La LCF a perdu un autre de ses piliers, mercredi soir. Ron Lancaster, 69 ans, est décédé d'un cancer du poumon, deux mois après que Bob Ackles, le président des Lions de la Colombie-Britannique, eut été emporté par un infarctus. 

L'un des quarts-arrières les plus efficaces de l'histoire de la LCF, Lancaster a porté les couleurs des Rough Riders d'Ottawa entre 1960 et 1962, puis a passé les 16 années suivantes avec les Roughriders de la Saskatchewan, les conduisant à leur première conquête de la Coupe Grey en 1966. Élu le joueur par excellence du circuit en 1970 et 1976, il a terminé sa carrière de 19 saisons avec des totaux de 50 535 verges et 333 touchés.

Lancaster a ensuite partagé son temps entre les lignes de touche et le micro au cours des trois décennies suivantes. Il a été l'entraîneur-chef des Roughriders (1978 et 1979), des Eskimos d'Edmonton (1991 à 1997) et des Tiger-Cats de Hamilton (1998 à 2003 et 2006), gagnant deux fois la Coupe Grey (1993 et 1999). Il a également connu une belle carrière d'analyste, notamment au réseau CBC pendant les années 80.

Lancaster a vaincu un cancer de la vessie en 2004 et était analyste aux matchs des Tiger-Cats à la radio, en plus d'être l'un des conseillers de l'équipe, lorsqu'il a appris qu'il était atteint d'un cancer du poumon plus tôt cet été.

Paul Lambert a bien connu celui que l'on surnommait le petit général.

«C'est lui qui m'a donné ma première occasion avec les Tiger-Cats (en 2001) et c'est probablement grâce à lui que j'ai pu avoir une carrière. On gardait le contact depuis mon départ de Hamilton. Quand notre premier enfant est né, Ron et sa femme nous ont fait parvenir un bouquet à l'hôpital. Il était toujours attentionné, c'était une personne formidable. C'est une perte énorme pour tous ceux qui l'ont connu», a déclaré le vétéran garde, qui a disputé ses deux premières saisons sous les ordres de Lancaster.

«Il savait quand laisser un peu de liberté aux joueurs et quand se montrer ferme. Et s'il sentait qu'il y avait de la tension dans le vestiaire, il avait toujours la bonne parole pour détendre l'atmosphère. Il était très près de ses joueurs, on pouvait aller le voir à son bureau n'importe quand afin de discuter de tout, de la vie, de la famille, de football.

«À chaque fois qu'on jouait contre Hamilton, on s'assurait de prendre le temps de jaser. On parlait de nos familles respectives. Il a toujours su que j'avais quitté les Tiger-Cats pour des raisons familiales en 2003. Je ne pouvais pas demander mieux que de jouer à Montréal, dans ma ville natale, et il respectait ma décision. Il était un homme de famille lui aussi.»

Casey Creehan, l'entraîneur des secondeurs des Alouettes, a rencontré Lancaster pour la première fois au début des années 90.

«J'ai connu Ron alors que j'étais adolescent. Mon père (Denny Creehan) faisait partie de son groupe d'entraîneurs à Edmonton. Il saisissait bien ce qu'est le football canadien. Il était disponible autant pour les partisans que les entraîneurs ou les joueurs. Tout le monde appréciait sa présence. C'était vraiment un individu exceptionnel.»

Le commissaire de la LCF, Mark Cohon, a rendu hommage à Lancaster dans un communiqué. Il a souligné ses nombreuses contributions au circuit canadien. «Notre ligue a perdu son petit général et notre pays un grand homme. Ron Lancaster est profondément aimé dans tout le pays, en tant que joueur, entraîneur, commentateur et mentor, mais surtout en tant qu'ami.»

Avec La Presse Canadienne