Dans la Ligue canadienne de football, plusieurs bénéfices revêtent une importance capitale pour les joueurs. Mais rien n'est plus sacré que le «bye week», cette unique semaine de congé pour les footballeurs de la LCF.

En 2005, à ma première année, il y avait deux semaines sans match, un vrai luxe. Mais depuis le retrait des Renegades d'Ottawa, le calendrier a été revu et n'en prévoit qu'une seule pour chacune des équipes. Généralement, elle a lieu après le sixième ou le septième match de l'année.

Les Alouettes ont disputé leur plus récent match le jeudi 11 août et fouleront de nouveau le terrain le samedi 27 août. C'est un congé qui arrive à point puisque chaque match met le corps à rude épreuve et les douleurs surgissent progressivement depuis le début de la saison.

Sans parler du camp d'entraînement qui a démarré au début du mois de juin, qui a été long et ardu et tout aussi exigeant pour le corps et l'esprit. L'effort collectif se déroule à un rythme d'enfer depuis presque trois mois.

Pour les joueurs, il s'agit tout autant d'une pause mentale que d'une pause physique. L'intensité d'une saison est difficile à expliquer. Vous pouvez constater l'ampleur de la tâche sur le plan physique en observant les parties, mais la réalité est tout aussi éprouvante pour le «mental» des joueurs.

Lorsqu'un footballeur est membre d'une équipe professionnelle, les entraîneurs exigent un dévouement complet. Il doit penser, manger et dormir football 24 heures par jour. La famille, les amis et les autres intérêts doivent céder le pas à l'entraînement, à l'étude des jeux et aux soins quotidiens requis par le corps. Cette discipline peut devenir lourde pour certains et contribuer à une fatigue importante en cours de route.

Il est donc crucial de permettre aux joueurs de retourner à la maison pour revenir bien reposés et prêts à affronter la longue ligne droite de fin de saison. Pour plusieurs, il s'agit de l'unique moment au cours duquel ils pourront passer du temps avec leurs proches.

Il en va de même pour les entraîneurs. Durant la saison, les journées de 12 à 13 heures sont fréquentes et les congés sont inexistants. Le groupe de Marc Trestman n'a pas bénéficié d'un seul jour de congé depuis le début de la saison. Mais vous n'entendrez personne se plaindre, c'est la réalité du sport professionnel.

À moins d'une blessure sérieuse qui nécessite de l'attention quotidienne, les joueurs peuvent profiter de la semaine pour faire ce qu'ils veulent. Les entraîneurs l'ont bien compris.

Toutefois, l'approche diffère d'un entraîneur à l'autre. Trestman, en fin stratège, a bien compris la dynamique de cette semaine de congé. Depuis son arrivée à Montréal, il prévoit une réunion le lendemain de la rencontre qui précède cette semaine sacrée, le matin. Il s'assure que ses joueurs ne pensent pas aux vacances pendant la partie. Une recette gagnante puisque les Alouettes ont remporté leur match pré-congé au cours des quatre dernières années.

À l'époque de Don Matthews, le congé semblait aussi important pour lui que pour ses ouailles. Certains joueurs prenaient même l'avion le soir même du match. Nul besoin de vous dire que l'attention n'était pas toujours au bon endroit.

Fiers d'une fiche de cinq victoires et seulement deux défaites, les Alouettes peuvent se reposer en toute tranquillité d'esprit. Le retour au travail s'en vient vite et la route vers l'obtention d'une troisième Coupe Grey consécutive est encore bien longue. Les joueurs auront besoin de toute l'énergie possible. Bon repos, les boys!