux Titans du Tennessee à la sixième semaine de jeu, quand il avait conclu avec huit attrapés pour 129 verges de gains et trois touchés?

Aucun doute possible. Chez les Patriots, la clé, c'est Randy Moss. Un grand match de sa part dimanche, et les Ravens n'auront aucune chance.

Mais un mauvais match? Alors là, les Ravens pourraient sortir d'ici avec la victoire.

Ça fait tout drôle d'entendre certains Patriots jouer la carte des négligés. C'est en plein ce qui est arrivé dans le vestiaire de l'équipe hier. À un certain moment, je me suis retrouvé seul avec l'imposant plaqueur Jarvis Green, qui me parlait comme si son club n'avait jamais rien gagné.

«Ce qui est arrivé par le passé, ça ne veut plus rien dire, a-t-il expliqué. Toutes ces conquêtes du Super Bowl, ça ne nous a pas empêchés de rater les séries la saison dernière. Ça ne veut rien dire, tout ça. Les séries, ce sont les séries, et l'équipe qui fait le moins d'erreurs va l'emporter.»

Tenez, même le demi Kevin Faulk, d'ordinaire un gars qui prend la vie du bon côté, avait l'air de trouver qu'on manque de respect envers lui et ses copains.

«Tout le monde dit que c'est terminé pour nous, a soufflé Faulk. C'est pour ça que cette semaine, on se contente d'être nous-mêmes. On ne dit rien et on fait notre travail, c'est tout.»

Là-dessus, Faulk a entièrement raison. Pendant que les Cowboys de Dallas et les Eagles de Philadelphie jappent, pendant que Chad Ochocinco fait son show à Cincinnati, c'est le calme plat à Foxborough. Pas de grandes déclarations, pas de grandes prédictions, rien.

Si j'étais un peu méchant, j'ajouterais même que les Patriots sont à l'image de leur coach, mais je vais me retenir. Tout d'un coup qu'ils lisent ça et qu'ils me retirent mon permis de stationnement.

Quand même, vous n'allez pas croire ce que Jarvis Green m'a répondu quand je lui ai demandé ce que l'entraîneur Belichick avait dit aux troupes cette semaine: «Rien. Il nous a juste dit de faire notre travail et de jouer pendant 60 minutes.»

Le pire, c'est que ça doit être vrai.