L'ailier rapproché des Redskins de Washington Chris Cooley avait l'habitude de se rendre au travail sans verrouiller les portes de sa maison, en laissant sa porte de garage ouverte... et sans s'inquiéter.

Installé dans une lointaine banlieue de Washington, D.C., Cooley n'a jamais eu peur d'être cambriolé. Il se préoccupait encore moins des possibilités qu'il soit battu, poignardé ou assassiné.

C'était avant la mort de son coéquipier Sean Taylor, qui est décédé il y a un an, jeudi, une journée après qu'on ait fait feu sur lui dans sa résidence du sud de la Floride pendant un cambriolage. Cooley a apporté plusieurs changements importants à sa façon d'assurer sa sécurité depuis ce temps, et il est loin d'être le seul. La mort de Taylor et l'attaque visant le joueur de ligne offensive des Jaguars de Jacksonville Richard Collier, cette année, ont amené les joueurs des Redskins, des Jaguars et d'autres équipes de la NFL à modifier leur style de vie - des changements mineurs dans certains cas, des plus importants dans d'autres.

«Dans les deux cas, on aurait probablement pu tout prévenir à l'aide de simples mesures de sécurité, a souligné Cooley. C'est triste à dire, mais c'est la vérité.»

Chiens de garde, alarmes, caméras, détecteurs de mouvement et armes à feu - certains joueurs ont tout ce qu'il faut pour se protéger. Ils s'assurent chaque jour que leurs fenêtres et leurs portes sont bien verrouillées, ils surveillent de près qui se présente à leur domicile et essaient d'éviter les situations dangereuses - même si ça veut dire une plate soirée à la maison au lieu d'une sortie en ville.

«À cause de ces fusillades, je suis plus alerte que jamais. Ca m'a montré que même quand tu te penses en sécurité, tu ne l'es pas», a affirmé le maraudeur des Jaguars Pierson Prioleau, qui a joué avec Taylor chez les Redskins la saison dernière.

Bien que Prioleau ait mis à jour son équipement de sécurité à la maison - «Si ADT l'offre, je l'ai», dit-il - c'est surtout son attitude qui a changé. Il est plus conscient que jamais des dangers qui le guettent.

«Je suis plus prudent, plus conscient de mon environnement, a-t-il dit. Je fais plus attention aux gens que j'invite chez moi, aux gens qui m'accompagnent quand je sors. J'avais déjà un système d'alarme et des armes à feu. Maitenant, je suis tout simplement plus alerte.»

Prioleau regarde autour de sa voiture avant d'ouvrir la portière, regarde fréquemment dans son rétroviseur pour s'assurer que personne ne le suit et il essaie de ne jamais s'arrêter dans un endroit mal éclairé.

Son coéquipier Dennis Northcutt prend des précautions semblables, mais il croit que si quelqu'un décide de s'attaquer à lui et planifie les choses de la bonne façon, il n'y a rien qu'il puisse faire pour l'en empêcher.

«Il y a certaines choses pour lesquelles tu ne peux pas te préparer, a noté Northcutt. Tu peux avoir le plus gros fusil, le plus gros couteau, le meilleur de tous les outils de sécurité, mais parfois ça ne change rien. Si tu te fais prendre au bon moment, dans la bonne situation, il n'y a rien que tu puisses y faire. C'est malheureux et c'est dur à accepter, mais c'est la vérité.»

Taylor, un maraudeur étoile, dormait dans sa résidence dans une banlieue cossue de Miami, avec son amie de coeur et leur fille de 18 mois, quand ils ont été réveillés par du bruit. Taylor a saisi une machette qu'il gardait tout près pour se protéger, mais un individu a défoncé la porte de sa chambre à coucher et a fait feu sur lui à deux occasions. Taylor est décédé un peu plus de 24 heures plus tard. Il avait négligé d'allumer son système d'alarme même si sa résidence avait été cambriolée une semaine plus tôt.

On a fait feu sur Collier au début de septembre pendant qu'il attendait deux femmes à l'extérieur d'un immeuble à logements. Il a subi 14 blessures par balle et on a dû amputer sa jambe. La police a indiqué que l'homme accusé de la fusillade voulait se venger de Collier à la suite d'une dispute survenue entre les deux à l'extérieur d'un club de nuit, en avril.

«J'ai été nerveux pendant les six mois qui ont suivi la mort de Sean, a reconnu Cooley. Nous avons commencé à prendre la sécurité très au sérieux. Les gens connaissent notre emploi du temps, ils savent ce que nous faisons dans la vie, alors il faut être prudent à cet égard.»