Le dernier match a été très décevant pour les Alouettes et leurs 24 642 partisans réunis au stade Percival-Molson. Plusieurs questions troublaient les gens au moment de quitter l'arène pour retourner à leur vie et à leurs préoccupations. Pour l'organisation des Alouettes, ces questionnements devront aboutir rapidement à des solutions puisqu'ils iront dans l'Ouest pour disputer un match contre les Eskimos d'Edmonton vendredi soir.

J'entends régulièrement des critiques à l'endroit d'Anthony Calvillo lorsque les Alouettes perdent un match. Il est bien normal que lorsqu'il ne produit pas à plein régime, l'équipe ne remporte pas la victoire: il occupe le poste le plus important sur le terrain. Généralement, je repousse ces critiques en dressant le palmarès de ses records et en soutenant que des mauvaises journées peuvent arriver à n'importe quel joueur.

Toutefois, un dicton au football dit qu'une équipe ou un joueur est aussi bon que sa dernière performance. Lorsque Calvillo connaît une mauvaise sortie, il est évident que les Alouettes ne sont pas l'équipe championne à laquelle nous nous sommes habitués. Or, lors de deux des trois derniers matchs, il a semblé nerveux et craintif dans la pochette protectrice. Il a précipité plusieurs passes (de son propre aveu) et a manqué de précision sur d'autres. Pour un quart-arrière, il est essentiel de sentir la pression de la ligne défensive, mais de toujours garder les yeux sur ses receveurs. Ça ne semble pas toujours le cas pour Calvillo cette année.

Depuis quelques matchs, on sent un quart-arrière stressé qui précipite beaucoup trop ses gestes. Pourquoi? Est-il craintif de se faire frapper? A-t-il confiance en sa ligne offensive et en la protection qu'elle lui offre? Il est impossible de répondre à ces questions à moins d'être Anthony Calvillo. Chose certaine, il n'affiche pas son calme légendaire.

À mon avis, la ligne fait du bon travail. On y retrouve les mêmes joueurs que lors de la dernière conquête de la Coupe Grey et le nombre de sacs accordés est moins élevé cette année (20) qu'au même moment l'an dernier (25).

Cela ne signifie pas que Calvillo est l'unique coupable lorsque les Alouettes perdent. Le football est un sport d'équipe et chacun doit assumer sa part de responsabilité. Il en va de même pour l'équipe d'entraîneurs.

Au cours des premières années de l'ère Trestman, on a été très élogieux au sujet de sa façon de préparer l'équipe. Cette année encore, les plans de matchs semblent généralement très bons et bien élaborés. Par contre, lorsque le plan initial ne fonctionne pas comme prévu, les entraîneurs éprouvent de la peine à s'ajuster en cours de rencontre.

Cela explique probablement pourquoi, lorsque les Alouettes entament mal une partie, il est rare que l'on assiste à une remontée.

Dimanche, contre les Blue Bombers, le plan de match à l'attaque avait été conçu pour affronter de la couverture de zone. Or, Winnipeg a utilisé la couverture homme à homme à profusion. Les entraîneurs auraient dû s'ajuster et réviser leur stratégie. Ils n'ont toutefois pas réagi et Calvillo s'est souvent retrouvé dans des situations difficiles.

Le football est l'ultime sport d'équipe. De l'entraîneur-chef aux joueurs de l'équipe d'entraînement, chacun contribue aux succès ou aux déboires de la troupe. Calvillo n'est peut-être pas toujours à la hauteur, mais il n'est et ne sera jamais le seul coupable des insuccès de son équipe. Les Alouettes devront mettre la dure défaite de dimanche derrière eux rapidement puisqu'ils ont un énorme défi qui les attend à Edmonton. Espérons qu'ils retrouveront un quart en pleine confiance et, surtout, qu'ils sauront s'ajuster...