Le premier tiers de la saison est terminé dans la LCF. Certaines équipes ont surpris, d'autres ont déçu, et c'est déjà l'heure d'un premier bilan pour bien des entraîneurs et des directeurs généraux. D'ailleurs, plusieurs transactions et changements de personnel ont eu lieu au cours des deux dernières semaines.

Dans l'Ouest, le classement ne ressemble en rien à ce que les experts, dont je suis (en toute humilité...), avaient prédit en début de saison. Les performances des Eskimos d'Edmonton sont sans aucun doute la plus grande surprise. L'embauche d'Eric Tillman a fait couler beaucoup d'encre pendant la saison morte. Rappelons que Tillman avait plaidé coupable à des accusations d'agression sexuelle sur une jeune gardienne de 16 ans en janvier 2010.

On peut critiquer la décision de la formation albertaine sur les plans de l'éthique et de l'image publique, mais les Eskimos ont vu juste sur le plan du football. Tillman a complètement renouvelé son équipe tant chez les entraîneurs que chez les joueurs. Seulement 12 des 42 joueurs en uniforme lors du match de la semaine dernière faisaient partie de la formation active l'an dernier.

Lors de transitions semblables, il faut en général au moins quelques matchs pour trouver un rythme et s'assurer que tous les joueurs connaissent leur rôle au sein de l'organisation. Contre toute attente, Kavis Reed connaît un début de carrière phénoménal en tant qu'entraîneur-chef, avec une fiche de cinq victoires et seulement une défaite. Reed a visiblement déjà acquis la confiance de ses joueurs. De plus, le quart Ricky Ray a retrouvé son rythme de joueur étoile sous les ordres du coordonnateur offensif Marcus Crandell.

La défense n'est plus l'ombre d'elle-même. Véritable passoire en 2010, l'unité a accordé une moyenne de seulement 21,2 points par match, au deuxième rang dans la LCF. Le système unique de couverture de zone du vétéran coordonnateur défensif Rich Stubler s'est révélé particulièrement efficace, comme il l'avait été avec les Lions et les Argonauts au cours des dernières années.

Décevants Riders

De leur côté, les Roughriders de la Saskatchewan représentent assurément la déception de l'année dans la ligue. Finalistes de la Coupe Grey lors des deux dernières saisons, ils ont perdu cinq de leurs six parties. Leur seule victoire a été acquise contre les Alouettes, le 24 juillet.

Afin de justifier les déboires de cette saison, les médias et les partisans soulignent la perte d'Andy Fantuz ainsi que les blessures subies par le groupe de receveurs. À la mi-août, il est temps d'arrêter les excuses. Il faut maintenant trouver des solutions. C'est pénible d'observer Greg Marshall, un homme à qui je voue un grand respect, connaître un début de carrière d'entraîneur-chef aussi difficile dans un marché aussi exigeant qu'est la Saskatchewan.

Burke, l'électrochoc

Dans la division Est, Winnipeg remporte la palme de l'équipe qui a connu la plus grande amélioration. Les Blue Bombers ont déjà gagné plus souvent (cinq fois) que pendant l'ensemble de la saison 2010. L'équipe connaît son meilleur début de saison depuis 1987. Contrairement aux Eskimos, les Bombers n'ont pas apporté beaucoup de changements au cours de la saison morte. L'organisation a choisi de faire confiance aux éléments en place et la décision porte ses fruits. La venue de l'ancien coordonnateur défensif des Alouettes, Tim Burke, a eu l'effet d'un électrochoc. L'unité défensive domine dans plusieurs catégories, dont les revirements et les sacs du quart, et elle semble plus cohésive que jamais.

Si le quart Buck Pierce peut demeurer en santé, les Blue Bombers seront de sérieux prétendants à la Coupe Grey.

Le cauchemar torontois

En 2010, les Argonauts de Toronto semblaient être en belle progression. Cette lueur d'espoir a été de courte durée. Les six premiers matchs ont été un véritable calvaire pour la troupe de Jim Barker. Incapable d'offrir une opposition à l'attaque de Calvillo la semaine dernière, l'organisation a congédié son coordonnateur défensif, Chip Garber. Cette solution temporaire ne règlera pas l'ensemble des problèmes. Le quart-arrière Cleo Lemon n'est pas en voie de devenir un joueur dominant et si les Argonauts ne dénichent pas un successeur de qualité, la troupe de Barker n'aura aucune chance de rivaliser avec les équipes de l'Est.

Il n'est pas trop tard pour que les organisations améliorent leur sort. La saison est longue et tout est possible dans la LCF. Incluant les Lions de la Colombie-Britannique, trois équipes ont une fiche de 1-5 et l'une d'elles fera les séries. Toutefois, le temps presse.