Oubliez le festival Juste pour rire. Oubliez le dernier show de Louis-José Houde. Oubliez tout ça. Le moment humoristique de l'année, celui qui a fait crouler de rire une bonne partie de l'humanité, est plutôt survenu hier à East Rutherford.

La scène? Wade Phillips, l'entraîneur des Cowboys, qui ordonne aux quarts Brad Johnson et Brooks Bollinger d'enfiler leur casque en même temps, dans le but de semer la confusion chez les Giants.Vraiment, ce Wade Phillips est un grand comique.

Je ne suis pas un génie comme Isaac Newton ou Bill Belichick, mais j'imagine que les Giants n'ont pas perdu beaucoup de temps à se préparer pour Brooks Bollinger, qui était sans travail il n'y a pas si longtemps. J'imagine aussi qu'ils n'ont pas passé beaucoup de temps à se préparer pour le bras canon de Brad Johnson, pour qui une bombe est une passe de 12 verges.

Alors de voir Phillips agiter Johnson et Bollinger près du banc, franchement, c'était plutôt hilarant. Comme si quelqu'un venait vous menacer avec un coupe-ongles et un cure-dents en même temps.

Pour battre les Giants dans leur propre cour, les Cowboys avaient besoin de trois petits trucs: un quart qui ne donne pas le ballon à l'ennemi, un brin de discipline et une défense qui ne laisse rien passer. À ce chapitre, les Cowboys ont fini zéro en trois. C'est pourquoi les Giants n'ont eu aucun mal à l'emporter par la marque de 35-14.

Messieurs Johnson et Bollinger n'ont pas été les seuls coupables. Les hommes à l'étoile bleue ont écopé de neuf pénalités, souvent des pénalités stupides en plus. Ils ont été nuls en défense, et n'ont pas été prêts (pardonnez le cliché) à payer le prix. On ne nommera pas de nom, mais certains Cowboys n'avaient pas l'air de vouloir se salir pour la cause hier soir.

Cela dit, on peut quand même lancer nos canettes de bière vides en direction des deux quarts des Cowboys.

Brad Johnson a été affreux d'un bout à l'autre. Il a offert deux interceptions - incluant une passe ratée qui aurait dû être un touché pour Terrell Owens - et n'a complété que cinq passes en 11 tentatives.

Brooks Bollinger a entrepris la deuxième demie en sauveur, mais a commis une interception à son premier tir. Il a complété le match avec une moyenne de 3,9 verges de gains par passe.

Ceci explique cela, comme dirait John Madden.

Puisque les quarts des Cowboys ne représentaient pas une menace, les Giants ont passé le match avec sept ou huit défenseurs dans la boîte, neutralisant du coup Marion Barber et l'attaque au sol des visiteurs. On en profite ici pour rappeler combien le football est un sport de respect; si l'adversaire ne respecte pas votre jeu aérien, il peut alors se permettre de «tricher» et de déployer tous ses efforts afin de contrer le jeu au sol. D'où la dure journée de Barber, qui a terminé ça avec 54 verges sur 19 courses.

Au bout du compte, les Giants n'ont pas eu à faire grand-chose. En fait, ils n'ont eu qu'à se présenter. À leur place, on aurait le triomphe modeste en ce petit lundi.

Les Cowboys? Avec une fiche de 5-4, leur saison est en péril. La bonne nouvelle, c'est qu'ils vont profiter d'une semaine de congé avant d'aller visiter les Redskins de Washington le 16 novembre. Tony Romo devrait être de retour au poste à ce moment-là.

Va falloir qu'il soit en forme, et pas à peu près.

Brett Favre est assurément le joueur le plus en vue chez les Jets de New York. Mais les Jets ne sont pas que l'équipe de monsieur Brett.

J'ai comme l'impression que les entraîneurs des Jets savent ce que tout le monde sait: Favre peut gagner des matchs à lui seul, mais il peut aussi en perdre à lui seul. Alors maintenant, on demande au Broadway Brett de s'arranger pour ne pas faire de folies. De «gérer» le match, comme le disent les experts.

Hier à Buffalo, Favre a «géré» le match, en effet: 19 en 28, 201 verges de gains, et pas une seule passe de touché. Bon, il a bien commis une interception, mais Brett c'est Brett, comme dirait Pat Burns.

Si les Jets ont vaincu les Bills 26-17, c'est surtout grâce à une défense féroce, qui a provoqué trois revirements. Ils ont aussi limité les Bills à 30 verges au sol.

Avec tout ça, les Jets se retrouvent à 5-3, tout comme les Bills, qui demeurent une équipe bien dure à suivre, si vous voulez mon avis. Il faut maintenant ajouter les Bills à la longue liste des équipes imprévisibles de cette ligue.

Ne reste plus que les Lions et les Raiders dans la catégorie des équipes prévisibles. Une chance qu'ils sont là.