Qui sera le prochain entraîneur-chef des Alouettes ? Le nom d'Anthony Calvillo circule, et sa candidature serait considérée par l'organisation s'il le souhaitait. Or, l'ancien quart-arrière n'est plus certain de vouloir poursuivre sa carrière d'entraîneur au terme de l'actuelle saison.

En entrevue avec La Presse, Calvillo n'est pas passé par quatre chemins, hier. Il ne s'amuse pas depuis qu'il est devenu un entraîneur du club, en 2015, et la situation dans laquelle se trouve actuellement l'équipe lui pèse.

« Je me concentre sur nos deux derniers matchs pour l'instant. Les trois dernières années ont été très épuisantes et dures sur mon moral. Je devrai faire une autoévaluation afin de savoir dans quelle direction je veux aller », a répondu Calvillo lorsqu'on lui a demandé s'il aimerait devenir le prochain pilote des Oiseaux.

« Tout ce que je vais dire dans l'immédiat, c'est que je devrai tout réévaluer. Les trois dernières années n'ont vraiment pas été plaisantes », a-t-il martelé.

Les Alouettes rateront les séries éliminatoires pour la troisième année de suite. Calvillo a lui-même reconnu qu'il méritait une partie du blâme, puisqu'il était dans les groupes d'entraîneurs qui ont échoué dans leurs multiples tentatives pour relancer l'équipe.

« On n'a pas eu de succès au cours de ces trois saisons et je faisais partie du groupe d'entraîneurs. Ça n'a pas été plaisant du tout. Et c'est pour ces raisons que je dis que je dois réévaluer mes plans d'avenir. J'ai la passion du coaching, mais ce n'est vraiment pas agréable. »

À Montréal et nulle part ailleurs

Le contrat de Calvillo avec les Alouettes viendra à échéance après la saison. Pourrait-il se laisser tenter par la poursuite de l'aventure du coaching dans une autre ville ? Par exemple, si Jim Popp, Marc Trestman et les Argonauts de Toronto lui passaient un coup de fil ?

« Montréal est ma ville et je n'irai nulle part ailleurs. Mes filles ne me laisseraient pas partir. Je veux rester ici, mais je le répète, je dois d'abord faire une autoévaluation de mon travail. »

« J'ai encore confiance en mes habiletés, mais je dois vraiment me demander si je vais m'amuser ou non dans cette profession. »

Calvillo a avoué que les nombreux changements au sein de l'organisation dans les dernières années avaient sérieusement compliqué sa tâche et celle de tout le monde dans le club.

« Il y en a eu tellement depuis trois ans. On est passés de Tom Higgins à Jim Popp, puis à Jacques Chapdelaine et à Kavis Reed, et il y aura un nouvel entraîneur-chef encore une fois l'an prochain. C'est difficile de toujours devoir recommencer à zéro en tentant d'établir de nouvelles bases. C'est ce qui a été le plus pénible. Il y a toujours quelque chose qui se passe, et c'est difficile », a dit Calvillo, qui est redevenu le responsable de l'attaque depuis le départ de Chapdelaine.

Durant sera le partant

Même si Matthew Shiltz a mieux fait que lui lors du dernier match de l'équipe, dimanche contre Hamilton, Darian Durant sera le quart partant des Alouettes, vendredi soir à Regina.

Kavis Reed n'a pas nié que le fait que les Alouettes affronteront l'ancienne équipe de Durant, les Roughriders de la Saskatchewan, avait été un facteur dans sa décision.

« Le match aura lieu à un endroit où Darian est une légende. Compte tenu de notre situation au classement, pourquoi ne pas lui donner le départ ? Il a fait beaucoup pour cette ligue et cette ville [Regina] », a expliqué Reed, qui a ensuite dit quelque chose qui a fait sourciller tous les journalistes présents.

« Ce sera bon pour la ligue qu'il affronte les Roughriders. On doit également penser à la ligue. C'est un tout », a lancé l'entraîneur-chef et DG le plus sérieusement du monde.

« Et veut-on vraiment donner un premier départ à Matthew Shiltz dans un environnement aussi difficile que celui-là ? Ce n'est vraiment pas facile de jouer en Saskatchewan, la communication entre les joueurs se fait difficilement », a souligné Reed, qui a toutefois indiqué que Shiltz obtiendrait du temps de jeu au cours des deux derniers matchs de la saison, qui auront lieu vendredi et le 3 novembre.

À court de réponses

Reed est resté optimiste durant toute la saison, mais les insuccès de son équipe semblent le rattraper. Pour la première fois, il avait l'air d'un homme abattu lorsqu'il s'est entretenu avec les journalistes, hier.

Un confrère lui a demandé comment il pouvait expliquer que les Alouettes se soient fait démolir à tous leurs matchs depuis qu'ils ont congédié Jacques Chapdelaine et Noel Thorpe - ils ont accordé 125 points de plus qu'ils en ont marqué.

Sa réponse : « Si je le savais, je serais plus heureux aujourd'hui. Je n'ai pas la réponse à cette question. » Reed a abruptement mis fin à son point de presse quelques secondes plus tard.

Alouettes c. Roughriders de la Saskatchewan, à Regina, vendredi soir (21 h 30)