On dit souvent que les Cowboys de Dallas ne sont pas une équipe comme les autres. Eh bien, laissez-moi vous dire que c'est absolument vrai.

J'ai rarement vu un vestiaire aussi fou que le vestiaire des Cowboys, dimanche soir, au FedEx Field, après cette victoire de 14-10 sur les Redskins. Pendant que je discutais avec Louis-Philippe Ladouceur dans un coin, Tony Romo était juste à côté et montait le son de son iPod en hochant la tête sur Burning Heart, un vieux tube de Survivor («oui, du Survivor», m'a-t-il confirmé en souriant).

Plus loin, le proprio Jerry Jones parlait sans arrêt face aux micros qu'on lui tendait. Et les gars de la ligne à l'attaque, eux, criaient comme des ados dans un party de cégep.

Oui, c'est vraiment fou ce qu'une bonne dose de Romo peut faire.

«C'est une victoire qui va changer l'atmosphère autour de l'équipe, m'a confié Ladouceur, le spécialiste des longues remises. Ça fait une grosse différence quand ton quart partant est là. Un gars comme lui, quand il n'est pas là, tu t'en rends compte assez vite.»

Tous les espoirs sont permis

Le joueur québécois a raison: sans Romo, les Cowboys semblaient destinés à une longue et douloureuse dégringolade. Avec lui? Tous les espoirs sont maintenant permis. Dimanche soir, le quart de 28 ans a connu des hauts et des bas (19 en 27, 198 verges de gains, une passe de touché et deux interceptions), mais sa seule présence a redonné de l'énergie à une équipe qui en avait bien besoin.

«C'est une grosse victoire parce que c'est rare qu'on gagne ici à Washington, a ajouté Ladouceur. C'est ma quatrième année avec les Cowboys, et c'est ma première victoire au FedEx Field.»

Une grosse victoire, en effet. L'entraîneur Wade Phillips a dû répéter cette phrase au moins 50 fois lors de son point de presse de cinq minutes.

Terrell Owens avait lui aussi l'air d'un gars soulagé. Plutôt tranquille dimanche soir (38 verges de gains sur cinq attrapés), T.O. a quand même capté une passe de 25 verges qui l'a mené à la porte des buts, préparant du coup le touché de Marion Barber.

Puisque T.O. est T.O., il a souri lorsqu'on lui a fait remarquer qu'avec Romo, les Cowboys pouvaient enfin se remettre à tenter la longue passe. «Euh... ouais, ça faisait longtemps qu'on avait fait ça», a-t-il soupiré, comme pour lancer une petite pointe au vieux Brad Johnson.

«Cette victoire, c'est un début, a ajouté T.O. On a confondu les Redskins, et c'est notre but. On veut arriver avec une stratégie différente à chaque semaine.»

«Il fallait gagner celle-là.»

Tony Romo s'est ensuite présenté sur le podium des entrevues avec son air de gamin, casquette beige sur le ciboulot. Alors, cher Romo... c'était comment de lancer le ballon avec ce bandage sur le petit doigt?

«Pas si pire... J'ai eu un peu de mal à bien tenir le ballon, mais j'ai été capable de faire certaines choses qui m'ont permis de sourire. Des fois, je me sentais un peu comme aux entraînements.»

Et le résultat? «Il fallait gagner celle-là, sinon, on aurait été dans une très mauvaise position comme vous savez... Pour nous, c'était une audition; il fallait montrer ce qu'on était capables de faire.»

Marion Barber a fini la soirée avec 114 verges au sol. La défense, menée par le demi de coin Terrence Newman, n'a accordé que 29 verges au receveur Santana Moss, et seulement 68 verges au sol au demi Clinton Portis.

Mais la vraie bonne nouvelle pour les Cowboys, c'est que Tony Romo est de retour. Le Romo qui sourit tout le temps, le Romo qui s'amuse, le Romo qui joue avec un enthousiasme contagieux, comme s'il était dans une cour d'école avec des amis.

C'est ce Romo-là qui a cruellement manqué aux Cowboys pendant un mois.

«Je me suis ennuyé, a admis le quart vedette avant de sauter dans l'autobus. Je peux vous dire que c'est plaisant de revenir et de jouer avec les gars...»

Tous les Cowboys sont sûrement d'accord.