Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne s'ennuie jamais avec les Raiders d'Oakland.

Il y a des familles dysfonctionnelles, mais il y a aussi des équipes dysfonctionnelles. Celle-là en est une. Les Raiders, jadis l'une des formations de prestige au football américain, sont en train de sombrer dans un profond ridicule. Et c'est peut-être la faute à un propriétaire un peu fou qui semble figé dans le passé.

L'homme se nomme Al Davis. Une légende. Leader de l'ancienne AFL, architecte des grandes équipes à Oakland durant les années 70, et trois fois gagnant du Super Bowl au total. Mais Al Davis se fait vieux (79 ans bien sonnés), et son état de santé est source d'inquiétude. Au point où l'on dit que le monsieur se contente d'arriver au bureau à 16 h 30 chaque jour.

 

Les Raiders ont aussi un coach, Lane Kiffin, que monsieur Davis n'est plus capable de sentir. En fait, le proprio a déjà « suggéré « au coach de démissionner, mais celui-ci a refusé, sans doute parce qu'il n'est pas stupide. S'il se fait virer, Davis devra le payer pour la totalité du contrat. C'est pas mal plus payant qu'une démission, mettons.

Voilà où on en est à Oakland. En fait, ça va tellement bien qu'un membre de la direction des Raiders a presque mis son poing dans la figure d'un journaliste cette semaine. Après tout, quand votre équipe échappe une avance de 10 points en quatre minutes à Buffalo, péter la gueule d'un journaliste, c'est la solution la plus logique.

Vous comprendrez que cette ambiance de travail ne va pas aider au développement de JaMarcus Russell, le jeune quart que les Raiders ont choisi au tout premier rang au repêchage de 2007. Russell est ce qu'on appelle un « projet «; supervedette au football universitaire, mais un type qui en a encore long à apprendre chez les pros. C'est précisément pourquoi Kiffin tente de limiter les dégâts en réduisant son nombre de passes; à ses deux derniers matchs, Russel n'a tenté que 36 passes.

En JaMarcus Russell, les Raiders ont un quart qui a besoin de stabilité. C'est pourquoi la guerre que livre Al Davis à son coach n'a aucun sens. Un nouveau coach, ça veut dire un nouveau système. Et présentement, la dernière chose dont JaMarcus Russell a besoin, c'est d'apprendre un nouveau système. Il en a déjà plein les bras comme c'est là.

En attendant, quelqu'un devrait rappeler à Al Davis qu'il a offert 30 millions garantis au jeune Russell. Quand on signe un chèque comme ça, on s'arrange normalement pour protéger son investissement.

Mais à Oakland, il n'y a jamais rien de normal. Voyez un peu leurs partisans

Ça ne va pas vraiment mieux à Cleveland. Les Browns, l'équipe sexy des experts, ont plutôt l'air des bons vieux Browns. Non, ce n'est pas un compliment.

L'équipe se retrouve donc à 0-3, et l'entraîneur Romeo Crennel, comme tous les gérants d'estrade, s'est vite trouvé un coupable : le quart Derek Anderson.

C'est vrai, Anderson ne s'est pas exactement comporté comme un quart d'élite depuis le début de la saison. En fait, il ne s'est surtout pas comporté comme un quart de 24 millions. Mais ce serait trop facile de le blâmer. Si certains receveurs des Browns pouvaient commencer par apprendre à attraper le ballon, les statistiques d'Anderson seraient pas mal meilleures. Et puis, est-ce que Derek Anderson joue en défense? Les Browns ont la 23e défense de la NFL. Peut-être que ça explique un peu pourquoi ils sont aussi nuls

L'entraîneur Crennel, lui, n'aide en rien en affirmant que Derek Anderson est son homme, mais que Brady Quinn est prêt. C'est un peu comme le gars qui aime beaucoup sa blonde mais qui ramasse quand même les numéros de téléphone dans les bars. Au cas où

Les Browns jouent à Cincinnati demain après-midi. Si les Bengals de Cincinnati sont en avance à la demie, ce sera peut-être le début de l'ère Brady Quinn à Cleveland.