Les Alouettes de Montréal ont confirmé jeudi après-midi ce qu'un peu tout le monde savait depuis la veille: Marc Trestman sera l'entraîneur-chef de la formation jusqu'à la fin de la saison 2012.

Il ne restait qu'un an à faire à l'entente initiale qui liait les Alouettes et Trestman - dont le nom alimente les rumeurs à chaque fois qu'un poste se libère dans la NFL. Mais n'allez pas croire que l'organisation montréalaise a attendu au lendemain du défilé de la Coupe Grey pour lui faire une offre: Trestman a signé cette prolongation à la mi-août!

Pourquoi alors attendre à la mi-décembre pour en faire l'annonce? «Pour ne pas distraire l'équipe avec cette annonce et ne pas me distraire moi-même», a indiqué le principal intéressé au cours d'un point de presse tenu dans un chic hôtel du centre-ville.

En fait, la haute direction des Alouettes tenait depuis longtemps à prolonger le contrat de son entraîneur-chef, qui a compilé une fiche de 29-11 à ses deux premières années à la barre du club, séries incluses, et lui a offert un premier sacre depuis 2002. Le propriétaire de l'équipe, Robert Wetenhall, a d'ailleurs rencontré Trestman dès l'hiver dernier pour discuter d'une entente à long terme. Il était ravi d'annoncer cette nouvelle aux partisans montréalais.

«Pour nous, c'est un privilège de pouvoir compter sur lui au poste d'entraîneur-chef», a-t-il indiqué.

Pour le président Larry Smith, Trestman vient compléter un fort quatuor à la tête de l'équipe.

«Il renforce notre philosophie de gestion, qui consiste en avoir quatre bonnes composantes à la tête de l'équipe: un propriétaire fort, un président correct(!), un directeur général exceptionnel et un entraîneur-chef de grande qualité.»

Smith a d'ailleurs trouvé bien difficile de ne pas pouvoir s'adresser aux médias montréalais au plus fort des rumeurs envoyant Trestman dans la NFL.

«Moi, je savais que nous pourrions compter sur lui pour encore longtemps et j'avais le goût de le crier. Mais je me devais de respecter le souhait de Marc de ne pas dévoiler cette nouvelle. Imaginez comment le pauvre petit Larry se sentait de ne pas pouvoir parler aux médias!»

Heureux d'être à Montréal

Trestman s'est refusé à tout commentaire concernant les possibilités d'aller diriger dans la NFL dans l'avenir. Par contre, il ne s'est pas gêné pour dire à quel point il appréciait le fait de travailler à Montréal.

«En 30 ans de carrière, je n'ai jamais autant apprécié me rendre au travail. Cet emploi m'offre le meilleur des deux mondes: diriger un club de football et être près de ma famille (qui habite en Caroline du Nord) dans l'entre-saison.»

Au fil de conversations avec le directeur général Jim Popp et à force de diriger dans le circuit, il est aussi devenu un grand amateur de la LCF.

«C'est une ligue dure, où chaque équipe représente un défi, a souligné Trestman. J'adore le caractère de ses joueurs, leur amour du sport et leur degré d'implication. Les règles font également beaucoup de sens à mes yeux. Certaines ne le faisaient pas à mes débuts, mais je peux vous dire que les gens qui ont rédigé le livre de règles savaient ce qu'ils faisaient. C'est un sport rude, violent et excitant.»

Défi et changements

Avec le retour de Trestman et du quart-arrière Anthony Calvillo, certains pourraient penser que les Alouettes se retrouveront de nouveau en grande finale la saison prochaine. Pour l'entrâineur-chef de 53 ans, rien n'est moins sûr.

«Regardez les résultats des 30 dernières années dans cette ligue et vous verrez que peu d'équipes ont remporté deux Coupes Grey d'affilée (NDLR: deux, les Argonauts des années 1990 et les Eskimos d'Edmonton, qui ont remporté cinq championnats consécutifs, de 1978 à 1982). Le défi est de taille.»

En ce qui a trait aux indécis, comme Ben Cahoon et Bryan Chiu, Trestman n'a pas voulu leur prêter des intentions.

«Je ne peux pas parler en leur nom, mais nous savons que nous avons connu du succès parce que chacun effectuait son boulot. Nous aimerions compter sur la même formation, mais nous savons que des changements sont inévitables. Je compte sur Jim (Popp) pour nous dénicher les meilleurs joueurs disponibles, comme il l'a fait par le passé.»

Croit-il qu'il pourra installer une dynastie à Montréal et se forger une réputation pour la postérité?

«La seule certitude dont je dispose, c'est que je rentre à Raleigh ce soir!»