Samedi dernier à Winnipeg, les Alouettes ont subi leur plus importante défaite de la saison, alors qu'encore une fois, ils ont été incapables de maintenir une avance confortable.

Ça commence à ressembler à une tendance.

Le 30 septembre, les Alouettes sont passés bien près de gâcher une avance de 19 points lors du dernier quart. Ils ont dû stopper l'attaque des Blue Bombers à la ligne d'une verge à deux reprises pour l'emporter de justesse, 32 à 26.

Il y a 10 jours, les Tigers-Cats de Hamilton sont également revenus dans la partie au quatrième quart alors qu'ils tiraient de l'arrière par 15 points. Chip Cox a réussi un super jeu défensif afin de prévenir un converti de deux points qui aurait forcé une prolongation.

Les Alouettes ont survécu lors de ces rencontres, mais cette semaine, l'équipe a fini par payer le prix, s'inclinant par la marque de 26 à 25. Montréal doit maintenant non seulement remporter ses deux derniers matchs, mais espérer une défaite de Winnipeg pour terminer en tête de la division. Les Alouettes ne sont plus entièrement maîtres de leur destinée!

Mais que se passe-t-il en fin de match? Comment une des meilleures équipes du circuit ne réussit-elle pas à passer le K.-O. à ses adversaires qui sont pourtant bien affaiblis et dans les câbles?

Il est évident que la sélection de jeux doit suivre et évoluer en fonction du déroulement de la rencontre. Il faut constamment s'adapter aux stratégies adverses et aux circonstances du match.

Les entraîneurs peinent parfois à s'ajuster

Marc Trestman et ses acolytes préparent toujours leur club de façon précise et efficace. Les plans de match sont fort complexes, mais bien élaborés. Toutefois, comme je l'ai déjà souligné, les entraîneurs peinent parfois à s'ajuster aux tendances de l'adversaire en cours de rencontre. Ceci contribue certainement aux effondrements tardifs des Alouettes.

La sélection de jeux en fin de match est également un facteur à considérer. Il paraît pratiquement trop élémentaire de souligner que Brandon Whitaker doit être utilisé davantage au quatrième quart. À Winnipeg, la course aurait pu être un allié de taille pour mieux gérer le cadran et contrôler le temps de possession. Whitaker avait une moyenne de 7,3 verges par portée. Il était de loin le meilleur joueur en attaque et a prouvé au fil de l'année qu'il est une ressource fiable dans les situations critiques. Quelques courses auraient pu changer favorablement la position des Alouettes sur le terrain et permis d'écouler des secondes importantes.

C'est d'autant plus vrai qu'Anthony Calvillo éprouvait des difficultés et devait lancer contre le vent. Il aurait été beaucoup plus logique de courir avec le ballon. Trestman en a décidé autrement. Les Alouettes ont dû dégager après n'avoir grugé que quelques secondes et les Blue Bombers sont revenus marquer le touché de la victoire.

Les joueurs de la ligne à l'attaque devaient être hors d'eux. Utiliser le jeu au sol est une marque de confiance à leur égard et ils avaient prouvé qu'ils étaient en mesure faire le travail. Dans un match où le vent était un facteur important, un ratio de 37 passes pour 15 courses est un choix douteux.

La responsabilité de la défaite à Winnipeg n'incombe pas uniquement aux entraîneurs. Les joueurs n'ont pas exécuté les jeux au niveau habituel, et l'indiscipline généralisée a encore une fois causé des ennuis en permettant aux Bombers de prolonger des séquences à l'attaque.

Cela dit, malgré les problèmes récents des Alouettes, je crois toujours qu'ils sont capables de s'emparer des grands honneurs encore une fois cette année. Ils se sont lourdement compliqué la tâche, mais ils ont les éléments nécessaires pour y arriver. Ils ont l'expérience des deux dernières conquêtes, un mélange intéressant de vétérans et de jeunes, une défensive de plus en plus cohésive et un quart-arrière de premier plan. Ah oui, et le meilleur porteur du circuit... il s'agit simplement de l'utiliser.