Les séries commencent dans une semaine, le Super Bowl se profile à l'horizon, et c'est le moment de passer aux vraies affaires. Mais avant tout ça, c'est le moment de passer aux très prestigieux prix Labbé.

Les prix Labbé? Mais oui. Événement annuel incontournable, au même titre que les Oscars ou le gala des Oliviers, les prix Labbé visent à récompenser ces gladiateurs du dimanche qui nous ont offert des performances inoubliables en saison régulière. Et quelle saison régulière, les amis. On s'est demandé si les Titans n'allaient pas être invaincus (ce n'est pas arrivé), on s'est demandé si les Lions allaient finir par en gagner une (euh... pas vraiment), et on s'est demandé pourquoi aucun membre des Cowboys n'avait encore foutu son poing dans la gueule de Terrell Owens.

 

Sans plus tarder, donc, les prix Labbé pour 2008...

LE JOUEUR LE PLUS UTILE

PEYTON MANNING

Où seraient les Colts d'Indianapolis sans leur quart émérite? Sans Manning, les Colts auraient peut-être gagné quatre matchs cette saison. Ou cinq. Avec lui, ils ont fini le calendrier régulier avec 12 victoires, et vont s'amener en séries dans le rôle de l'équipe que personne ne veut affronter. Et ça c'est un peu, beaucoup, grâce à Manning, qui a concocté six remontées victorieuses au quatrième quart cette saison, et qui a conclu avec près de 4000 verges de gains au compteur. Et n'oublions surtout pas: le grand Peyton a fait tout ça sans pouvoir miser sur un semblant d'attaque au sol. Respect.

L'ENTRAÎNEUR DE L'ANNÉE

TONY SPARANO

Impossible d'ignorer un mec qui a pris un club de 1-15 et qui l'a propulsé en séries. Appuyé par le grand manitou Bill Parcells, Sparano s'est amené à Miami avec un gros balai. Au moment d'amorcer la saison en septembre, le grand ménage avait été fait: 27 nouveaux joueurs se sont joints aux Dolphins de Sparano, incluant le quart Chad Pennington et l'ailier rapproché Anthony Fasano, deux des bonnes acquisitions de l'équipe. Il y a un an, le futur des Dolphins semblait très sombre. Aujourd'hui, ce futur est tout à fait reluisant. Et ça, c'est beaucoup grâce à Sparano.

LA RECRUE DE L'ANNÉE

MATT RYAN

Si quelqu'un avait osé prédire qu'un quart sans expérience allait mener les pauvres Falcons d'Atlanta aux séries, on l'aurait fait enfermer sur-le-champ. Pourtant, c'est en plein ce qu'a fait Matt Ryan. Un blanc-bec à peine sorti des bancs d'école, Ryan a pris un club de 4-12 et l'a complètement transformé, tout en jouant avec l'assurance et le calme d'un vétéran. Le pire dans tout ça, c'est que Ryan ne compte pas sur des receveurs extraordinaires. Si jamais les Falcons lui offrent une ou deux gazelles de plus, attention. Pendant ce temps, il n'y a plus personne qui s'ennuie de Michael Vick.

LE JOUEUR DÉFENSIF DE L'ANNÉE

DEMARCUS WARE

La défense des Cowboys a manqué de constance cette saison, mais s'il y en a un qui a répondu présent à toutes les semaines, c'est lui. Ce n'est pas compliqué, ce gars-là fait tout: il excelle contre la course, il peut couvrir un ailier rapproché sans problème, et surtout, il sait attraper le quart adverse, lui qui s'est permis une saison de 20 sacs en 2008. Aucun autre joueur défensif n'en fait autant que Demarcus Ware sur le terrain. Dans son cas, c'est loin d'être terminé, puisqu'il n'a que 26 ans. S'il évite les blessures, il pourrait devenir l'un des meilleurs joueurs défensifs de l'histoire du football américain, rien de moins.

LE RETOUR DE L'ANNÉE

CHAD PENNINGTON

Cet homme n'avait gagné qu'un seul match pour les Jets de New York il y a un an. Il avait même dû laisser sa place à l'excellent Kellen Clemens... Évidemment, quand les Jets sont tombés en amour avec Brett Favre cet été, Pennington a été largué comme un morceau de fromage périmé. Ce qui a vite fait l'affaire des Dolphins de Miami, qui l'ont embauché pour lui confier le volant de l'attaque. Une excellente idée, avouons-le: Pennington a fini la saison avec une grosse victoire chez les Jets, menant du même coup sa bande en séries. Pas pire pour un quart que l'on croyait fini...

LA DÉCEPTION DE L'ANNÉE

ÉGALITÉ: LES PACKERS DE GREEN BAY ET LES COWBOYS DE DALLAS

Comment peut-on passer d'une place en finale de conférence à une saison de six victoires? Très bonne question, messieurs des Packers. Et la réponse n'a rien à voir avec Brett Favre ou Aaron Rodgers. En fait, la réponse a beaucoup à voir avec cette défense pleine de trous, qui a grandement déçu cette saison. Aaron Rodgers, on veut bien, mais il faudrait peut-être penser à lui offrir une défense qui a un minimum d'allure. Les Cowboys? À peu près tous les experts les voyaient au Super Bowl. Ils ne seront même pas des séries. Quel gâchis.

LE NON-ÉVÉNEMENT DE L'ANNÉE

LA NFL À TORONTO

Pour la première fois de son histoire, la NFL tentait l'expérience d'un match de saison régulière au Canada, le 7 décembre à Toronto. Mais il n'y avait pas grand-chose d'historique à ce Dolphins-Bills offert à prix ridicule (moyenne du prix des billets: 200$) et présenté devant un public profondément endormi. Le Centre Rogers était tellement tranquille que par moments, on avait l'impression d'assister à une pièce de théâtre expérimental. En espérant que ce soit beaucoup mieux l'an prochain.

LE ROMAN-SAVON DE L'ANNÉE

LES COWBOYS DE DALLAS

Terrell Owens qui boude, Roy Williams qui boude, Tony Romo qui lance trop souvent à Jason Witten, un proprio qui dit n'importe quoi, un assistant entraîneur qui fait autant d'argent que l'entraîneur-chef, le petit doigt du quart-arrière qui fait les manchettes pendant un mois, bref, une autre saison sans histoire à Dallas... et une autre fin en queue de poisson.

L'IMBÉCILE DE L'ANNÉE

PAC-MAN JONES

On a rarement vu un gars à la réputation aussi surfaite. Il a fait quoi cette saison, le Pac-Man? Rien. Absolument rien. En fait, la seule fois où Pac-Man a fait parler de lui, c'est quand il s'est battu avec son garde du corps dans un club de Dallas. Comment on dit petit con en anglais?

LA CITATION DE L'ANNÉE

«Je ne savais même pas qu'il pouvait y avoir des matchs nuls dans la NFL!»

- Donovan McNabb, au terme d'un match nul entre ses Eagles et les Bengals. Et nous, on ne savait même pas qu'un quart de la NFL pouvait ne pas savoir ça.