S'ils veulent se consoler de leur sort, Matthieu Proulx et Étienne Boulay, qui se partagent le poste de maraudeur chez les Alouettes, n'ont qu'à regarder leur pote Danny Desriveaux. Même si le receveur Brian Bratton ratera le match de ce soir, l'utilisation de Desriveaux risque encore une fois de se limiter aux unités spéciales.

Après en avoir capté un total de 50 à ses deux premières saisons en 2007 et 2008, Desriveaux n'a saisi que six passes l'an dernier, et aucune lors des cinq premiers matchs cette année. Lorsque Bratton a quitté le match de jeudi dernier en raison d'une commotion cérébrale, on a cru que Desriveaux obtiendrait enfin l'occasion de contribuer en attaque. C'est plutôt la recrue Tim Maypray qui a remplacé Bratton.

Desriveaux aura 29 ans en décembre, alors on le comprendrait de s'impatienter. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que les choses se déroulent ainsi après avoir capté 29 passes, en 2008. Mais en bon soldat, le Québécois ne veut provoquer aucune vague.

«Je comprends la situation, et je sais où je suis positionné dans l'organigramme des joueurs. Je sais ce qui doit survenir afin que je puisse jouer. Notre structure en attaque est telle qu'on a tous des rôles spécifiques. Je suis le réserviste à quelques positions chez les receveurs, mais pas toutes. L'identité du réserviste auquel on fera appel dépendra toujours du joueur qui s'est blessé», explique Desriveaux.

Évidemment, même s'il accepte la situation, Desriveaux préférerait être utilisé davantage en attaque, cela va de soi.

«On ne veut jamais être celui qui est sur les lignes de côté et qui regarde les autres s'amuser. Mais je suis assez intelligent et raisonnable pour comprendre que j'ai un employeur et des responsabilités. Mon travail, ce n'est pas de faire ce que je veux, c'est de faire ce que l'équipe demande de moi. Ça ne sera pas ça pendant toute ma carrière, mais présentement, c'est mon rôle.»

Marc Trestman assure que Desriveaux fait tout ce qui est exigé de lui, et qu'il possède le talent nécessaire afin d'être un receveur régulier de l'équipe.

«On a toujours considéré Danny comme l'un de nos meilleurs receveurs. On sait qu'il jouera bien si on fait appel à ses services. Or, il n'est pas le réserviste à chacune de nos cinq positions de receveurs. On n'exige ça d'aucun de nos réservistes, car ce serait trop accaparant. Danny est un joueur talentueux, et on a confiance en lui. Le jour viendra où il fera partie de l'attaque régulière.»

Desriveaux est notamment le réserviste de Ben Cahoon, qui dispute sa 13e saison dans la LCF. Si le vétéran décide d'en jouer une 14e, Desriveaux accepterait-il le même rôle dans l'équipe en 2011, lui qui écoule la dernière année de son contrat?

«Idéalement, j'aimerais rester ici, mais c'est quelque chose que je devrai évaluer. Ce ne serait pas intelligent de rester dans une situation où je n'ai pas la chance d'évoluer. Ce sera donc important de bien analyser mes options afin d'obtenir une chance d'être un joueur partant et de pouvoir continuer de me développer. Si je peux le faire à Montréal, c'est certain que ce serait mon premier choix.»