L'entraîneur des Colts d'Indianapolis, Jim Caldwell, ne remettra pas en question la décision de retirer des partants du match de dimanche contre les Jets de New York. C'est quelque chose qu'il laisse à d'autres.

Au lendemain du geste de Caldwell, qui a laissé tomber la quête d'une saison parfaite en laissant de côté Peyton Manning et d'autres partants, avec 5:36 à faire au troisième quart et les Colts en avance 15-10, un débat des plus enflammés fait rage à Indianapolis.

Les puristes sont déçus que les Colts aient abandonné l'espoir d'une saison parfaite. D'autres ont suggéré que les Colts avaient l'obligation de déployer leur meilleure brigade sur le terrain, tandis que les partisans s'en sont donnés à coeur joie sur les ondes des émissions de radio locales.

Rien de tout ça n'affecte Caldwell, par contre.

«Je suis le type de gars qui, et c'est sans doute aussi bien ma plus grande qualité que mon plus grand défaut, je peux me concentrer sur une seule chose et faire abstraction de tout le reste, a t-il dit. Une fois que la décision est prise, vous devez vivre avec. C'est certain que vous prenez le temps d'évaluer vos options. Mais une fois que vous avez pris votre décision, vous allez de l'avant, tout simplement.»

Les partisans des Colts ne voient toutefois pas les choses aussi simplement. Après avoir vu leurs favoris multiplier les records au cours d'une séquence sans précédent de 23 gains de suite, ils ont inondé le Lucas Oil Stadium de huées lors des 20 dernières minutes de jeu, dimanche. Mais tout sera pardonné si l'équipe parvenait à remporter le Super Bowl.

«Au bout du compte, ce qui compte le plus, c'est ce qui va arriver lors des éliminatoires,» a dit l'entraîneur des Broncos de Denver Josh McDaniels.

La décision pourrait avoir un impact sur la course aux éliminatoires. Les Jets l'ont finalement emporté 29-15 et ont pris le contrôle de leur sort, tandis que des équipes comme Pittsburgh ou Houston pourraient rater le bal à la suite de ce qu'ont décidé les Colts.

«C'est sûr que j'aurais aimé voir les Colts gagner, a dit l'entraîneur des Texans, Gary Kubiak. Mais pour nous, ça n'a pas vraiment d'importance. Ils ont agi selon ce qu'ils ont établi comme la chose à faire. De notre côté, nous devons avant tout nous occuper de nos propres affaires.»

Caldwell et le président des Colts, Bill Polian, insistent qu'ils ont agi dans les meilleurs intérêts de l'équipe. Leur argument est que le but est de remporter le Super Bowl, et non pas de montrer une fiche de 16-0. Et le meilleur moyen d'y arriver, font-ils valoir, est d'avoir une équipe en santé.

Ils ont donc mis les partants de côté pendant les 20 dernières minutes face aux Jets, permettant à ces derniers de filer vers la victoire. Les partants risquent de voir encore moins d'action ce dimanche, à Buffalo.

«Nous avons sans cesse répété que cette quête de la saison parfaite a été moussée de l'extérieur, et pas par nous, a mentionné Polian après le match. Ce n'est pas quelque chose qui avait une importance réelle pour nous. Il faut faire preuve de logique en lien au football, et la logique nous dit qu'il serait insensé de laisser les gars sur le terrain quand il y a un potentiel de blessures.»