Des propriétaires d'équipes de la NFL ont critiqué lors d'une réunion en octobre dernier Donald Trump, parti en guerre contre le mouvement de boycott de l'hymne national américain lancé par Colin Kaepernick, selon des documents publiés mercredi par le New York Times.

À l'image de Robert Kraft, propriétaire des Patriots de la Nouvelle-Angleterre et ami de longue date de Donald Trump, dont il a financé la campagne électorale, plusieurs dirigeants n'ont pas apprécié que leur sport devienne un terrain de jeu politique.

«Le problème que nous avons, c'est qu'il y a un président qui s'est servi (du boycott de l'hymne) comme du grain à moudre pour accomplir sa mission qui, je trouve, ne sert pas les meilleurs intérêts des États-Unis», avait déclaré Kraft, selon l'enregistrement de la réunion auquel a eu accès le New York Times.

Son homologue des Eagles de Philadelphie, Jeffrey Lurie, avait qualifié de son côté la présidence Trump de «désastreuse»: «Il faut qu'on fasse attention à ne répondre aux provocations de Trump ou de qui que ce soit d'autre, il ne faut pas que l'on soit divisé», avait-il espéré.

Lancé en 2016 par Kaepernick alors quart-arrière des 49ers pour protester contre les violences policières visant les Noirs, le mouvement de boycott de l'hymne américain a repris de la vigueur au début de la saison 2017 de la NFL.

Pour protester, des joueurs posaient un genou à terre ou/et levaient un poing pendant l'hymne américain.

Donald Trump avait exhorté à la fin septembre sur Twitter «les propriétaires à faire quelque chose» en leur conseillant de «virer ou suspendre» les joueurs protestataires.

Il avait également alimenté la colère des joueurs en leur reprochant un manque de patriotisme et en les qualifiant de «fils de pute».

Lors de cette réunion organisée à New York par la NFL en présence de 11 des 32 propriétaires d'équipes, les représentants des joueurs ont de leur côté regretté que Kaepernick n'avait pas retrouvé d'équipe depuis l'expiration de son contrat avec les 49ers en 2016.

«Tout le monde lors de cette réunion nous apporte son soutien mais personne n'est sorti du rang et n'a apporté son soutien à Colin qui était dans son droit. Nous l'avons tous laissé devenir l'ennemi public numéro 1 du pays et il ne joue plus», avait regretté Eric Reid, ancien coéquipier de Kaepernick à San Francisco.