Les Alouettes étaient chanceux d'être encore dans le match après les trois premiers quarts, hier, au BMO Field à Toronto. Les Argonauts avaient enregistré 16 premiers jeux de plus qu'eux (24 contre 8) et ne menaient que par 6 points.

Mais les Argos ont marqué un touché dès le premier jeu du quatrième et se sont donné une confortable avance de 14 points avec une transformation double. Ils l'ont finalement emporté, 30-17, et ont maintenant quatre points de plus au classement que les Alouettes. Hamilton a également quatre points de plus que Montréal, alors qu'Ottawa en a cinq de plus. L'écart se creuse.

Comme lors de leurs deux défaites précédentes, les Alouettes n'ont pas fait grand-chose de bien, hier. On peut commencer par regarder du côté de leur indiscipline, qui leur aura encore coûté cher.

Une pénalité de John Bowman pour avoir agrippé le protecteur facial de Brandon Whitaker a mené à un touché des Argos ; une interception de Jonathon Mincy dans la zone des buts a été annulée en raison d'une pénalité de Billy Parker ; et un beau jeu de Brandon Rutley a également été annulé à la suite d'une pénalité de Jeff Perrett.

Le pire, c'est que ce sont des vétérans qui ont écopé de ces pénalités. Bowman, Parker, Perrett, Chip Cox, Marc-Olivier Brouillette...

TROP DE TEMPS SUR LE TERRAIN

C'est la défense qui a permis aux Alouettes de conserver leurs espoirs de victoire pendant une bonne partie du match. Ses trois revirements auraient pu faire la différence.

En contrepartie, l'unité a raté quantité de plaqués et certains vétérans commencent à montrer des signes d'âge. Ce n'est pas de bon augure, alors qu'il n'y a même pas le quart de la saison de disputée.

Photo Frank Gunn, La Presse Canadienne

Une pénalité de John Bowman (7) pour avoir agrippé le protecteur facial de Brandon Whitaker (3) a mené à un touché des Argos en première demie.

Faut dire que la défense aurait probablement mieux paru si elle n'avait pas eu à passer autant de temps sur le terrain. Les Argonauts ont eu le ballon pendant plus de 38 minutes !



Vous aurez donc compris que l'attaque montréalaise en a encore arraché. À part Duron Carter (6 attrapés pour 124 verges et un touché) et Nik Lewis (8 attrapés pour 81 verges), le reste de l'unité a été très discret, quoique Brandon Rutley n'ait pas été vilain.

En plus d'être trop souvent incapable de soutenir des séries, l'unité d'Anthony Calvillo a commis deux revirements à des moments cruciaux. Kevin Glenn a lancé une interception dans la zone des buts des Argos, et Carter a échappé et perdu le ballon au quatrième quart, un revirement qui a mis fin au suspense.

Les absences de S.J. Green et de Tyrell Sutton se font beaucoup sentir. Sur le plan de la production, bien sûr, mais également du leadership. Ils étaient les deux piliers de l'attaque. La confiance tranquille du groupe.

La ligne offensive a un peu mieux joué qu'à son dernier match, mais plus la soirée avançait, plus c'était difficile. Elle a accordé quatre autres sacs et a été incapable de créer suffisamment d'espace sur des jeux au sol lorsque l'équipe en avait le plus besoin.

Photo Mark Blinch, Reuters

Le botteur des Alouettes Boris Bede a raté ses trois tentatives de placement, hier soir à Toronto, et en a maintenant raté huit depuis le début de la saison.

Et comme si ce n'était pas suffisant, Boris Bede a raté ses trois tentatives de placement et en a maintenant raté huit depuis le début de la saison. Comme la plupart de ses coéquipiers, le botteur devra retrouver sa confiance, et vite.

PAS LE DROIT DE PERDRE

Avant de quitter la rencontre, blessé à un genou, Ricky Ray avait offert du jeu solide, évitant les erreurs comme il sait si bien le faire. Whitaker, Andre Durie et le Canadien Anthony Coombs ont également fait du bon boulot au sol. Les Argonauts méritaient amplement de l'emporter.

Cela dit, l'équipe de Scott Milanovich est loin de former une puissance. Alors que feront les Alouettes lorsqu'ils visiteront les Stampeders, les Eskimos, le Rouge et Noir et les Tiger-Cats ?

Avant de penser à ces équipes, les Moineaux devront se regrouper dans les prochaines heures. Ils seront en action dès vendredi en accueillant les Roughriders de la Saskatchewan, qui auront pu bénéficier de trois jours de plus qu'eux pour se préparer, ce qui est énorme au football. Ce ne sera pas facile.

Les blessures ont compliqué sa tâche, mais il n'en demeure pas moins que Jim Popp devra trouver des solutions, et pas dans un mois. La structure et l'intensité des entraînements de son équipe devront entre autres être améliorées.

Plus rien ne fonctionne au sein de son équipe et il doit remédier à la situation. C'est le premier mandat d'un entraîneur-chef.

Il n'y a même pas le quart de la saison dans les livres, c'est bien vrai. Ce n'est pas le temps de paniquer, diront assurément certaines personnes, dont des membres du club. Ça, c'est leur avis.

Que voudrait dire une quatrième défaite de suite, vendredi soir ? Que la saison s'annoncerait longue. Très, très longue.