On dit souvent que les unités spéciales sont plus importantes dans la LCF qu'au football américain, notamment en raison de la dimension du terrain et de la fréquence des bottés. Mais pour les Argonauts de Toronto, elles le sont encore davantage.

Les Argos ont souvent été galvanisés par l'unité menée par Mike O'Shea cette saison. Que ce soit à l'aide de jeux-surprises ou de longs retours de bottés, l'équipe de Jim Barker a optimisé sa plus grande force.

«Nos joueurs pourraient vous le confirmer, je répète sans cesse que les unités spéciales sont plus importantes que l'attaque et la défense dans cette ligue. Et au cours de mes trois saisons ici, je n'ai pas vu une équipe qui possédait des unités spéciales aussi créatives et exceptionnelles que celles des Argonauts cette année», a dit Marc Trestman, hier.

Élever le niveau de jeu

En ce sens, l'importance accordée aux unités spéciales est particulièrement élevée dans le camp montréalais cette semaine. Les Oiseaux veulent s'assurer de ne pas accorder de longs retours au spécialiste Chad Owens, mais ils se préparent à toute éventualité.

«On sait que Noel Prefontaine (le botteur) est capable de lancer le ballon, qu'il peut courir avec le ballon, alors on s'attend à tout de leur part. Ils ont probablement utilisé deux ou trois fois plus de jeux-surprises que toutes les autres équipes de la Ligue», a analysé Damon Duval, qui devra être au sommet de son art, en finale de l'Est, dimanche.

«Je sais que je devrai connaître un excellent match. Les angles de mes bottés de dégagement devront être irréprochables, et je devrai réussir mes placements. Le résultat du match pourrait largement dépendre de notre performance, car les unités spéciales joueront un rôle essentiel. On comprend ce qui est attendu de nous, ce sont les éliminatoires, et le moment est venu d'élever notre niveau de jeu.»

Un ancien des Alouettes qui dispute sa première saison à Toronto, Owens obtiendra sous peu le titre du joueur par excellence des unités spéciales dans la LCF. Owens a profité de l'absence de Larry Taylor afin de clairement s'établir comme le spécialiste des retours le plus dangereux et dynamique du circuit canadien.

Membre des unités spéciales des Alouettes depuis quelques mois, Raymond Fontaine a amorcé la saison chez les Argos, et a donc vu Owens à l'oeuvre de près. «Il possède une excellente vision du jeu et il sait comment endormir l'adversaire. Il commence ses retours lentement, puis il utilise sa grande force d'accélération alors qu'on ne s'y attend pas», explique-t-il.

Meneur des Alouettes avec 22 plaqués sur les unités spéciales, Michael Giffin croit cependant que les succès d'Owens contre les siens serviront de motivation.

«S'il est une chose, c'est que ça nous incite à mieux jouer contre lui. On sait qu'on ne peut pas se permettre de lui accorder de longs retours, et je pense qu'on fera du bon travail.»

Même si Owens a réussi plusieurs longs retours à leurs dépens, les Alouettes ne changeront pas de stratégie pour autant. À moins qu'ils nous disent n'importe quoi, ils n'hésiteront pas à botter le ballon en direction d'Owens.

«On ne jouera pas en ayant peur de lui. Je vais botter le ballon comme d'habitude, et on s'attend à ce que les 11 joueurs de notre unité de couverture réussissent leurs plaqués. On utilisera le même plan de match que d'habitude», a soutenu Duval.

L'impact d'O'Shea

Owens est la grande vedette des unités spéciales des Argonauts, mais l'architecte est O'Shea, qui a disputé 16 saisons dans la LCF, dont 12 à Toronto. Avant d'évoluer sous ses ordres, Fontaine était le coéquipier du secondeur émérite.

«Il est une très bonne personne, et il était un joueur exemplaire. Il a toujours été là pour moi», a souligné Fontaine, qui attribue une large part des succès actuels des Argos à O'Shea et au groupe d'entraîneurs.

«Malheureusement, c'était un fouillis dans cette équipe lors des deux dernières années. Jim Barker, Michael O'Shea et les autres entraîneurs ont mis de l'ordre et les victoires ont suivi.»