Publiquement, les Alouettes soutiennent qu'aucune décision n'a été prise quant à l'avenir de Jacques Chapdelaine comme entraîneur-chef. Le président Mark Weightman a même indiqué lors de sa rencontre avec les journalistes, lundi matin, que le prochain directeur général ferait partie de l'évaluation et du processus de sélection.

Or, il serait extrêmement étonnant que Chapdelaine ne soit pas de retour comme pilote. De sources sûres, Weightman, ainsi que le propriétaire du club, Robert Wetenhall, et son fils Andrew ont tous été très impressionnés par le travail et l'approche de Chapdelaine depuis qu'il a remplacé Jim Popp, ce qui ne surprendra personne.

Alors quelles sont les probabilités que Chapdelaine soit nommé sur une base permanente? Elles se situeraient approximativement à 95%, si nos informations sont justes.

Les Wetenhall ont toujours eu le dernier mot quant à l'identité de l'entraîneur-chef. Le processus se déroulait essentiellement comme suit: Jim Popp soumettait des suggestions aux Wetenhall, qui rencontraient ensuite les candidats qui les intéressaient. Popp faisait ensuite part de sa préférence aux Wetenhall avant qu'ils ne prennent leur décision.

Si Popp n'était pas libre de choisir son homme, il est très peu probable que le prochain directeur général des Alouettes puisse le faire dès son arrivée avec l'équipe. En ce sens, vous pouvez parier que le DG qui sera embauché acceptera que Chapdelaine soit son entraîneur-chef.

Embauché comme entraîneur des receveurs et conseiller à l'attaque l'hiver dernier, Chapdelaine a un contrat avec les Alouettes pour la prochaine saison. Il a mené l'équipe à une fiche de 4-2 dans les six matchs qu'il a dirigés.

De la friction avec Maciocia?

Sans surprise, le nom qui revient le plus souvent pour le poste vacant de directeur général chez les Oiseaux est celui de Danny Maciocia. C'est un choix qui a du sens à plusieurs égards et qui serait assurément le mieux accueilli par les partisans de l'équipe et les amateurs québécois.

La question est toutefois de savoir si Maciocia et Chapdelaine seraient capables de cohabiter. Les deux hommes ont travaillé ensemble à Edmonton en 2007. Maciocia était alors l'entraîneur-chef. Les Eskimos avaient convaincu Chapdelaine de quitter son poste de coordonnateur offensif avec les Lions de la Colombie-Britannique pour s'amener à Edmonton.

Chapdelaine avait été nommé coordonnateur offensif des Eskimos, mais également entraîneur adjoint. Et, selon les rumeurs qui avaient circulé à cette époque, l'entente était que Chapdelaine succéderait à Maciocia comme pilote au moment opportun. Ce moment n'est jamais venu, puisque les Eskimos ont congédié Chapdelaine après une seule saison.

Mathieu Bertrand jouait pour les Eskimos à cette époque. Aujourd'hui coordonnateur des unités spéciales et entraîneur des centres-arrières du Rouge et Or de l'Université Laval, Bertrand n'a jamais été témoin de frictions entre Maciocia et Chapdelaine.

«Je n'ai aucune idée s'il y avait un problème entre eux ou non. Lorsqu'on est un joueur, on se concentre sur son travail et sur sa préparation. S'il y a quelque chose de nébuleux entre eux, je ne suis pas au courant.»

«J'avais été surpris d'apprendre que Jacques ne serait pas de retour la saison suivante. Je trouvais que l'attaque allait bien.»

Bertrand a gagné une Coupe Vanier avec le Rouge et Or sous les ordres de Chapdelaine et une Coupe Grey avec les Eskimos alors que Maciocia les dirigeait. Il connaît donc très bien les deux hommes.

«Ce sont deux excellentes têtes de football, qui savent ce qu'ils veulent de leur équipe. Je n'ai rien à dire ni contre l'un ni contre l'autre», a dit l'ancien quart-arrière étoile du Rouge et Or.