Finalement, il va peut-être falloir prendre les Jets de New York au sérieux.

Les Jets? Oui, les Jets. Ce n'est pas tant cette victoire face aux Patriots qui est impressionnante. C'est la manière. Le ton. L'aisance, pourrais-je même ajouter. Rarement a-t-on vu les Patriots de Bill Belichick se faire brasser de la sorte, se faire dominer sur les deux lignes d'engagement. Rarement a-t-on vu Tom Brady se faire frapper comme ça.

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Les Jets avaient dit que ce match allait être leur Super Bowl bien à eux. Eh bien, ils ont joué comme un club qui était prêt.

C'est fou ce qu'un nouveau coach peut faire des fois. Depuis que Rex Ryan est en poste, les Jets ne sont plus les mêmes. Les voici plus agressifs, plus intenses, plus méchants. On peut bien parler de Mark Sanchez (14 en 22, 163 verges de gains), solide à ses deux premiers départs chez les pros, mais c'est en défense que les Jets gagnent leurs matchs. Et ça, c'est l'influence Rex Ryan.

Pensez-y: les Patriots et leurs gros canons n'ont pas mis les pieds dans la zone des buts une seule fois hier après-midi. Le grand Randy Moss a été limité à 24 verges sur quatre attrapés. Et Tom Brady a passé son match à lancer quand ça ne faisait pas son affaire, toujours pressé par une défense vorace qui le pourchassait sans relâchement.

Plus on regarde les Pats de 2009, et plus on a l'impression d'assister à la fin d'une époque. En défense, les vétérans fiables ne sont plus là. Les leaders ont été remplacés par des joueurs un peu anonymes et sans impact, et les récents paris de Bill Belichick (l'échange de Seymour, l'embauche du receveur Galloway) ne semblent pas donner les résultats escomptés.

En tout cas. Ce n'est que deux semaines de jeu, et vous me connaissez, je ne suis pas du genre à sauter aux conclusions. Mais en voyant ces deux clubs sur le même terrain hier, ça semblait assez clair: le club en vert s'en va dans la bonne direction, et le club en bleu s'en va dans la mauvaise direction.

Les Patriots ont maintenant une semaine pour penser à tout ça, et j'ai hâte de voir ce que le génie au capuchon va trouver pour secouer son équipe. Parce que pour la première fois depuis très longtemps, Bill Belichick semble complètement dépassé.

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Je sais bien que Donovan McNabb n'y était pas, mais quand même. Ce que les Saints ont fait mérite tout notre respect. Débarquer à Philadelphie comme ça et donner une rince aux Eagles, en enfonçant 48 points, franchement, c'est fort. On rappelle que les Eagles ont l'une des très bonnes défenses du circuit...

Drew Brees, le quart des Saints, a connu une autre journée tranquille au bureau: seulement 311 verges de gains et trois passes de touché.

On dirait bien que cette équipe est revenue à la forme qu'elle affichait en 2006, et si c'est vrai, voilà une très mauvaise nouvelle pour les rivaux de la Conférence nationale. Les Saints peuvent marquer des points à la pelle. Reste à voir si la défense va pouvoir tenir le coup.

De leur côté, les partisans des Eagles vont peut-être vouloir vandaliser la cour de Kevin Kolb, celui qui a pris la place de McNabb hier. Vrai que Kolb a commis trois interceptions, mais il a tout de même obtenu 391 verges de gains.

En passant, la suspension de Michael Vick est terminée, et j'imagine que la question du quart va faire jaser en masse à Philadelphie cette semaine.

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A-t-on vu le vrai Jay Cutler, hier contre les Steelers? En tout cas, c'est ce Cutler-là que voulaient les Bears quand ils l'ont obtenu à gros prix des Broncos pendant la saison morte.

Après un premier match désastreux, Cutler s'est bien repris face aux champions, avec 236 verges de gains, deux passes de touché et zéro interception.

C'est bien pour dire. Avec la perte de Brian Urlacher, on pensait bien que la saison des Bears était terminée, mais voici que les Bears se permettent une grosse victoire de dernière minute face aux Steelers.

Dans le cas des Bears, ce n'est pas bien compliqué: ils vont aller là où leur quart voudra bien les mener. Les Bears n'ont plus qu'à se croiser les doigts et espérer que le vrai Jay Cutler, c'est celui qu'on a vu hier.