Kavis Reed avait promis de dénicher un candidat de qualité pour faire tourner le vent chez les Alouettes de Montréal. En embauchant Mike Sherman, le directeur général a frappé un grand coup.

L'Américain de 63 ans est devenu mercredi le 24e entraîneur-chef des Alouettes. Il succède à Reed, qui a occupé le poste de façon intérimaire à la suite du congédiement de Jacques Chapdelaine, le 13 septembre.

Il arrive dans la Ligue canadienne de football (LCF) avec une impressionnante feuille de route, mais également un immense défi à relever: la formation montréalaise a terminé au dernier rang de la section Est avec une fiche de 3-15 - la pire de son histoire - et elle a raté les éliminatoires pour une troisième saison consécutive.

«J'aime le défi qui m'est présenté ici de créer quelque chose. Ça fait longtemps que cette équipe n'a pas gagné, a-t-il dit en conférence de presse. Le plus grand défi sera d'assembler le bon groupe d'entraîneurs. La LCF a produit plusieurs bons entraîneurs et nous allons fouiller à fond le circuit pour dénicher les bons entraîneurs pour notre groupe.

«Ensuite, il faudra acquérir des joueurs afin d'être meilleurs que ce que cette équipe a été. On doit avoir une meilleure formation. De ce que j'ai vu, cette équipe manquait de passion au jeu. On doit s'assurer que les joueurs que nous irons chercher répondent à ces critères.»

Sherman en sera à une première expérience dans la LCF. Il possède toutefois une vaste expérience du réseau universitaire américain et de la NFL, où il a notamment été l'entraîneur-chef et directeur général des Packers de Green Bay, entre 2000 et 2005. Au cours de cette période, il les a menés à la conquête de trois titres de la section Nord de la Nationale. Il a aussi occupé divers postes au fil de sa carrière avec les Seahawks de Seattle, les Texans de Houston et les Dolphins de Miami. Il pourrait d'ailleurs se servir de ses contacts dans ce circuit pour regarnir la formation des Alouettes.

«Il faudra faire un énorme travail de dépistage afin de dénicher les joueurs qui pourront nous aider, a dit celui qui dirigeait depuis trois ans le programme de football de l'école secondaire Nauset Regional, dans le Massachusetts. Je crois qu'en raison de mes contacts dans la NFL, pas seulement avec les équipes et leurs directeurs généraux, mais aussi avec leurs services de dépistage, nous serons en mesure de trouver ces joueurs de talent et qu'ils accepteront de venir nous donner un coup de main. Le succès de ces recherches sera la clé de notre succès sur le terrain.»

Quant à Sherman lui-même, il devra apprendre à gérer une offensive en mouvement, mais surtout, le 12e joueur.

«Ce sera différent, il n'y a pas de doute. Je me suis toujours émerveillé devant la créativité de la LCF. J'ai beaucoup de respect pour les entraîneurs qui ont amené cette ligue à ce niveau. J'ai bien hâte d'étudier et d'apprendre cette attaque. J'apprends habituellement très rapidement. J'ai hâte de voir comment le 12e joueur peut vous rendre service et le genre de joueur qu'il doit être. C'est la portion amusante pour moi, de découvrir ce système, comment le mouvement affecte la défense et comment de mon côté, je peux me défendre contre ce 12e joueur. (...) Croyez-moi, j'aurai quelques jeux que vous n'aurez jamais vus par ici!»

Croit-il qu'il aura plus de plaisir à diriger une offensive en mouvement ou à devoir négocier avec 12 joueurs en défense contre son attaque?

«Un peu des deux. Je pense que ce sera plus facile pour moi de jouer à 12 en défense que de trouver une façon de la déjouer.»

Séduit par Montréal

Bien qu'il ait grandi dans la région de Boston, Sherman n'était jamais venu à Montréal avant sa première visite il y a 10 jours. Il a été charmé par la ville, mais surtout, sa femme des 35 dernières années, Karen, a aimé la ville.

«Sans cela, ma venue ici n'aurait pas été possible. Nous tenons à vivre cela en famille», a dit le père de cinq enfants. Il comptait d'ailleurs visiter le campus de l'Université McGill avec sa plus jeune fille, Selena, en après-midi.

Mais plus que la ville, ce sont Reed et les Wetenhall qui ont impressionné Sherman et lui ont donné le goût de sauter dans cette aventure.

«J'ai passé nombre d'interviews au cours de ma carrière. C'était l'une des plus précises, innovantes et réfléchies que j'ai eues dans ma carrière. Quand j'ai quitté la pièce, je me suis dit: "Wow! Ces gars-là aiment non seulement leur club et cette ville, mais ils veulent gagner et cherchent quelqu'un pour les guider dans cette direction". J'étais très impressionné.

«Mon objectif, c'est que cette organisation s'aligne avec la ville de Montréal. Cette ville est fière, compte sur une riche histoire, et elle est passionnée. Si on peut rendre notre équipe fière et passionnée, les championnats viendront.»