Dire que le match de samedi, que les Alouettes de Montréal disputeront à Calgary, représentera un grand défi pour la troupe de Mike Sherman tient de l'euphémisme.

Les Stampeders ont remporté leurs quatre premiers matchs, et ils mènent la Ligue canadienne de football avec 13 sacs, 38 points accordés et sept échappés provoqués. Les Alouettes n'ont quant à eux marqués que 61 points en quatre matchs et leurs quarts ont encaissé 14 sacs.

«Assurément, 15 points par match ne vous permettront pas de gagner dans la LCF, tout comme les quelque neuf points par rencontre que les Stamps accordent démontrent à quel point leur défense est efficace, a admis Sherman, jeudi, au Stade olympique. Nous devons mieux jouer afin de marquer plus de points et souhaiter que c'est un de ces matchs au cours duquel ils accorderont plus de neuf points.»

«Ils ont une très bonne défense, pas de doute, a admis le centre Kristian Matte. Ils ne sont pas juste bons, ils sont disciplinés. Si tu leur laisses de l'espace, ils vont le prendre. Mais nous aussi, nous avons de très bons joueurs de football. On devra jouer 60 bonnes minutes de football, pas juste un quart ou deux. En suivant le plan de match, on se donne de bonnes chances.»

Il semble que ce soit Drew Willy qui devra affronter le front défensif des Stamps (4-0). Remis de sa blessure qui l'a empêché de prendre part au dernier match des Alouettes (1-3) avant la pause, Willy devra par contre évoluer derrière une septième ligne offensive différente dans les sept matchs de l'équipe, si on compte les deux matchs préparatoires.

C'est du côté gauche où les Alouettes compteront un nouveau membre cette semaine, avec l'arrivée de Tyler Johnstone, inséré comme bloqueur à la place de Xavier Fulton, libéré plus tôt cette semaine.

«C'est possiblement le plus gros défi que nous affronterons cette saison, mais je ne voudrais pas autre chose pour mon premier match, a dit le colosse de six pieds six, 295 livres. Je veux battre la meilleure défense, alors pourquoi ne pas les affronter dès maintenant.»

«C'est toujours un défi, mais ce qui est bien au football, c'est que lorsqu'un gars se blesse, le suivant sur votre liste doit le remplacer et faire un gros boulot, a indiqué Sherman. Souvent, on se soucie du gars qui est inséré dans la formation, mais il connaît le match de sa vie - une performance qu'il ne réalisera plus de sa carrière -, tandis que le gars chargé de le surveiller, lui, ne jouera pas très bien. Ça ne vaut pas la peine de s'en soucier plus qu'il ne le faut. Ça fait partie du football. Notre philosophie a toujours été de se fier au prochain sur la liste.»

Jeff Mathews, qui a remplacé Willy avant la pause, s'est blessé à la jambe et son absence sera de quelques semaines. Sherman n'a pas voulu dire si Mathews aurait obtenu un deuxième départ s'il avait été disponible.

«Je travaille avec les éléments que j'ai sous la main et je ne peux pas compter sur lui présentement.»

C'est donc Matthew Shiltz qui agira comme second à Willy. Vernon Adams fils sera le troisième quart en uniforme. Aux dires de Sherman, Shiltz n'est pas encore tout à fait prêt à amorcer une rencontre.

«Matthew revient tout juste d'une blessure qui l'a contraint à l'inactivité un certain temps. Il n'a pas encore subi de contact, en fait il n'a toujours pas revêtu ses épaulettes à l'entraînement.»

L'entraîneur ne désespère pas de voir la chimie s'installer au sein de son attaque. À la lueur de ses propos, on peut affirmer qu'il s'attendait à ce genre de début de saison.

«À chaque fois que vous tentez de rebâtir quelque chose, ça prend un certain temps. Quand vous insérez de nouveaux joueurs sur une base régulière, ça ralentit ce processus. Mais j'ai toujours confiance en notre attaque, nous sommes capables de marquer des points avec cette attaque. Il faut toutefois mieux faire certaines des choses que nous faisons présentement.»

Un 150e pour Bédard

Le spécialiste des longues remises des Alouettes, Martin Bédard, disputera samedi le 150e match de sa carrière dans la LCF.

Le joueur par excellence au sein des unités spéciales chez les Alouettes en 2017, Bédard ne se soucie guère de ses statistiques personnelles: il ne savait même pas qu'il allait disputer ce 150e match avant qu'il ne soit sollicité par les journalistes présents à l'entraînement! Ça ne signifie toutefois pas qu'il n'en retirera pas une certaine fierté.

«Pour moi, il s'agit d'un match comme les autres, bien que j'aie couru un peu plus cette semaine puisque nous allons jouer en altitude! C'est sûr que je vais ressentir de la fierté, mais cette fierté, je la ressens depuis que j'ai été repêché. J'ai ressenti une grande fierté ce jour-là, et elle n'a pas diminué depuis.

«J'ai toujours dit que lorsque je ne ressentirai plus de papillons en venant au stade, j'arrêterai. Je les ressens toujours. J'ai toujours les mêmes sensations que lorsque j'ai commencé à jouer à l'âge de 10 ans. C'est ce qui me drive

Les matchs qui ont le plus marqué Bédard sont évidemment les deux conquêtes de la Coupe Grey des Alouettes en 2009 et 2010. Particulièrement en 2009, alors que l'équipe a pu tenter un deuxième placement en toute fin de match face aux Roughriders de la Saskatchewan, punis pour avoir eu trop de joueurs sur le terrain alors que le botteur Damon Duval venait de rater un placement.

«Je me rappellerai toujours que lorsque j'ai pris le ballon, je me suis dit: "Avec ce ballon, nous allons gagner la Coupe Grey". J'en parle et j'ai encore des frissons. Quand celui qui tient ta remise est Ben Cahoon, le stress est moins grand pour la réussir!»