On a profité du défilé des Alouettes, hier, pour discuter avec Damon Duval. Il a été question de sa saison difficile, de son horrible performance de dimanche, et de son avenir.

Même si son contrat arrive à échéance et que les négociations n'ont pas été amorcées, le botteur croit qu'il poursuivra sa carrière à Montréal. «J'ai le sentiment que je serai de retour. Je vais continuer de travailler fort, je vais corriger ce que je dois corriger et je vais faire mon boulot. Je n'ai aucune inquiétude», a-t-il dit.

Contrairement à l'année dernière, Duval a admis que son rendement au match de la Coupe Grey avait été mauvais. «Ce n'était évidemment pas mon meilleur match, mais c'est un sport d'équipe. Chacun de mes coéquipiers m'a dit de ne pas me faire de souci pendant le match, qu'ils étaient là pour moi», a-t-il raconté.

Quant à son étrange comportement dans les secondes qui ont précédé le fameux jeu-surprise des Alouettes, l'Américain a soutenu qu'il était un peu confus. «J'avais de la difficulté à bien entendre. J'essayais de comprendre ce qui se déroulait, si on botterait ou si on ferait le jeu-surprise.»

Lorsqu'on lui a demandé s'il savait que ce serait un jeu-surprise ou non, Duval a expliqué qu'il n'y a jamais rien qui soit définitif avec ce type de jeu. «Je savais que c'était un jeu-surprise, mais la possibilité qu'on change d'idée existe toujours, dépendamment du déploiement des joueurs adverses. J'essayais de voir si le jeu fonctionnerait.»

Une erreur de parcours

Duval n'a pas nié qu'il a connu une saison difficile, mais il est convaincu que ce n'était qu'une erreur de parcours. «Je sais que je dois améliorer certaines choses et j'ai déjà commencé à prendre les moyens afin d'y parvenir. L'an prochain, vous allez voir le vrai Damon Duval, pas celui de cette saison, a-t-il promis. Je dois bien jouer 100% du temps, pas 80%.»

Le vétéran de six saisons a identifié plusieurs facteurs qui l'ont affecté au cours des derniers mois, dont le départ de Scott Squires, l'entraîneur des unités spéciales en 2009; la présence du botteur Colt David dans l'équipe; l'annonce que son beau-père, Larry Smith, quittait les Alouettes; ainsi que les critiques des médias.

«Auparavant, je ne me souciais pas des critiques des médias et des partisans. Mais cette saison, elles m'ont affecté. Je jouais afin de vous satisfaire, plutôt que de jouer comme Damon Duval, le meilleur botteur de cette ligue.»

Le botteur n'a pas apprécié qu'on l'accuse de ne pas accepter le blâme pour ses insuccès. Or, il y a des exemples qui ne mentent pas. Lorsque plusieurs de ses bottés de dégagement ont été bloqués au début de la saison de 2009, Duval a dit qu'il n'avait rien à se reprocher et que les joueurs adverses passaient toujours au même endroit; on l'a vu lever les bras au ciel après que Danny Desriveaux eut jonglé avec une remise lors d'une tentative de placement ratée, il y a quelques semaines; il a soutenu qu'il avait vu le foulard de l'arbitre au sol avant de rater le botté de la victoire en finale de l'an dernier; il a raconté qu'il avait raté quelques bottés de dégagement lors de ce même match parce que les ballons étaient gelés...

«Je n'ai jamais blâmé aucun de mes coéquipiers, et j'ai toujours accepté les répercussions de mon rendement. Or, si vous me demandez de vous expliquer ce qui s'est déroulé lors d'un jeu, et que c'était une mauvaise remise, je ne vais pas vous mentir», a-t-il ajouté.

La grande majorité des observateurs s'attendent à ce qu'il ne soit pas de retour en 2011, mais Duval estime à 100% ses chances de rester à Montréal. «C'est mon opinion. Les gens qui comptent vraiment savent que je suis talentueux et ce que je suis capable d'accomplir.»

Duval a été gentil et ne s'est pas défilé, hier. Mais ça ne l'aidera pas à conserver son poste. Les chances qu'il soit de retour en 2011? Malheureusement pour lui, il faudrait plutôt enlever les deux premiers chiffres à son estimation.