Après cinq matchs sous la direction de Jacques Chapdelaine, on sent une transformation chez les Alouettes de Montréal.

Cette transformation est perceptible autant au niveau des performances - la victoire surprise contre les Stampeders de Calgary a permis à Chapdelaine de porter sa fiche à 3-2 comme entraîneur-chef - que dans l'attitude et le comportement des joueurs.

L'équipe est d'abord beaucoup moins punie pour des gestes d'indiscipline sur le terrain qu'elle ne l'était auparavant, ce qui lui permet de se retrouver en meilleures positions, autant à l'attaque qu'en défense.

On sent aussi qu'un nouveau climat plus sain règne au sein de club. Si les libérations de Duron Carter et Kenny Stafford ont assurément joué un grand rôle d'assainissement, Chapdelaine estime que c'est la victoire signée à Regina, la semaine dernière, qui a été en grande partie responsable du changement d'attitude au sein de ses troupes.

«Le match à Regina a ouvert une nouvelle façon de faire les choses, a-t-il confié à la suite du gain de 17-8 des siens. Ce qu'on voit présentement, c'est une équipe qui travaille ensemble et qui se permet d'avoir du succès dans les trois phases de jeu. Au premier quart (face aux Stampeders), notre attaque n'a pas obtenu un seul premier jeu. Auparavant, on aurait pu voir des échanges négatifs, de la frustration sur les lignes de côté. Je n'ai jamais senti ça (dimanche). Nous avons une nouvelle façon de faire les choses ensemble et ça apporte des résultats très positifs.»

Fidèle à son habitude, Chapdelaine a louangé le travail de ses adjoints pour expliquer ce changement de cap.

«La première chose à faire quand tu arrives dans une situation comme celle-là en compagnie des autres entraîneurs - car je ne suis pas seul là-dedans - c'est d'évaluer quelle direction tu veux prendre. Quel genre de décisions on peut prendre pour changer le parcours dans lequel on se trouvait. Il y a quelques paramètres qui ont rapidement été identifiés: la structure, les lignes de conduite, nos attentes envers les joueurs. Tu injectes ta propre philosophie en tant qu'entraîneur.

«Dès le départ, je voyais que tout le monde voulait embarquer dans ce qu'on voulait faire. Ce n'était pas un problème d'avoir tout le monde à bord. Au fur et à mesure que les événements se sont poursuivis, d'autres décisions sont devenues nécessaires. J'aurais aimé ne pas avoir à prendre de décisions difficiles, mais ce sont des décisions qui nous ont permis de nous retrouver là où nous sommes aujourd'hui.»

Cato saisit sa chance

Loin de se morfondre depuis qu'il a dû céder son poste de quart partant à Vernon Adams fils, Rakeem Cato a brillamment pris la relève de son coéquipier quand celui-ci a quitté la rencontre au troisième quart, victime d'un claquage à la cuisse gauche.

«Même s'il n'a pas pris autant de répétitions de qualité à l'entraînement cette semaine, on voit qu'il est arrivé préparé», l'a louangé Chapdelaine, qui avait souligné, à l'entraînement cette semaine, à quel point les deux hommes travaillent en harmonie.

«Je prends un jour à la fois, a pour sa part philosophé Cato. Je suis encore jeune, en pleine forme, je ne peux me laisser abattre. Les autres gars sur ce club sont aussi payés pour jouer au football. Les dirigeants sont payés pour prendre des décisions et ils sont expérimentés. De mon côté, j'ai encore beaucoup à apprendre.

«Je pense qu'on me traite avec justice, a-t-il ajouté. Le football est le football. J'ai connu des hauts et des bas tout au long de ma carrière. Je sortirai plus fort de tout cela.»

Cato a terminé le match de dimanche avec sept passes complétées en 11 tentatives pour 113 verges et un touché, sur un superbe jeu de 37 verges à Tiquan Underwood, qui a ainsi inscrit son premier touché avec les Alouettes. Cato a ajouté 75 verges au sol, dont 73 sur un spectaculaire effort individuel.