La saison est jeune mais c'est déjà un vieux refrain: les Alouettes en arrachent. Le rendez-vous de ce soir contre les Eskimos d'Edmonton aura les allures «du match le plus important de la saison». Analyse en quatre quarts de comment le prédécesseur de l'actuel entraîneur-chef a su motiver ses troupes après un lent départ.

1er quart

Dès l'embauche de Dan Hawkins, nous savions qu'il serait dans une position enviable mais difficile. Il prenait certes les rênes d'une équipe bourrée de talent ayant des normes très élevées. Mais il succédait à Marc Trestman, entraîneur de grande qualité avec qui l'équipe a connu du succès.

Les comparaisons entre les deux coachs étaient inévitables. D'autant que les choses ne s'étaient pas passées rondement pour Trestman à ses débuts. Il a toutefois su redresser la situation rapidement.

Hawkins pourra-t-il imiter son prédécesseur?

2e quart

Trestman est arrivé en poste avec les Alouettes en 2008. À son quatrième match à la barre de l'équipe, nous avons perdu une avance confortable en toute fin de rencontre contre les Roughriders de la Saskatchewan pour nous incliner 41-33. Trestman avait saisi cette occasion afin de nous rappeler qu'un match de football s'étalait sur 60 minutes et non sur 57. C'est devenu un mantra: il fallait finir tout ce que nous entreprenions. Il ne devait y avoir aucun relâchement possible avant que le dernier coup de sifflet soit entendu.

Trestman s'est servi d'un mauvais match pour en faire un nouveau départ. Une leçon qui nous a permis de connaître du succès au cours des cinq années suivantes.

Trestman a toujours réussi à saisir ce genre d'événement pour rallier son équipe autour d'une idée, d'une vision. À mon avis, c'est un des critères qui caractérisent les bons entraîneurs. Il faut savoir comment faire du positif avec du négatif.

Le week-end dernier, nous avons assisté à une déconfiture historique des Alouettes. Le genre de moment dans une saison qui peut réduire le sentiment de confiance des joueurs et peser lourd sur le moral des troupes. Dan Hawkins saura-t-il rallier son équipe comme Trestman l'a si bien fait? Ou creusera-t-il tranquillement le fossé qui existe entre lui et ses joueurs? Seul le temps nous l'apprendra.

3e quart

Au football, on dit qu'un match se joue souvent en quatre ou cinq jeux-clés. Ce n'est pas toujours le cas, mais ce sont généralement ces quatre ou cinq jeux qui définissent la rencontre. Des jeux que Marc Trestman surnommait des «game defining moments» (moments déterminants de match). Ces moments peuvent survenir à tout instant. Il peut s'agir notamment d'une tentative de convertir un troisième essai en attaque, d'une interception ou d'un sac.

Au cours du troisième quart à Calgary, Dan Hawkins a décidé de conserver son attaque sur le terrain dans une situation de troisième essai avec une verge à franchir. Une décision logique malgré un choix de jeu très discutable. Une remise à Jerome Messam à quatre verges dans le champ arrière. Messam est plaqué derrière la ligne de mêlée, Les Stampeders reprennent le ballon à la ligne de 20 des Alouettes et inscrivent un placement. Sans aucun doute un moment déterminant dans le match.

Plus tard dans ce troisième quart, Noel Devine exécute un brillant retour sur un botté d'envoi. Il semble alors en route vers la zone des buts, mais avec 12 verges à franchir, Fred Bennett lui fait perdre le ballon. Les Stampeders en reprennent possession et inscrivent un touché sur la séquence suivante. Un coup dur pour les Alouettes. Un autre moment déterminant.

4e quart

Généralement, ces «game defining moments» peuvent aller d'un côté comme de l'autre. Si on ajoute quelques pénalités coûteuses et une ou deux assignations ratées en défense, il y a probablement eu cinq à sept jeux déterminants au cours du match de samedi. Si ces jeux s'étaient soldés à l'avantage des Alouettes, la rencontre aurait peut-être connu un tout autre dénouement.

Espérons pour les Moineaux que l'histoire sera différente ce soir contre les Eskimos.