Les Alouettes ne gagnent pas beaucoup depuis quelques années et ne roulent certainement pas sur l'or. Ils peuvent en revanche se targuer d'apporter une large contribution au développement de la jeunesse québécoise et montréalaise.

C'était le tournoi de golf annuel du club, hier, à Pointe-aux-Trembles, et les profits seront remis à la Fondation des Alouettes. Objectif: encourager la persévérance scolaire.

Andrew Wetenhall, propriétaire du club, le président Patrick Boivin, quelques dizaines de joueurs ainsi que plusieurs anciens membres de l'organisation ont participé à l'événement sous une pluie battante. Actuellement blessé à un genou, le secondeur Nicolas Boulay était présent avec sa bonne humeur habituelle.

«Ça fait cinq ans que je fais partie du programme "Ensemble à l'école avec les Alouettes" et on visite une centaine d'écoles par année. C'est très important pour moi. C'est une façon pour moi de redonner, et eux redonnent à leur tour à mon Club 52», a raconté Boulay, qui porte le numéro 52.

«On invite 52 jeunes à venir assister à nos matchs à domicile. On les accueille et ils ont leur propre petite section au stade. Je vais les voir après les matchs et ils viennent rencontrer d'autres joueurs sur le terrain. On leur offre une expérience VIP.»

Par l'entremise de plusieurs fondations différentes, Boulay et les Alouettes ont invité approximativement 2000 jeunes à venir voir un match au stade Percival-Molson depuis 2014.

«Je fais ça parce que ça me tente. Chaque année, il y a des jeunes qui viennent me voir pour me dire que c'était la plus belle journée de leur vie. Si j'ai pu changer positivement la vie d'un seul des jeunes qui sont venus à nos matchs depuis quatre ans, ce sera suffisant pour me convaincre de continuer.»

Une priorité pour Boivin

Lorsqu'il a été embauché comme président de l'équipe, il y a un an et demi, Patrick Boivin avait indiqué qu'il voulait resserrer encore plus les liens entre les Alouettes et le milieu scolaire, même si l'organisation avait déjà une bonne implication.

«C'est un créneau qui reste super important pour nous et qui l'est depuis 21 ans. Ce qu'on tente maintenant de faire, c'est d'élargir le "spectrum" d'influence. On travaille avec des gens du milieu pour faire une réflexion stratégique afin de voir où l'on peut avoir un réel impact et de quelle façon on pourrait laisser un legs à la société québécoise», a expliqué Boivin.

«On essaie de présenter nos joueurs et de raconter leur histoire de vie, et je pense que c'est l'élément mobilisateur lorsqu'on rencontre des jeunes. C'est une forme d'encouragement à la persévérance et à la continuité académique. Si on peut éduquer nos jeunes dès le départ quant à l'importance de trouver leur passion à l'école, ce sera une bonne chose. Avant même que le décrochage fasse partie de l'équation.»

«Dans le sport professionnel, ce sont probablement les joueurs de football qui ont les parcours académiques les plus longs. Alors c'est un lien naturel», a observé Boivin.

«C'est l'école qui a fait en sorte que j'ai pu poursuivre ma carrière au football. Ce n'était pas toujours facile pour moi. Je n'ai pas un trouble d'attention, mais je suis un gars qui a toujours eu beaucoup d'énergie. Alors j'avais parfois de la difficulté à rester concentré. Le sport me permettait de dépenser de l'énergie et je pouvais mieux me concentrer en classe», a raconté Boulay, qui continue par ailleurs de se remettre d'une sérieuse blessure à un genou.

L'ancien du Vert & Or de l'Université de Sherbrooke s'est déchiré le ligament croisé antérieur et le ménisque lors de l'avant-dernier match de la saison, l'automne dernier.

«Les médecins ont évalué au début du camp que je serais capable de jouer lors du premier match de la saison, mais Kavis [Reed] a préféré jouer de prudence et a inscrit mon nom sur la liste des blessés pour six matchs. Je continue de m'entraîner fort et je serai de retour au jeu cette saison.»

Baisse de 15%

Selon nos informations, le nombre d'abonnements de saison qu'auraient vendus les Alouettes jusqu'à présent serait en baisse d'environ 15% par rapport à l'année dernière. Hier, le propriétaire Andrew Wetenhall a confirmé qu'il y avait effectivement une baisse des ventes.

«Notre vente d'abonnements de saison est en baisse, ce qui reflète notre performance sur le terrain. Mais ça démontre également qu'on doit changer la façon dont on interagit avec notre clientèle et la communauté.»

Malgré la situation dans laquelle ils se retrouvent, on sent un réel optimisme autour des Alouettes. Ça fait des années qu'on n'a pas vu autant de visages souriants parmi les joueurs et les membres de l'organisation.

«On a fait une rencontre avec nos partisans il y a environ un mois et ce qu'ils veulent, c'est de voir qu'on a tourné un coin et qu'on est capables de progresser. Et c'est exactement ce qu'on est en train de faire. Je crois que les gens vont revenir et qu'ils vont recommencer à y croire», a estimé Boivin.

«Honnêtement, la perspective est relativement bonne considérant où l'équipe se trouvait et la pente qu'on avait à remonter. Ça ne veut pas dire que ce sera facile, au contraire. Mais l'équipe continue de progresser et montre des signes qui vont permettre à nos partisans de croire qu'on s'améliore.»

Photo André Pichette, Archives La Presse

Nicolas Boulay