Vingt-six des 30 choix de première ronde du repêchage de la LNH de 2003 évoluent présentement dans le circuit Bettman et la plupart sont des joueurs étoiles. C'est sans compter Shea Weber, Patrice Bergeron et Patrick O'Sullivan, qui ont tous été sélectionnés au deuxième tour. Une telle cuvée, on voit ça une fois aux 20 ans.

Or, à la lumière de ce qu'on voit cette saison, la récolte d'avril dernier pourrait donner des résultats similaires dans la NFL. Et si le repêchage est très important au hockey, il est capital au football américain. Qui plus est, les espoirs doivent contribuer dès qu'ils posent la casquette de leur nouvelle équipe sur leur tête, ce qui est loin d'être le cas au hockey.

 

Et c'est exactement ce que font bon nombre de joueurs qui ont été repêchés il y a sept mois. Des contributions qui vont d'importantes dans certains cas à essentielles dans d'autres.

Ce qui surprend le plus de cette cuvée 2008, c'est que la plupart des joueurs qui s'illustrent évoluent en attaque. Les recrues en défense se signalent souvent plus rapidement, et notons que sept des 10 premiers espoirs sélectionnés en avril évoluent en défense. Mais pendant que les Chris Long (Rams), Glenn Dorsey (Chiefs) et Vernon Gholston (Jets) tardent à se démarquer, on retrouve des recrues productives à toutes les positions en attaque.

Au sommet de la liste, on retrouve évidemment Matt Ryan, troisième joueur choisi en avril. Si les Falcons d'Atlanta évitent une débandade, Ryan deviendra l'un des rares quarts à remporter le titre de recrue par excellence.

Et comme si ce n'était pas déjà assez étrange de voir une recrue jouer comme un quart à son apogée, il y en a un deuxième. Bon, Joe Flacco impressionne moins que Ryan, et c'est moins surprenant de retrouver les Ravens de Baltimore avec une fiche de 8-4 que les Falcons, mais rarement aura-t-on vu deux quarts recrues connaître autant de succès dans une même saison.

Ce qui est un peu moins inhabituel, c'est de voir un porteur de ballon produire dès ses premiers pas dans les rangs professionnels. Sauf que si Darren McFadden (Raiders), Rashard Mendenhall (Steelers) et Felix Jones (Cowboys) se développent tel que prévu - les trois demis ont été ennuyés par une blessure et les deux derniers ne joueront plus cette saison -, c'est 10 ou 12 bons porteurs qui pourraint provenir du dernier repêchage...

McFadden, Mendenhall, Jones et Jonathan Stewart, qui partage le boulot avec DeAngelo Williams chez les Panthers de la Caroline, étaient assez unanimement considérés les quatre meilleurs demis. Mais jusqu'ici, les deux meilleurs sont plutôt Chris Johnson (Titans) et Matt Forte (Bears), qui constituent déjà les joueurs les plus importants de leur attaque respective.

Tim Hightower a supplanté Edgerrin James dans le champ arrière des Cardinals de l'Arizona et Steve Slaton a fait la même chose à Ahman Green chez les Texans de Houston, tandis que Kevin Smith (Lions), Jamaal Charles (Chiefs), Peyton Hillis (Broncos) et Ray Rice (Ravens) ont tous connu de bons matchs.

L'abondance est presque la même chez les bloqueurs, normalement l'une des positions les plus difficiles à maîtriser pour une recrue. Or, pas moins de sept bloqueurs ont été repêchés en première ronde au printemps et plusieurs d'entre eux n'ont pas tardé à s'implanter.

La délicate mission de protéger le dos de Jay Cutler revient à la recrue Ryan Clady, et les Broncos de Denver n'ont accordé que huit sacs en 12 matchs, ce qui leur confère le premier rang de la ligue. Premier choix au total, Jake Long ne déçoit pas chez les Dolphins de Miami, Jeff Otah est solide avec les Panthers et Sam Baker s'attire les éloges et devrait être le protecteur de Matt Ryan pour les 10 prochaines saisons.

Il aura fallu patienter jusqu'en deuxième ronde avant que le premier ailier espacé ne soit repêché, mais pas moins de 10 d'entre eux ont été sélectionnés pendant ce second tour en avril. La plupart des observateurs estimaient qu'aucun d'eux ne ressortait du lot, mais les choses ont bien changé. Si vous deviez demander aux 32 directeurs généraux d'établir quel receveur de ce groupe ils choisiraient s'ils en avaient la possibilité, combien choisiraient Eddie Royal, des Broncos ? Trente-deux ?

Cinquième ailier espacé repêché, Royal a capté 63 passes pour 757 verges et cinq touchés, et semble déjà avoir trouvé une grande complicité avec Jay Cutler sur le terrain. Cutler à Royal, une phrase qu'on n'a pas fini d'entendre.

Et si les joueurs défensifs font leur part, on n'a pas fini d'entendre parler de ce repêchage.