La vedette déchue du football O.J. Simpson a critiqué vendredi le mouvement lancé en 2016 par l'ancien quart-arrière des 49ers de San Francisco, Colin Kaepernick, pour protester contre les violences policières visant les Noirs aux États-Unis, dans son premier entretien à la presse depuis dix ans.

«Je pense que Colin a fait une erreur, je comprends ce qu'il a voulu faire, mais c'est une mauvaise décision que d'attaquer notre drapeau», a expliqué Simpson au quotidien Buffalo News.

«J'ai grandi à une époque où des diacres faisaient partie du Ku Klux Klan, et ce n'est pas pour autant que je ne respecte pas la Bible, on ne devrait pas manquer de respect au drapeau américain pour ce que font des policiers», a-t-il poursuivi.

«Le drapeau américain représente l'Amérique comme nous la voulons», a poursuivi l'ancien joueur des Buffalo Bills devenu mondialement connu lorsqu'il avait été accusé du meurtre de son ex-épouse et d'un ami de celle-ci à Los Angeles en 1994, avant d'être acquitté à l'issue d'un procès ultra médiatisé.

Kaepernick est devenu, en posant un genou à terre lors de l'hymne américain avant les matches de son équipe, le symbole des sportifs de haut-niveau noirs protestant contre les violences policières.

Le mouvement a fait tache d'huile et s'est répandu à d'autres équipes de football américain et à d'autres sports, ce qui a provoqué la colère du président américain Donald Trump qui a demandé aux propriétaires d'équipes de licencier les joueurs qui manquaient de respect selon lui à l'hymne américain.

«Quand j'ai vu Colin (s'agenouiller pendant l'hymne américain) pour la première fois, a expliqué Simpson, je me suis dit: «C'est un sacré pari, je t'admire», mais quand il a continué à le faire, c'était une erreur, je crois qu'il faut toujours faire ce qu'on croit juste, mais je défendrai toujours notre drapeau».

Libéré en octobre dernier après neuf ans passés derrière les barreaux pour un vol à main armée, Simpson, âgé de 70 ans, s'est par ailleurs inquiété de l'impact sur sa santé des chocs répétés reçus lorsqu'il était joueur alors que des médecins ont établi des liens entre le football américain et une forme de démence, l'encéphalopathie traumatique chronique.

«Je suis inquiet (...) Il y a des jours où je ne trouve pas mes mots, je cherche des mots ou le nom de quelqu'un que je connais, c'est un peu effrayant, cela m'arrive quand je suis fatigué», a-t-il noté.

Photo Marcio Jose Sanchez, AP

Colin Kaepernick