Normalement, les équipes championnes procèdent à très peu de changements en vue de la saison suivante. À Ottawa, c'est un Rouge et Noir fort différent de celui qui a remporté la Coupe Grey en novembre qui amorcera sa saison dans moins de deux mois.

«C'est la réalité du football. Qu'on gagne la Coupe Grey ou non, il y aura toujours des changements. Mais on est chanceux, on a le même groupe d'entraîneurs que la saison dernière et on a un bon noyau de joueurs qui sera de retour», a commenté le directeur général Marcel Desjardins, qui participait à la téléconférence annuelle du Rouge et Noir, hier après-midi.

Parmi les principaux changements, il y a bien sûr celui au poste de quart. Henry Burris a tiré sa révérence, et le Rouge et Noir est maintenant l'équipe de Trevor Harris. À vrai dire, la retraite de Burris a réglé l'«heureux» problème de l'équipe. 

Trevor Harris a déjà prouvé qu'il pouvait être un quart d'élite dans la LCF, et le moment était venu de lui remettre les clés de l'attaque.

Harris, qui a subi quelques blessures la saison dernière, s'est dit en pleine forme, hier. Sa priorité durant la saison morte a été d'améliorer sa lecture du jeu, pourtant déjà très bonne.

«Tous les quarts vous diront qu'ils veulent s'améliorer mentalement. À ce stade de ma carrière, je suis qui je suis physiquement, je ne deviendrai pas le prochain Michael Vick», a lancé Harris, qui lancera le ballon à quelques nouveaux receveurs cette saison.

Chris Williams et Ernest Jackson ont quitté Ottawa pour Vancouver et Montréal, mais Kenny Shaw et Diontae Spencer, deux anciens des Argonauts de Toronto, poursuivront leur carrière dans la capitale.

«Kenny Shaw est l'un des receveurs du circuit qui court les meilleurs tracés de passe et Diontae Spencer est également bon dans cet aspect», a évalué l'entraîneur-chef du Rouge et Noir, Rick Campbell.



L'importance du quart réserviste

Drew Tate est un autre vétéran qui s'est joint aux doubles champions de la division Est. Tate a été le quart partant des Stampeders de Calgary pendant quelques saisons et a été le réserviste de Bo Levi Mitchell au cours des trois dernières. L'ajout d'un quart réserviste établi était essentiel aux yeux de Desjardins.

«C'était extrêmement important. On a pu voir l'importance d'avoir deux bons quarts l'an dernier alors qu'on a perdu notre partant [Burris] dès le premier match de la saison. Drew Tate est un quart qui a déjà été un partant dans cette ligue», a dit Desjardins.

Le changement n'est pas nécessairement une mauvaise chose pour une équipe qui a participé aux deux derniers matchs de la Coupe Grey. Certains joueurs n'ont pas goûté au succès du Rouge et Noir ou, comme Harris, ne l'ont pas fait dans un rôle prééminent. Le risque que le niveau de motivation diminue est plus faible.

«Oui, il n'y a aucun doute. Le changement peut également être quelque chose de positif, a convenu Desjardins. Le match de la Coupe Grey sera joué à Ottawa cette année, et c'est très important pour nous d'y participer, alors c'est une autre source de motivation.»

«Notre but est de devenir une équipe qui participe toujours aux séries éliminatoires. Et lorsqu'on y accède, tout peut arriver», a renchéri Campbell.

Le départ de Sunderland

Le Rouge et Noir a perdu un autre de ses membres importants il y a quelques jours à peine. L'adjoint de Desjardins, Brock Sunderland, est devenu le nouveau directeur général des Eskimos d'Edmonton. Sunderland avait également été considéré pour le même poste à Montréal avant que les Alouettes ne choisissent Kavis Reed.

«Le timing n'était pas idéal pour nous, mais on sentait qu'il était impératif de donner la chance à Brock de passer l'entrevue. On est heureux pour lui, et on le remercie pour tout ce qu'il a fait pour notre équipe», a commenté Desjardins, faisant d'emblée référence au repêchage canadien, qui aura lieu le 7 mai.

«Tout ce que je vais dire à ce sujet, c'est que les seules informations que Brock possède, ce sont ses propres opinions sur les espoirs disponibles. Il ne connaît pas les intentions de notre équipe.»

Photo Jeff McIntosh, archives La Presse canadienne

Drew Tate