Il y a dans la NFL de ces vérités auxquelles on n'échappe pas. Parmi ces vérités, il y a celle-ci: c'est pas mal plus facile de battre des Chiefs et des Raiders que de battre des Saints.

Ça, les Giants de New York l'ont appris à la dure, hier en Louisiane. Les Giants sont arrivés dans le bayou avec une belle fiche immaculée, mais on avait quand même des doutes, n'est-ce pas? De toutes les victimes des «G-Men» depuis l'ouverture de la saison, il y avait une seule équipe à la fiche gagnante au tableau, soit les Cowboys de Dallas. Le reste, c'était des restants.

Face à une véritable machine de football, les Giants ont eu l'air d'un club tout à fait ordinaire. On pourrait même ajouter que les Giants n'étaient pas dans la même ligue que les Saints. Pour les Giants, toutes les faiblesses qui avaient été camouflées face aux plus faibles ont été mises en évidence en 60 pénibles minutes: une tertiaire douteuse, l'absence de receveurs de premier plan, et un front défensif qui n'est pas aussi solide que par le passé.

Ce n'est pas compliqué, les Saints ont passé l'après-midi à faire ce qu'ils voulaient. Par grands bouts, le quart Drew Brees avait l'air de jouer au foot avec des potes dans la cour. Il a complété 76% de ses passes (ayoye!) et s'est même permis de compléter 15 passes de suite en première demie.

Le plus étrange dans tout ça, c'est que les New-Yorkais ont voulu répliquer coup pour coup, en misant sur la passe, en tentant le gros jeu eux aussi. On appelle ça mal se connaître, ne trouvez-vous pas? Les Giants ne sont pas un club de finesse. Pourquoi ne pas avoir remis le ballon aux demis, histoire de ralentir le jeu juste un peu?

Une statistique vient résumer ce match qui n'en était pas un: les Saints ont eu le ballon pendant 36 minutes et sept secondes. Ça explique un peu la domination.

Et maintenant, qui va pouvoir arrêter les Saints dans la Conférence nationale? Bien sûr, bien des choses peuvent changer d'ici janvier. Mais pour le moment, les Saints sont seuls dans cette conférence. Personne ne s'en approche. Personne, ça inclut Brett et ses Vikings.

Justement... Disons que pour Brett et les Vikings, ça n'a pas été très convaincant face aux Ravens. Si les gars de Baltimore avaient pu miser sur un botteur un brin plus solide, ils auraient remporté ce match grâce à un botté de 44 verges à la fin.

Quand j'ai vu le botteur Hauschka à la télé, en train de téter nerveusement sa bouteille de Gatorade sur les lignes de touche, j'ai su qu'il allait rater. Comment John Madden disait ça, déjà? Le football, c'est 75% physique et 50%, mental? Eh bien, le gros John avait raison.

En tout cas, la défense des Vikings m'a semblé suspecte face aux Ravens. Une défense qui a bousillé une avance de 13 points, qui a permis aux Ravens de traverser le terrain à la fin pour tenter le botté de la victoire. En fait, les Ravens ont récolté 302 verges de gains en deuxième demie! Je tiens à rappeler ici que l'attaque de Baltimore n'est pas exactement celle des Saints...

Mais ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est que les Vikings ont une belle fiche de 6-0, et que Brett s'est permis trois passes de touché. Alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

On reparlera bien de cette défense pleine de trous une autre fois. En janvier, genre, quand ça va compter vraiment.

C'est toujours tentant de mythifier un jeune prodige. Prenons le cas de Mark Sanchez. À ses trois premiers matchs, le quart des Jets a lancé quatre passes de touché, et certains parlaient déjà du prochain Namath. Mais là, ça se complique un peu. À ses trois derniers matchs, Sanchez n'a qu'une seule passe de touché... contre huit interceptions, dont cinq aux pauvres Bills lors du match d'hier.

C'est ça, la NFL. C'est difficile, c'est exigeant, et c'est autrement plus compliqué que le football universitaire. Mark Sanchez est en train de s'en rendre compte.

Les Jets, eux, sont en train de revenir sur terre.