Un jour, alors qu'il répondait aux questions des médias au sujet de l'exécution de son offensive, l'entraîneur-chef des Buccaneers de Tampa Bay John McKay avait répondu avec sarcasme «je suis tout à fait d'accord avec cela».

Ses Buccaneers des années 1970 étaient pitoyables.

Les Browns de Cleveland sont encore pires.

Les Browns, qui ont réussi seulement cinq touchés cette saison, ont éclipsé la marque de sept majeurs réalisés par les Bucs de McKay en 1976-1977 - l'une des pires formations de l'histoire de la NFL - et ont inscrit le moins de points durant une séquence de 15 matchs depuis 1950. Cette léthargie est amplifiée par le fait qu'aucun ailier espacé des Browns n'a capté une passe de touché depuis le 2 novembre 2008, et qu'aucun demi offensif n'a croisé la ligne des buts adverse depuis le 17 novembre de la même année.

L'offensive des Browns n'est pas efficace. Elle est hautement offensive. Dans le mauvais sens du terme.

«C'est un travail constant, a dit l'ailier rapproché Robert Royal. Nous avons fait de petits progrès.»

Selon STATS LLC, la moyenne de 8,7 points marqués par match est la plus faible depuis 1950, derrière celles des Buccaneers de 1977 (7,4) et des Falcons d'Atlanta de 1974 (7,9).

Au moins, ils peuvent expliquer leurs déboires.

Statistiquement, les Browns ne peuvent être pires. Ils sont au 32e et dernier rang de la NFL aux chapitres des points marqués (78), des verges récoltées par match (214,3) et des verges par la passe (116,2). Aussi invraisemblable cela soit-il, 14 formations gagnent en moyenne plus de verges au sol que les Browns par la voie aérienne.

Les Browns n'ont pas enfoncé le moindre touché en trois matchs consécutifs, et durant la défaite de 16-0 aux dépens des Ravens de Baltimore lundi soir, ils n'ont jamais franchi le 45 des visiteurs.

L'offensive des Browns est infecte.

Malgré tout, l'entraîneur-chef des Browns Eric Mangini a tiré des points positifs - aussi minuscules soient-ils - du récent revers face aux Ravens, qui portait la fiche des Browns (1-8) à 0-4 contre des adversaires de la section Nord de l'Association américaine. Il a reconnu le talent du quart-arrière Brady Quinn à diriger une attaque sans caucus, qui a semé la confusion dans le camp des Ravens en première demie, et ce même si la marque était toujours de 0-0 à la mi-temps.

Quinn a cependant manqué de précision sur sa troisième passe du troisième quart et Dawan Landry, des Ravens, a retourné le ballon jusque dans la zone des buts pour le majeur. Cela était suffisant pour forcer les Browns à devoir inscrire 36 points par match d'ici la fin du calendrier régulier afin d'égaler le total de points (331) marqués par les Saints de La Nouvelle-Orléans jusqu'ici en 2009.

Les revirements ont causé la perte des Browns cette saison, et sauf si Mangini parvient à éliminer ces erreurs, il pourrait s'agir de sa première et de sa dernière campagne à la barre de l'équipe.

«Rien n'affecte davantage le jeu d'une formation que le ratio entre les revirements créés et ceux accordés, a dit Mangini. La majorité du temps, nous avons été du côté négatif. Ca affecte l'ensemble de notre performance.

«Ça affecte notre production offensive. Ca stoppe nos progressions, toutes ces choses. Je crois que ce sont des éléments importants, et sur lesquels nous devons travailler. Absolument. Le différentiel entre les points marqués et les revirements est primordial. C'est difficile de gagner sans cela.»

Il pourrait toutefois y avoir de l'espoir à l'horizon puisque les Browns rendent visite aux pauvres Lions de Detroit, dimanche.

Les Browns et les Lions (1-8). Ouch.

Les Lions cèdent en moyenne 29 points par match - un sommet dans la NFL - ce qui représente le total de points inscrits par les Browns depuis cinq rencontres. Ils ont marqué 10 points ou plus seulement trois fois cette saison, mais leur visite au Ford Field de Detroit pourrait bien porter ce nombre à quatre.

«Nous devons mieux exécuter», a confié le demi des Browns Jamal Lewis.

L'entraîneur McKay n'aurait pu dire mieux.