La recherche de leur nouveau directeur général n'était pas assez compliquée pour les Alouettes. Andrew Wetenhall, le fils du propriétaire du club, Robert, a ajouté une couche de plus au fouillis en offrant à Danny Maciocia de devenir le président du club, un poste qu'occupe actuellement Mark Weightman.

C'est du moins ce qu'a indiqué Maciocia lors de sa conférence de presse de lundi au CEPSUM. «J'aurais été le président de l'équipe et le responsable de tout ce qui se passait avec les opérations football», a précisé l'entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal.

Les journalistes présents ont demandé à Maciocia à plusieurs reprises si les Alouettes lui avaient offert le poste de président du club ou celui de président des opérations football, et chaque fois, le Montréalais de 49 ans a répondu qu'il s'agissait bel et bien de celui de président du club.

Maciocia, les Wetenhall et Weightman auraient eu une première rencontre il y a un peu moins de deux semaines, mais c'est lors d'une conversation téléphonique qu'Andrew Wetenhall aurait offert le job de président à Maciocia, en début de semaine dernière.

Et Weightman, dans tout ça?

«Je ne sais pas ce qui se serait passé avec Mark Weightman. Moi, je sais que c'était le poste de président et de directeur des opérations football qu'on m'offrait. C'est une question qui revient au propriétaire. Je ne peux pas vous répondre. Le nom de Mark Weightman n'est jamais venu dans la conversation», a dit Maciocia.

Chapdelaine: pas un facteur

On a longtemps cru que les Alouettes voulaient rencontrer Maciocia pour discuter du poste de DG, vacant depuis le congédiement de Jim Popp, il y a cinq semaines. Ce n'est manifestement pas ce que les Wetenhall avaient en tête.

«J'avais un plan très structuré pour le poste de DG. Tout était en place, autant pour le Canada qu'aux États-Unis. Je pense que c'était un bon plan, mais je n'ai jamais eu la chance de le présenter», a expliqué Maciocia, qui n'aurait par ailleurs eu aucune objection à travailler avec Jacques Chapdelaine comme entraîneur-chef.

«Je n'ai jamais eu de problème avec Jacques. En 2007 [avec les Eskimos d'Edmonton], les choses n'ont pas fonctionné, mais tout le monde avait sa part de responsabilités», a précisé Maciocia.

«Jacques mérite sa chance comme entraîneur-chef. Il a eu une fiche de 4-2 en fin de saison, et si l'on se fie à ce que les joueurs ont dit dans les journaux, il y a beaucoup de choses qui ont changé dans le vestiaire après son arrivée.»

Maciocia était d'accord avec la perspective de faire équipe avec Chapdelaine, mais au bout du compte, il n'aurait eu aucun poids dans les décisions sur le plan du football.

«De ce que j'ai compris, non, je n'aurais pas eu mon mot à dire dans les décisions. Le propriétaire allait placer son monde, et c'était à nous de travailler ensemble en essayant de faire fonctionner les choses.»

L'ancien entraîneur-chef et DG des Eskimos aime trop le football pour se contenter d'un rôle de relations publiques à ce stade de sa carrière, et il l'a indiqué à plus d'une reprise, lundi.

«Je suis un gars de terrain. J'adore travailler avec les jeunes, les joueurs et les entraîneurs. D'améliorer l'équipe, que ce soit avec des transactions, le repêchage ou des camps pour les joueurs autonomes», a-t-il dit avant d'ajouter que le poste que lui offraient les Alouettes pourrait peut-être l'intéresser un jour.

«C'est tout un poste, et il y a bien des gens qui l'auraient accepté. Mais à 49 ans, je pense que j'ai encore beaucoup à offrir sur le terrain. C'est peut-être un poste qui m'intéressera lorsque j'aurai 60 ou 65 ans.»

Une structure inhabituelle

Ce n'est toujours pas officiel, mais les Alouettes nommeront Chapdelaine comme entraîneur-chef, ça ne semble plus être qu'une simple formalité. Qui sera le prochain DG? Le nom de Kavis Reed demeure celui qui circule le plus.

Il reste que l'ordre dans lequel les Alouettes procèdent à leurs embauches est pour le moins inhabituel.

«J'ai un ami DG dans la NFL, que je préfère ne pas identifier, qui m'a dit qu'il y avait certaines équipes qui étaient bâties de cette façon, mais que ça ne fonctionnait pas», a répondu Maciocia lorsqu'on lui a demandé s'il avait souvent vu des structures d'équipe comme celle que les Alouettes semblent déterminés à mettre en place.

«Je n'étais pas à l'aise avec cette structure. Mais il faut être respectueux de leur vision. Il est possible que ça puisse fonctionner», a toutefois nuancé Maciocia.

«Je ne me sentais pas bien dans ça. Je l'ai exprimé, et je pense qu'ils l'ont compris. Et je crois qu'ils respectent ma décision, comme je respecte leur décision de vouloir une structure précise en place. Qu'on soit en accord ou en désaccord, la décision leur appartient.»